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Crédits carbone : La déforestation se poursuit, déplore l’IUFRO

L’étude menée sur les crédits carbone et autres instruments financiers pour protéger la forêt avec plus de 10 ans de recherches synthétisés par l'Union internationale des instituts de recherches forestières, en rappelle les limites. Ces dispositifs n'ont pas tenu leurs promesses.
Crédits carbone : La déforestation se poursuit, déplore l’IUFRO

Les projets de protection des forêts basés sur des mécanismes de marché n’ont permis que des progrès « limités » pour enrayer la déforestation, selon un rapport de l’Union internationale des instituts de recherches forestières (IUFRO). Ces instruments permettent de débloquer des fonds pour préserver la nature. En échange, les entreprises obtiennent des crédits carbone pour compenser une partie de leurs émissions.

Sauf que dans certains cas, la déforestation persiste. C’est le cas par exemple « là où les instruments financiers sont parfois les seules mesures mises en place depuis des décennies ». Et il n’y a pas que sur le front de l’environnement que les performances de ces crédits carbone déçoivent. Ils ont parfois renforcé les inégalités économiques.

Un projet de 120 millions de dollars y a, en réalité, selon le rapport, « renforcé les intérêts déjà établis ». L’accès des populations à la forêt a été restreint pendant que des entreprises procédaient à des abattages. Au Ghana, des règles de production de cacao durable ont été instaurées, des projets de crédits carbone ont été menés et pourtant les taux de déforestation ont augmenté et les producteurs gagnent moins qu’il y a quelques décennies.

Depuis 2010, les outils financiers se sont multipliés, mais déplorent les auteurs du rapport, « les acteurs sont souvent plus intéressés par des profits à court-terme que par une gestion juste et efficace des forêts ».  Les acteurs du marché ont proposé d’améliorer la méthodologie pour une plus grande intégrité de ces crédits carbone.

Pour Jonathan Crook de l’ONG Carbon Market Watch, il y a du travail et pas sûr que cela suffise. « Selon la méthodologie et la norme utilisée, le nombre de crédits de carbone générés peut être très variable. Cela signifie donc que la quantité de crédits de carbone générés ne représente pas nécessairement la quantité réelle de CO2 qui a été réduit ou séquestré. Cela pourrait s’améliorer avec le temps, mais il y aura encore de l’incertitude. Il y a aussi des problèmes de la durée. Combien de temps le carbone séquestré va-t-il rester séquestré ? Et surtout pour les projets basés sur la nature, c’est un risque considérable qui existera toujours », lâche-t-il.

En dépit des scandales qui émaillent le marché, ce dernier pourrait passer de 2 milliards de dollars par an à plusieurs centaines d’ici à 2050.

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