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L’Oncle Sam au chevet de Tel-Aviv : La bande des cinq en rang de bataille derrière Washington

A la veille du déplacement de l’hôte de l’Elysée en Israël, le président américain Joe Biden et les dirigeants de plusieurs pays occidentaux, avec lesquels il s’est entretenu, ont réitéré leur soutien à Israël, indique la Maison-Blanche. La Russie réagit pour décongestionner l’atmosphère. Pour l’heure, sans succès.
L’Oncle Sam au chevet de Tel-Aviv : La bande des cinq en rang de bataille derrière Washington

J. Biden s’est entretenu dimanche avec le président français, Emmanuel Macron, le chancelier allemand, Olaf Scholz, le premier ministre britannique, Rishi Sunak, le premier ministre canadien, Justin Trudeau, et la première ministre italienne, Giorgia Meloni, a indiqué la Maison Blanche. « Les dirigeants ont réitéré leur soutien à Israël et son droit de se défendre…et ont appelé au respect du droit humanitaire international », et ce au moment où l’entité sioniste commet des massacres contre les civils à Gaza.
Le communiqué précise en outre que les dirigeants de cette coalition occidentale ont évoqué le sort de leurs propres citoyens pris au piège de la guerre, « en particulier ceux qui souhaitent quitter la bande de Gaza ».
Selon le communiqué de la Maison Blanche, les dirigeants occidentaux ont également promis une coordination diplomatique étroite « pour empêcher que le conflit s’étende et oeuvrer en faveur d’une solution politique ».
En réaction, depuis Moscou, le président russe a appelé lundi 23 octobre à un accès « sans entrave » de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza, lors d’un appel avec son homologue brésilien, alors que le Brésil préside ce mois-ci le Conseil de sécurité de l’ONU. « La situation fortement détériorée dans la zone du conflit palestino-israélien a été discutée en détail », a rapporté le Kremlin à la suite d’un entretien téléphonique entre Vladimir Poutine et Luiz Inacio Lula da Silva. Une discussion « à l’initiative de la partie brésilienne », a précisé Moscou. « L’importance fondamentale d’un cessez-le-feu rapide, de l’évacuation des ressortissants étrangers de la bande de Gaza et de l’accès sans entrave de l’aide humanitaire à l’enclave a été soulignée », a poursuivi la présidence russe. Selon celle-ci, V. Poutine a réitéré « sa vive inquiétude » quant « au nombre croissant de victimes civiles » dans la guerre qui oppose Israël au Hamas depuis plus de deux semaines. Les deux présidents ont également réclamé la prise de « mesures urgentes et efficaces dans le cadre des Nations unies pour désamorcer la crise ». La Russie a répété ces derniers jours qu’elle soutenait une solution à deux Etats avec la création d’un Etat palestinien. Les deux dirigeants ont également évoqué le conflit en Ukraine et leur coopération au sein du G20 et des BRICS, toujours selon le Kremlin.
Le chef de la diplomatie russe, en visite en Iran, s’est prononcé sur les moyens de régler la crise israélo-palestinienne. Il a commenté la proposition de la Turquie de créer un mécanisme de pays garants pour Israël et la Palestine, et soulevé le fait que les États-Unis figuraient parmi les pays qui s’ingèrent le plus dans le conflit.
La première étape, « absolument indispensable, du règlement de la crise au Proche-Orient doit être un cessez-le-feu, la résolution des questions humanitaires, la facilitation du départ des ressortissants étrangers de la bande de Gaza », a déclaré lundi 23 octobre Sergueï Lavrov en visite en Iran. « Ensuite, il faudra mettre en place un mécanisme pour traiter la situation dans un contexte plus large, dont il est question depuis des décennies aux Nations unies », a-t-il indiqué devant les journalistes.
Dans cette optique, il a annoncé avoir demandé à Hakan Fidan, ministre turc des Affaires étrangères, de préciser l’idée d’Ankara concernant les pays garants pour régler le conflit israélo-palestinien.
La Turquie avait récemment avancé l’idée que les pays qui ont une influence sur les parties au conflit devraient devenir garants pour la Palestine et Israël. Selon H. Fidan, ces garants pourraient se mettre d’accord sur certaines recommandations des parties et se porter responsables de la réalisation des ententes lorsqu’elles auront été conclues.
S. Lavrov a dénoncé l’ingérence des États-Unis dans le conflit israélo-palestinien, susceptible d’aggraver la situation. « Quant aux prédictions d’Antony Blinken concernant l’intervention de forces tierces dans le conflit, les États-Unis figurent déjà parmi les chefs de file de ceux qui interviennent. Ils ont notamment envoyé deux groupes de porte-avions dans la zone de conflit, plusieurs milliers de soldats de combat complètement armés, si j’ai bien compris, y compris avec des armes lourdes. Plus un État prend des mesures proactives de ce type, plus le risque est élevé, plus le danger d’une escalade du conflit est grand », a relevé le haut diplomate russe.
N’accordant aucune chance aux actions unilatérales, S. Lavrov pense que seuls des efforts collectifs peuvent résoudre le conflit israélo-palestinien. « Il est nécessaire d’agir collectivement et non unilatéralement. Les efforts de médiation unilatéraux ne seront guère utiles dans ce domaine », a-t-il précisé. Selon lui, ces efforts conjoints doivent utiliser le potentiel des pays de la région, de l’Union européenne et, probablement, des États-Unis.

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