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Le provisoire qui dure après le séisme : La colère sourd parmi les sinistrés

La région d’Amezmiz pourrait être le catalyseur d’une fronde légitime des sinistrés du séisme. La marche de protestation pourrait en générer d’autres dans d’autres régions sinistrées. Surtout que les responsables affichent une certaine apathie face à la gestion des urgences que nécessite une situation humanitaire des plus déplorables. L’Intérieur doit se secouer !
Le provisoire qui dure après le séisme : La colère sourd parmi les sinistrés

L’effort mené par l’Etat pour venir en aide aux sinistrés du séisme qui a frappé la région d’Al Haouz et d’autres localités dans le prolongement de Taroudant jusqu’à Ouarzazate, ne semble pas avoir répondu aux attentes des victimes. L’aide financière promise se fait au compte-goutte et les conditions climatiques favorisées par la période automnale risque de compliquer davantage la situation peu enviable de millions de personnes.
Face à autant d’incurie de la part des responsables, il faudra s’attendre à un soulèvement de la population sinistrée qui n’a plus rien à perdre. Ainsi, à Amizmiz une marche de protestation a été prévue mardi 24 octobre. Une action menée contre ce que ses promoteurs considèrent comme une « persistance de la négligence des responsables locaux et régionaux à l’égard des conditions des personnes touchées par le séisme » et pour « dénoncer l’exclusion de certaines personnes de l’aide d’urgence ». Ce rassemblement se veut aussi l’expression d’un soutien aux revendications des commerçants et des professionnels dans la ville.
A l’appel de la « Coordination des victimes du tremblement de terre d’Amizmiz », tous « les acteurs d’Amizmiz sont invités à participer à la marche de protestation », indique un communiqué. Dans ce sens, les initiateurs ont exprimé leur étonnement face à la récente déclaration du comité interministériel concernant le programme de reconstruction, en enregistrant une « ambiguïté persistante de la part du gouvernement, concernant la mise en œuvre de ce qui a été indiqué dans les communications du cabinet royal ».
Plusieurs reportages vidéo, dont ceux réalisés par Reda Taoujni depuis Agadir, montrent l’ampleur de la paralysie qui affecte responsables locaux et édiles devant la gravité de la situation. Dans la région de Chafarni, par exemple, les images diffusées sur la chaine Youtube de R. Taoujni donnent la chair de poule. En effet, les conditions de vie de la population locale expriment le dénuement et rappellent que l’effort de l’Etat, ne serait-ce qu’au niveau de l’allocation des tentes, laisse largement à désirer.
La situation risque de se compliquer davantage avec la pluie et la période de grand froid qui se profile. Surtout que les abris de fortune, y compris les tentes convoyées par l’Intérieur, s’avèrent inadaptées. Tout peut davantage empirer si jamais les voies de communication, encore dans un état de délabrement avancé, ne sont pas refaites dans les règles de l’art.
A Taroudant, les équipes de la Fondation Mohammed V pour la solidarité ont procédé du 19 au 21 octobre à la distribution de kits alimentaires au profit de 2.624 ménages, assurait-on à la MAP. Sanae Dardikh, directrice de la communication à la Fondation, a indiqué que de nombreux ménages relevant des communes de Sidi Abdellah Oussaid, Ounein, Ahl Tifnoute, Toubkal, Iguidi, Imoulass, Askaoune, Taouyalte, Tizi N’Test, Sidi Ouaaziz et Imilmaiss, ont bénéficié de l’installation de tentes imperméables. Au niveau des communes de Sidi Abdellah Oussaid et Sidi Ouaaziz, 719 personnes ont bénéficié des prestations médicales administrées par les équipes mobiles composées de médecins généralistes et spécialistes ainsi que les équipes médicales des Forces armées royales.
Mais là aussi, il y a beaucoup de la coupe aux lèvres… Dans le centre de la ville de Taroudant, les conditions dans lesquelles vivent les personnes obligées de quitter leur domicile restent des plus déplorables. Les responsables locaux se complaisent-il dans le bricolage ? La question se pose avec acuité alors que l’Etat communique sur des milliards de dirhams mobilisés pour gérer l’après-séisme. Pour l’heure, l’affaire est loin d’être entendue.

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