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Face à la dégradation des relations entre Moscou et Washington : Les Américains mobilisent leurs troupes…

Les États-Unis ont placé quelque 8 500 militaires en état d’alerte. Cela signifie qu’ils pourraient être prêts en cinq jours à renforcer la Force de réaction rapide de l’alliance militaire, constituée de 40 000 militaires, a indiqué lundi le porte-parole du Pentagone, John Kirby.

«Aucune décision n’a été prise sur un déploiement de forces en dehors des États-Unis pour l’instant», a-t-il dit, rapporte l’AFP. Mais «il est très clair», a-t-il ajouté, «que les Russes n’ont actuellement pas l’intention d’amorcer une désescalade».
Le président américain tente de faire basculer en sa faveur le rapport de forces qu’a instauré son homologue russe Vladimir Poutine, en massant des troupes et des équipements à la frontière de l’Ukraine. Joe Biden a eu lundi une visioconférence d’un peu moins d’une heure et demie avec plusieurs dirigeants européens, que cette montée en pression des Américains semble prendre de court.
«Nous sommes préoccupés, nous sommes aussi très attentifs à ne pas créer d’ambiguïté, de volatilité supplémentaire», a fait savoir Paris lundi. Mais au nom des États-Unis, Ned Price, porte-parole du département d’État a indiqué lundi n’avoir «aucune divergence» avec les Européens au sujet des sanctions à imposer à la Russie en cas d’invasion de l’Ukraine, ni au sujet de l’urgence de la menace.
Le président français Emmanuel Macron veut de son côté proposer «un chemin de désescalade» à son homologue russe V. Poutine lors d’un entretien «dans les prochains jours». La France, qui assume actuellement le commandement de la Force de réaction rapide de l’OTAN, organise aussi mercredi à Paris une réunion de conseillers de haut rang avec l’Allemagne, la Russie et l’Ukraine, pour tenter de raviver un format de dialogue datant de 2015, aujourd’hui au point mort.
Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne, a appelé à ne pas «dramatiser» et à éviter les réactions «alarmistes», après que les États-Unis ont notamment décidé de faire partir les familles des diplomates en poste à Kiev, une initiative suivie par Londres et Canberra. L’OTAN a annoncé, de son côté, placer des forces en attente et envoyer des navires et des avions de combat pour renforcer ses défenses en Europe de l’Est.
Moscou a dénoncé une «hystérie» et accusé les États-Unis et l’OTAN «d’exacerber les tensions par des annonces et des actions concrètes».
Les autorités ukrainiennes ont elles aussi jugé la décision de Washington concernant leur représentation diplomatique «prématurée» et «excessive».
Parallèlement à cette montée en pression, les États-Unis prétendent vouloir explorer la voie diplomatique. Selon une source européenne, une nouvelle réunion serait ainsi prévue entre Antony Blinken, secrétaire d’Etat et Sergueï Lavrov, son homologue russe, a-t-on appris de source diplomatique européenne. La Russie exige un engagement écrit sur le non-élargissement de l’OTAN à l’Ukraine et à la Géorgie et demande un retrait des forces et des armements de l’Alliance atlantique des pays d’Europe de l’Est ayant rejoint l’OTAN après 1997, notamment de Roumanie et Bulgarie. Des demandes jugées par les Occidentaux «non négociables».
Moscou assure ne pas avoir l’intention d’intervenir en Ukraine, mais soutient les revendications des séparatistes prorusses dans l’est de ce pays.
Les États-Unis ont annoncé, dimanche 23 janvier, qu’ils ordonnaient l’évacuation des familles de membres du personnel de leur ambassade à Kiev en raison de la menace d’une opération militaire russe.
Le département d’État a ajouté que « les départs volontaires des membres du personnel de l’ambassade des États-Unis à Kiev étaient autorisés ». « Les citoyens américains se trouvant en Ukraine devraient également envisager de quitter le pays », a indiqué le département d’État dans un communiqué. Par ailleurs, le département d’État a déconseillé dimanche dans un communiqué distinct les voyages en Russie en raison des « tensions à la frontière ukrainienne ».
La rencontre entre les chefs de la diplomatie russe et américaine vendredi à Genève n’a débouché sur aucun résultat tangible, alors que la Russie a massé des troupes aux frontières de l’Ukraine.
La Russie ne cesse de rejeter les accusations d’occupation de l’Ukraine, pour laquelle elle concentrerait ses troupes près de la frontière. Moscou souligne rester ouvert au dialogue.
Dimanche, la Grande-Bretagne a accusé le Kremlin de chercher à installer un dirigeant pro-russe en Ukraine.
Face à la montée en puissance de l’OTAN en Europe orientale, les districts militaires ouest et sud de la Russie ont annoncé, mardi, le début d’exercices de routine pour vérifier leur état de préparation. Ainsi, un bataillon de combat radio électronique a été déployé dans la région de Belgorod, frontalière avec l’Ukraine.
D’après le colonel général Alexander Zhuravlev, cela « augmentera considérablement les capacités de reconnaissance de la formation et réduira le temps nécessaire pour obtenir les informations nécessaires ».
Quant aux exercices entamés dans le sud de la Russie, ils impliquent 6.000 hommes, des avions de chasse et des bombardiers ainsi que des groupes de navires des flottes de la mer Noire et de la mer Caspienne. Les manœuvres, qui ont débuté dans l’ouest du pays, mobilisent, elles, plus de 1.000 hommes et environ 100 pièces d’armes et d’équipements militaires. Elles dureront jusqu’au 29 janvier.
Lundi, l’Alliance a fait savoir que le porte-avions USS Harry S. Truman, son groupe aéronaval et son escadre aérienne avaient entamé une série de patrouilles en Méditerranée, précisant que c’est la première fois depuis la guerre froide qu’un groupe aéronaval US dans son entièreté passe sous commandement de l’Otan.
Le même jour, John Kirby, porte-parole du Pentagone, a annoncé que les États-Unis se préparaient à déployer jusqu’à 8.500 soldats américains en Europe de l’Est.
Répondant aux accusations de l’Occident, le Kremlin explique la présence de ses troupes près de la frontière ukrainienne par la tension persistant dans la région, démentant toute intention belliqueuse à l’égard de son voisin, mais insistant sur sa demande de garanties juridiques de non-élargissement de l’Otan, en particulier à l’Ukraine.

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