Présides Sebta et Melilla

Le chef du Département de la Sécurité Nationale espagnole, relevant de la présidence du gouvernement, a assuré aux médias que « le Maroc ne représente pas une menace pour l’Espagne ». Une affirmation que les Marocains ne sauraient prendre pour de l’argent comptant au regard de ce que Madrid entreprend au niveau des Présides occupées et des iles qui s’y rattachent.

Le Sénat espagnol vient d’approuver la création d’une commission interministérielle chargée d’examiner les relations du Maroc avec Sebta et Melilla. Un projet piloté par le Partido Popular, formation de droite traditionnelle qui se refuse à admettre le fait colonial.

L’Association marocaine des droits humains (AMDH) a annoncé, vendredi, avoir saisi l’Organisation des Nations unies (ONU) à travers la représentation de cette dernière à Rabat, sur le statut de Sebta, Melilla ainsi que cinq îles proches du Maroc et sous souveraineté de l’Espagne.

Entre Rabat et Madrid, la concorde et la bonne entente ont été louées par les chefs des diplomaties des deux pays. Mais ce langage diplomatique parait d’une neutralité déconcertante à l’heure où l’Exécutif espagnol fait de l’ouverture sur le Maroc un axe prioritaire dans sa politique sud-méditerranéenne. Si le chef de la diplomatie ibérique a réaffirmé la position de son pays sur le dossier saharien, encore éloignée de la confirmation de la marocanité des provinces sahariennes qui étaient sous sa coupe jusqu’en 1975, il n’a pas non plus donné de signes positifs quant à la prise en charge des préoccupations marocaines sur le dossier des Présides encore occupés. La bonne entente exige plus de clarté politico-diplomatique de part et d’autre du Détroit.