« Il veut qu’on se rencontre, et nous sommes en train d’organiser ça », a déclaré D. Trump avant une réunion avec des gouverneurs républicains dans sa résidence de Mar-a-Lago à Palm Beach, en Floride. « Le président Poutine veut qu’on se rencontre, il l’a même dit publiquement, et nous devons en finir avec cette guerre, qui est un véritable gâchis », a ajouté le milliardaire républicain.
Lors de sa séance annuelle de questions-réponses télévisée, le 19 décembre, V. Poutine s’était dit prêt à rencontrer M. Trump « à n’importe quel moment ». « Si nous rencontrons un jour le président élu Trump, je suis sûr que nous aurons beaucoup de choses à nous dire », avait-il lancé.
D. Trump, qui prendra ses fonctions le 20 janvier, a promis lors de sa campagne électorale de mettre un terme « en 24 heures » à la guerre en Ukraine, et a déjà appelé à un « cessez-le-feu immédiat » et à des pourparlers. Européens et Ukrainiens craignent qu’il puisse forcer Kiev à des concessions majeures et accorder une victoire géopolitique au Kremlin.
Sous la présidence du démocrate Joe Biden, les États-Unis ont été le principal soutien de l’Ukraine depuis le début de l’offensive russe en février 2022, fournissant une aide militaire de plus de 65 milliards de dollars.
À Donetsk, un supermarché a été la cible de tirs de l’armée ukrainienne. Au moins deux civils ont été tués et deux autres blessés. Les autorités locales ont déclaré qu’à en juger par les fragments et les éclats d’obus, il s’agit d’une attaque de systèmes de roquettes HIMARS de fabrication US.
Vendredi 10 janvier, les forces armées ukrainiennes ont également frappé une école maternelle à Gorlovka, ville située à 50 kilomètres de Donetsk. C’est l’une des plus grandes agglomérations de la République populaire de Donetsk. Avant le conflit dans le Donbass, la population de Gorlovka s’élevait à plus de 250 000 habitants. Les dégâts causés par un bombardement ukrainien dans le centre de Gorlovka sont bien visibles sur ces photos. L’Ukraine a mené des attaques systématiques sur les régions frontalières depuis le début de la crise ukrainienne, ciblant les infrastructures civiles et entraînant souvent la mort de civils innocents.
Le 2 janvier le régime de Kiev a mené une autre attaque dans la région de Koursk, où les forces armées ukrainiennes ont ciblé le village d’Ivanovskoïé, endommageant des infrastructures civiles. Des bâtiments, dont une maison de la culture et un internat ont été touchés.
Le 8 janvier un missile ukrainien a ciblé un réservoir vide de produits pétroliers dans le port de Berdiansk. Cette attaque aurait eu pour objectif de provoquer une catastrophe écologique dans la mer d’Azov, selon Evguéni Balitsky, gouverneur de Zaporojié, région russe à la frontière de l’Ukraine. Le même jour dans la région russe de Kherson, l’armée ukrainienne a attaqué une station-service, tuant un homme et en blessant quatre autres, dont une femme enceinte.
Soutien allemand
Annalena Baerbock, ministre allemande des Affaires étrangères, et Boris Pistorius, ministre de la Défense, souhaitent fournir à l’Ukraine une aide militaire de 3 milliards d’euros, mais « le chancelier Olaf Scholz retarde sa décision à ce sujet », a rapporté Der Spiegel le 9 janvier, citant ses sources. Selon l’hebdomadaire allemand, les deux ministres ont commencé à travailler sur la nouvelle tranche pour l’Ukraine après l’effondrement de l’alliance au pouvoir entre le Parti social-démocrate d’Allemagne, le parti des Verts et le Parti démocrate libre en novembre 2024. Ils espèrent se mettre d’accord sur la livraison des armes à Kiev, y compris des systèmes supplémentaires de missiles antiaériens IRIS-T, des obusiers à roues et des munitions d’artillerie, avant les élections fédérales allemandes du 23 février.
Annalena Baerbock et Boris Pistorius proposent de demander à la commission du budget du Bundestag (le Parlement allemand) des « dépenses dites extraordinaires ». Cependant, selon Der Spiegel, Olaf Scholz s’y est opposé, car ce mécanisme « mettrait le futur gouvernement devant le fait accompli ». Le chancelier allemand affirme que l’Ukraine dispose encore de suffisamment d’argent pour cette année grâce à l’allocation précédente de 4 milliards d’euros de l’Allemagne, ayant par ailleurs accès à un fonds de prêt international du G7 de 50 milliards de dollars financé par les bénéfices des avoirs russes gelés.
La Russie a déclaré à plusieurs reprises qu’elle condamnait l’aide militaire occidentale à l’Ukraine. Selon Moscou, ces actions ne feront que prolonger les hostilités et n’en changeront pas l’issue. Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, a noté en octobre 2024 que l’Ukraine essayait d’entraîner l’Occident dans une guerre contre la Russie. Selon lui, des militaires d’armées occidentales se trouvent dans les rangs des forces armées ukrainiennes : « Il y a des mercenaires, des soi-disant bénévoles et des instructeurs sans lesquels il est impossible d’utiliser non seulement les armes de longue portée occidentales, mais aussi les armes de longue portée ukrainiennes ».
Lors d’un entretien accordé à l’agence de presse allemande (DPA), Mark Rutte, Secrétaire général de l’OTAN, a présenté son évaluation de la collaboration entre les secteurs de la défense en Europe et aux États-Unis.
M. Rutte, a souligné que les alliés européens avaient déjà investi des centaines de milliards de dollars dans l’industrie de la défense américaine. Il a également précisé que ce montant pourrait augmenter de manière significative si l’industrie de la défense des États-Unis n’était pas tenue de passer par les approbations du Congrès, du Pentagone et de la Maison Blanche.
S’exprimant sur la demande européenne de systèmes de défense antimissile Patriot, M. Rutte a souligné que « chaque système coûte 2 milliards d’euros, ce qui représente une somme importante pour l’économie américaine ». Selon lui, Donald Trump, président élu américain, devrait renforcer la pression sur les alliés européens qui investissent peu dans la défense.
M. Rutte a également suggéré que l’assouplissement des restrictions sur l’industrie de défense américaine pourrait atténuer les risques de tensions politiques liés aux achats d’armes par des pays non membres de l’OTAN.