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L’UMA à l’article de la mort : L’APS, la voix de son maitre…

L’agence de presse officielle algérienne tient le Maroc pour responsable de la paralysie de l’UMA. Son article à charge dédouane le système algérien qui tente d’isoler le Maroc à l’échelle régionale quitte à monter un ensemble réduit à deux, voire à trois…
L’UMA à l’article de la mort : L’APS, la voix de son maitre…

« Aujourd’hui, tous les pays africains sont organisés en communauté régionale sauf l’Afrique du Nord, à cause du Maroc qui a privilégié des alliances avec l’entité sioniste » et « en s’invitant dans d’autres structures organiques du Machrek ». Allusion est ainsi faite aux accords de partenariat entre le royaume et le Conseil de Coopération des Etats du Golfe (CCG).

L’APS marche ainsi dans les pas du président Abdelmadjid Tebboune qui avait justifié l’exclusion du Maroc du projet maghrébin à trois en soulignant le 30 mars dernier, face aux médias, que « nos voisins occidentaux souhaitent rejoindre l’Organisation ouest-africaine de développement (CEDEAO) et ils sont libres de le faire.»

Pour appuyer sa déclaration de décès de l’UMA, l’APS a exhumé une demande officielle du Maroc datant de 1995 réclamant la suspension des instances de l’Union tout en passant sous silence ses réelles motivations. La requête marocaine représentait un acte de protestation contre les violations de l’Algérie, par son soutien au Polisario, des dispositions de l’acte constitutif de l’UMA, notamment son article 15. « Les Etats membres s’engagent à ne permettre sur leurs territoires respectifs aucune activité ni organisation portant atteinte à la sécurité, à l’intégrité territoriale ou au système politique de l’un des Etats membres. Ils s’engagent également à s’abstenir d’adhérer à tout pacte, ou alliance militaire ou politique, qui serait dirigé contre l’indépendance politique ou l’unité territoriale des autres Etats membres », précise le même texte.

Le 29 août 2023, lors d’un point de presse à Alger, Ahmed Attaf, actuel ministre des Affaires étrangères, est revenu sur la demande marocaine de 1995 pour affirmer que « l’Algérie n’a aucune responsabilité dans le blocage que connait l’Union du Maghreb Arabe. Depuis, les circonstances n’ont pas évolué. Pire, elles se sont aggravées. Aujourd’hui, il est difficile de parler d’une redynamisation ou de redonner vie à l’Union du Maghreb Arabe dans le contexte que nous connaissons tous ». Le chef de la diplomatie algérienne a fait l’impasse sur les causes ayant contraint le Maroc à réclamer le gel de l’UMA, il y a 29 ans.

La sortie de l’APS intervient alors que le projet algérien du Maghreb sans le Maroc bat de l’aile. La Libye, présente au sommet de Tunis, multiplie ses appels au renforcement de l’Union du Maghreb Arabe. Vingt-quatre heures après la tenue de la réunion tripartite dans la capitale tunisienne, Mohammed Younès El-Menfi, président du Conseil présidentiel libyen, adressait un message au roi Mohammed VI en ce sens. Le lendemain, c’était au tour de Hussein Atiya El Katrani, premier vice-président du gouvernement d’union nationale (reconnu par la communauté internationale), ministre de l’Agriculture, de réitérer le même appel lors d’une réunion, à Rabat, avec Taïeb Baccouche, secrétaire général de l’UMA. Le président du Conseil présidentiel libyen a également envoyé, le 24 avril, un message écrit ai-u président de la Mauritanie, portant sur le même sujet. Malgré les pressions algériennes, le voisin du sud refuse jusqu’à présent de rejoindre le Maghreb sans le Maroc.

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