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L’économie US entre inflation et récession : Les spécialistes divisés sur la pharmacopée

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Janet Yellen, secrétaire américaine au Trésor a affirmé dimanche 19 juin qu’une récession n’était pas « inévitable » aux États-Unis, quelques jours après une nouvelle hausse des taux directeurs de la banque centrale américaine qui laisse craindre la perspective d’une contraction économique.

« Je ne pense pas qu’une récession est inévitable », a déclaré J. Yellen sur la chaîne ABC News, concédant cependant s’attendre « à ce que l’économie ralentisse» dans le cadre d’une transition vers une « croissance lente et stable ».

L’hypothèse d’une récession aux États-Unis prend de l’ampleur après la décision historique mercredi de la banque centrale (Fed) de relever ses taux directeurs de trois quarts de points, dans le but de juguler une inflation galopante. « Le président (de la Fed) Powell a déclaré que son objectif était de réduire l’inflation tout en maintenant un marché de l’emploi fort. Cela va demander du talent et de la chance, mais je crois que c’est possible », a déclaré la secrétaire au Trésor, qualifiant le niveau d’inflation d’« inacceptable ». « C’est la priorité du président Biden de la réduire », a souligné J. Yellen.

La secrétaire au Trésor a pointé du doigt la guerre en Ukraine comme l’une des raisons pour expliquer ces hausses des prix de l’alimentation et des carburants. Brian Deese, principal conseiller économique de la Maison Blanche, a affirmé de son côté dimanche sur CBS News que les États-Unis devaient chercher à obtenir « une croissance stable, sans effacer tous les gains économiques incroyables » réalisés.

Jerome Powell, président de la Fed, a assuré mercredi que l’institution n’essayait pas « d’induire une récession », mais de « ramener l’inflation à 2 % », et de conserver « un marché du travail solide ».

La Fed table désormais sur 5,2 % d’inflation cette année, quand elle anticipait encore 4,3 % lors de sa réunion de mars. Parallèlement, elle prévoit une croissance de 1,7 % seulement, contre 2,8 % précédemment.

« Il va falloir deux ans » pour ramener l’inflation à 2 %, a estimé dimanche Loretta Mester, présidente de la Fed de Cleveland, lors d’une interview sur la chaîne CBS. Elle a insisté sur la nécessité de « modérer la demande » pour qu’elle soit mieux alignée avec l’offre, mais elle ne « prédit pas de récession ».

L’économie américaine a d’ores et déjà ralenti avec une contraction de 1,5 % du PIB au premier trimestre, et le ralentissement semble se poursuivre dans certains secteurs comme l’industrie manufacturière, l’immobilier et les ventes au détail.

Une enquête de l’institut Conference Board a récemment révélé que 76 % des 750 patrons interrogés considéraient soit qu’une récession se profilait à l’horizon, soit qu’elle était déjà effective.

Ancien secrétaire au Trésor entre 1999 et 2001, Larry Summers considère de son côté que l’hypothèse de récession de l’économie américaine « d’ici la fin de l’année prochaine » est la plus « probable ». « Tous les précédents historiques laissent penser à une récession », a ajouté dimanche sur NBC l’ancien ministre de Bill Clinton.

Mais l’actuelle secrétaire au Trésor voit des raisons d’espérer qu’une récession ne se concrétise pas, notamment grâce aux dépenses des consommateurs. Face aux inquiétudes des ménages américains, J. Yellen a considéré qu’un gel temporaire des taxes fédérales sur les carburants à la pompe représente « une idée qui vaut le coup d’être envisagée ».

Sur CNN, Jennifer Granholm, ministre de l’Énergie a affirmé dimanche qu’un tel gel représentait « l’un des outils » envisagés pour diminuer l’inflation, mais qu’« en premier lieu », le gouvernement souhaitait augmenter l’offre en carburants — notamment en demandant aux pays producteurs de pétrole d’accroître leur production. « Nous savons que ce sera un été rude », avec la saison des vacances venant « juste de commencer », a affirmé la ministre à propos des prix des carburants. « Nous savons qu’il y aura une pression continue à la hausse sur la demande », a-t-elle ajouté.

Interrogée sur la levée des surtaxes douanières imposées sur des produits chinois sous Donald Trump, J. Yellen a par ailleurs déclaré que les États-Unis réfléchissaient à en modifier certaines. « Les surtaxes dont nous avons hérité, certaines n’ont aucune visée stratégique et augmentent les coûts pour les consommateurs. Donc nous en paramétrons certaines pour qu’elles aient plus de sens », a-t-elle laissé entendre.

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