Cette manifestation d’ampleur qui fait suite à une autre organisée vendredi dernier exprime le soutien indéfectible du peuple marocain à la résistance palestinienne et dénonce, avec la dernière énergie, les massacres israéliens en cours dans la bande de Gaza. Depuis cette petite portion de la Palestine qui s’étend sur 360 kilomètres carrés, le bilan de dimanche fait état d’au moins 20.424 morts depuis le 7 octobre, date de l’opération héroïque baptisée Déluge d’Al Aqsa lancée par le Hamas. Pas moins de 166 personnes avaient été tuées au cours des dernières 24 heures, précisait-on depuis Gaza, tout en faisant état de plus de 54.036 blessés. On est devant un génocide qui ne dit pas son nom.
C’est à l’appel du Front marocain de soutien à la Palestine et contre à la normalisation, que la marche s’est ébranlée de la place Bab El Had, en direction du Parlement. Les manifestants ont brandi des drapeaux palestiniens, tout en scandant des slogans contre la normalisation. Les manifestants ont dénoncé la collusion internationale avec Israël et appuyé les actions de résistance palestinienne face à la barbarie sioniste.
La quatrième marche nationale a être organisée depuis le début du pilonnage, aérien et terrestre d’Israël de Gaza, s’est ingéniée à traduire, via plusieurs scénographies, l’ampleur des crimes commis contre le peuple palestinien. Le clou étant la signature par les manifestants d’une pétition appelant l’Etat marocain à mettre fin à la normalisation. « Nous filles et fils du peuple marocain libre, dénonçons le crime sioniste d’usurpation contre notre peuple palestinien à Gaza et appelons la communauté internationale à intervenir, de toute urgence, pour arrêter les massacres et les déplacements de civils innocents, ainsi que les attaques qui ciblent des lieux saints », indique la pétition.
« Nous exigeons une action urgente pour soutenir nos frères palestiniens avec toutes les capacités à la disposition », ajoute la pétition, qui appelle « le peuple palestinien à rester ferme et à poursuivre sa résistance à l’occupation, jusqu’à ce que le dernier bout de la terre de la Palestine soit libéré ». Des dizaines de milliers de Marocains, représentant toutes les générations et incluant hommes, femmes et enfants, ont activement pris part à cette marche unitaire qui a rassemblé tout l’arc-en-ciel politique et syndical.
A l’issue de la marche, Abdessamad Fathi, vice-coordinateur national du Front, a déclaré qu’après « 78 jours d’offensives de l’entité sioniste contre le peuple palestinien, avec toutes formes de violations de droits de humains, et toutes formes de crimes de guerre qu’il faut nommer génocide et épuration ethnique, sous le regard du monde entier, l’Amérique et les puissances mondiale fournissent encore tous types d’armes et d’équipements à l’entité terroriste ».
Tout en saluant ce que « les Palestiniens et la résistance ont fait pour le bien de la Palestine, pour le bien de la nation, pour le bien du droit volé et pour le bien de tous les opprimés », il n’a pas manqué de déplorer l’absence de soutien des Etats arabes à une résistance palestinienne dont le choix de combat reste des plus pertinents face à la barbarie sioniste et aux plans ourdis pour gommer le fait national palestinien. A. Fathi a interpellé l’Etat marocain en s’interrogeant si toute cette effusion de sang ne suffisait pas à pousser Rabat vers la rupture avec Israël. Entité d’occupation qui a fait part d’une intensification de ses opérations contre le Hamas dans le sud de la bande de Gaza assiégée. Israël, tout en reconnaissant le lourd tribut qu’elle paie à cette guerre, a juré de détruire le Hamas depuis la singulière attaque du 7 octobre qui imprime une nouvelle dynamique géopolitique à l’échiquier proche-oriental.
