Fouzi Lekjaa, ministre délégué chargé du Budget, a tenté de rassurer en faisant plus confiance aux chiffres qu’à la réalité sur le terrain. Devant les élus, il a démenti toute répercussion prévisible de la hausse du prix du gaz butane sur celui du pain subventionné. « L’Etat a consacré 10 milliards de dirhams de subvention pour stabiliser les prix du blé et assuré un approvisionnement normal du marché. Des efforts qui ont permis de garder les prix du pain inchangés et ils le resteront », s’est-il engagé devant les députés.
« Contrairement à certaines allégations, il n’y a aucune relation » entre la décision entrée en vigueur le 20 mai et le pain subventionné, a précisé F. Lekjaa. Le ministre a, par ailleurs, souligné que la hausse des prix du gaz butane « n’est pas une libéralisation » de ce produit mais « une décompensation partielle ». L’Etat continuera à le subventionner, a-t-il martelé. Et d’annoncer que le prix réel de la bouteille de 12 kg est de 88 Dh.
Dans bien des boulangeries, à Casablanca, mais aussi ailleurs, les prix du pain rond et des fameuses baguettes ont subi des variations. Plus, dans nombre d’échoppes qui font le bonheur des papilles éprises de « msemen » et autre « harcha », galettes de farine blanche et de semoule, les tarifs habituels ont changé. Pis, la nouvelle hausse de la bombonne de gaz a été répercutée sur le citoyen avec une prime supplémentaire de 2 Dh l’unité ! Et ce n’est-là que le début d’une spirale que le consommateur, désarmé face à l’inconséquence de ses « décideurs » politiques qui pérorent toujours sur « l’Etat social », devra ressentir dans les jours à venir. Poulet de chair et œufs, comme les légumes, le tout produit à forte dose de « gaz butane », afficheront d’autres tarifs.
En touchant au gaz butane pour alléger la pression sur la Caisse de compensation, l’Etat ouvre la boite de Pandore. Et gare à ce qui sortira de ses entrailles !