#Libération_Palestine

Logo Perspectives med

Madrid réaffirme sa position sur le dossier saharien : Blocage sur le dossier des Présides occupés

Entre Rabat et Madrid, la concorde et la bonne entente ont été louées par les chefs des diplomaties des deux pays. Mais ce langage diplomatique parait d’une neutralité déconcertante à l’heure où l’Exécutif espagnol fait de l’ouverture sur le Maroc un axe prioritaire dans sa politique sud-méditerranéenne. Si le chef de la diplomatie ibérique a réaffirmé la position de son pays sur le dossier saharien, encore éloignée de la confirmation de la marocanité des provinces sahariennes qui étaient sous sa coupe jusqu’en 1975, il n’a pas non plus donné de signes positifs quant à la prise en charge des préoccupations marocaines sur le dossier des Présides encore occupés. La bonne entente exige plus de clarté politico-diplomatique de part et d’autre du Détroit.
Madrid réaffirme sa position sur le dossier saharien : Blocage sur le dossier des Présides occupés

L’Espagne réitère son soutien au plan marocain d’autonomie au Sahara occidental. Un appui réaffirmé, jeudi à Rabat, par le chef de la diplomatie espagnole. « La position de l’Espagne concernant la question du Sahara n’a pas changé. Elle est celle déjà exprimée dans la Déclaration conjointe, adoptée le 7 avril 2022, et la Déclaration sanctionnant la 12ème session de la Réunion de Haut Niveau (RHN) Maroc-Espagne en février 2023 », a précisé José Manuel Albares lors du point de presse conjoint tenu à l’issue de ses entretiens avec Nasser Bourita, son homologue marocain.

Pour rappel, la Déclaration conjointe du 7 avril 2022 publiée au terme des entretiens entre le roi Mohammed VI et Pedro Sanchez, dispose que « l’Espagne considère l’initiative marocaine d’autonomie, présentée en 2007, comme la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution de ce différend ». P. Sanchez a tenu à écarter toute mention à la question du Sahara dans les pactes de gouvernement conclus avec des formations politiques d’extrême gauche (Sumar) et les indépendantistes catalans et basques, en prévision de sa réélection à la tête de l’exécutif pour un nouveau mandat. Mais n’a pas non plus reconnu de manière claire la marocanité des provinces sahariennes.

Cette position réaffirmée par l’Espagne, ancienne puissance tutrice qui devait faire plus, intervient dans le sillage des soutiens exprimés, cette semaine, par l’Allemagne et la Belgique au plan marocain d’autonomie au Sahara. Un plan qui, pour l’heure, est toujours rejeté par l’Algérie et les séparatistes qu’il téléguide depuis les camps de Tindouf.

Mais là ne réside par le seul hic qui caractérise la bonne entente entre les deux royaumes. La question de l’ouverture des douanes à Sebta et Melilla, divise encore le Maroc et l’Espagne. « Tout est prêt pour pouvoir commencer à fonctionner (les douanes) », a insisté J.M. Albares, jeudi à Rabat. Une affirmation que N. Bourita a tenu à nuancer, assurant que les deux parties ne font pas face « à un problème d’engagements ou de politique », mais plutôt à un « problème de mise en œuvre technique », indiquent les médias ibériques. Le moment venu, il y aura « une ouverture des douanes dans laquelle sera appliquée une formule commune qui aboutira à une amélioration et qui ne générera aucune sorte de frustration », a-t-il précisé. Une concession politique est-elle exigée par Rabat sur ce lourd dossier de décolonisation ?

Rabat et Madrid ont effectué cette année trois essais aux douanes de Sebta et Melilla, le 27 janvier, le 24 février et le 26 mai. Pour rappel, la Déclaration conjointe publiée au terme de la 12e Réunion de haut niveau maroco-espagnole, tenue en février à Rabat, a réitéré l’engagement des deux pays à continuer d’« avancer de façon ordonnée vers la pleine normalisation de la circulation des personnes et des marchandises » et « poursuivront [les] tests sur le calendrier accordé pour dépasser les contraintes éventuelles ».

A l’exception de ce point litigieux de poids, l’affaire concerne des Présides occupés et revendiqués par le Maroc, J.M. Albares et N. Bourita se sont félicités « de la qualité de la relation bilatérale, basée sur le bon voisinage, la confiance mutuelle et le dialogue permanent et constructif ». Une nouvelle étape dans les relations maroco-espagnoles, initiée au lendemain du soutien de P. Sanchez au plan marocain d’autonomie au Sahara occidental, annoncé le 18 mars 2022 par le cabinet royal.

Recommandé pour vous