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Les Américains sommés de quitter immédiatement l’Ukraine : Les Russes maintiennent leurs diplomates à Kiev

Le président américain Joe Biden a appelé, jeudi 10 février, les citoyens américains à quitter l’Ukraine « maintenant » en raison du risque accru d’une invasion russe, en avertissant que la situation pouvait « vite s’emballer ».

Au moment où Washington dit craindre que la Russie n’envahisse l’Ukraine dans les prochains jours, le Pentagone assure que le général Mark Milley et le général Valéri Guerassimov « ont discuté de plusieurs sujets de préoccupation en matière de sécurité », a précisé le porte-parole de l’état-major américain, le colonel Dave Butler. D’un commun accord, ils ont décidé de ne pas publier les détails de leur conversation.

« Les choses pourraient vite s’emballer », a mis en garde le président américain dans une interview à la chaîne NBC. Il a répété qu’il n’enverrait pas de soldats sur le terrain en Ukraine, même pour évacuer des Américains dans l’hypothèse d’une invasion russe, car cela pourrait déclencher « une guerre mondiale ».
« Quand les Américains et les Russes commencent à se tirer dessus, nous sommes dans un monde très différent », a-t-il affirmé. « Les citoyens américains devraient partir, ils devraient partir maintenant. » Le Canada fait des recommandations similaires. « Soyez prêt à vous mettre à l’abri ».
La Russie, accusée de préparer une nouvelle opération militaire contre l’Ukraine, n’a pas retiré ses diplomates accrédités à Kiev. La Russie qui dément toute opération militaire contre l’Ukraine affirme vouloir juste assurer sa sécurité face à l’hostilité de Kiev et de l’Otan qui massent des troupes à sa porte.
Pour rappel, des bombardiers stratégiques américains B-52 sont arrivés jeudi au Royaume-Uni pour participer à un exercice, « prévu de longue date » avec les alliés de l’Otan, assure l’US Air Force. Quatre destroyers de l’US Navy doivent aussi participer à un exercice naval dans la zone de la Sixième Flotte, qui couvre la Méditerranée. « Les avions B-52H Stratofortress, l’équipement de soutien et le personnel de la 5e Escadre de bombardement ont atteri à l’aéroport de Fairford en Angleterre aujourd’hui de la base aérienne de Minot dans le Dakota du Nord », selon le communiqué publié sur le site Web de l’US Air Force Command.
Le commandement a indiqué que les bombardiers ont atteri « pour effectuer une mission planifiée de longue date pour un groupe de bombardiers opérationnels » dans le cadre de missions conjointes pour le commandement des forces armées européennes et les forces armées stratégiques américaines.
Plus tôt dans la journée, Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’OTAN, a déclaré que l’alliance étudiait la possibilité de déployer des groupes de combat à longue portée dans la mer Noire en Roumanie, selon le réseau « NSN ». Il a noté que les forces armées ukrainiennes sont désormais « mieux équipées, entraînées et mieux gérées » qu’elles ne l’étaient en 2014, soulignant que les États membres de l’OTAN ont offert un soutien aux forces de défense ukrainiennes « afin qu’elles puissent se défendre, et c’est le droit de chaque pays ».
De son côté, Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, a déclaré que « la Grande-Bretagne et les États-Unis ont inventé la menace russe afin de lancer une bataille héroïque contre elle », ajoutant que « l’Occident tente de détourner l’attention de ses crises politiques et dépense des milliards en armements ».
La Russie a plus d’une fois rejeté les accusations occidentales concernant les préparatifs d’une « attaque militaire » contre l’Ukraine, et a considéré ces accusations comme un prétexte au déploiement de l’infrastructure militaire de l’OTAN près des frontières russes.
Ces annonces interviennent au moment où, en plus des quelque 100 000 hommes massés à la frontière ukrainienne, les armées russe et biélorusse mènent de grandes manœuvres en Biélorussie, allié de Moscou.
Selon le ministère russe de la Défense, les manœuvres ont lieu jusqu’au 20 février sur cinq terrains militaires, quatre bases aériennes et « différents sites » au Bélarus, notamment dans la région de Brest, frontalière avec l’Ukraine
Le nombre des soldats et des équipements participant à ces exercices n’a pas été officiellement fourni, mais les Occidentaux affirment que 30 000 militaires russes ont été déployés en Biélorussie dans ce cadre.
La Russie a en outre annoncé jeudi l’arrivée en Crimée de six navires de guerre en vue de prochaines manœuvres en mer Noire, qui borde le sud de l’Ukraine. Le déploiement de ces soldats a été immédiatement qualifié par la présidence ukrainienne de moyen de « pression psychologique » employée par Moscou.
Sur fond de guerre des nerfs et d’intensification des efforts diplomatiques ces dernières semaines, dont notamment les visites du président Emmanuel Macron à Moscou et à Kiev, le chancelier allemand Olaf Scholz a de son côté averti la Russie qu’elle ne devait pas sous-estimer « l’unité » et « la détermination » des Européens. Le chancelier allemand a reçu jeudi à Berlin les dirigeants des pays baltes, ex-républiques soviétiques devenues membres de l’Otan, aux premières loges de la crise russo-ukrainienne
Quelques heures avant les déclarations de J. Biden, l’ambassadrice américaine à l’ONU, Linda Thomas-Greenfield, a enjoint la Chine « d’encourager les Russes » à faire les bons choix dans la crise ukrainienne. Sur Twitter, son homologue chinois Zhang Jun a immédiatement réagi : « Arrêtez d’attiser la tension ».

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