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Appui inconditionnel de Washington à Tel-Aviv : Des diplomates US en colère…

La crise au Proche-Orient provoque un vent de fronde au sein du département d'État américain. Le cercle diplomatique US est mis à rude épreuve par l'approche diplomatique de Joe Biden.
Appui inconditionnel de Washington à Tel-Aviv : Des diplomates US en colère…

Une bonne brochette de diplomates américains de haut rang dénoncent un positionnement trop va-t-en-guerre du locataire de la Maison Blanche et de son Exécutif au mépris de la vie des populations civiles. Une fronde qui a poussé Antony Blinken, chef de la diplomatie US, à se fendre d’une lettre ouverte dans laquelle il reconnaît l’énorme pression qui pèse sur les diplomates américains. C’est la démission de John Paul qui a déclenché l’incendie. Ce diplomate de très haut niveau travaillait depuis plus de dix ans au prestigieux Bureau des affaires politiques et militaires, l’organe chargé d’organiser les livraisons d’armes américaines aux pays étrangers.

L’attaque du Hamas sur le sol israélien est une « monstruosité », dit-il dans son mot de départ, « mais je crois au plus profond de moi-même que la réplique d’Israël, soutenue par l’administration américaine, n’entraînera que plus de souffrances aussi bien du côté israélien que palestinien : livrer d’urgence de l’armement à l’un des belligérants ne peut qu’être injuste et destructeur ».

En l’espace de trois jours, sa lettre publiée sur les réseaux sociaux a recueilli plus de 12 000 réactions. Et son auteur affirme avoir été surpris par le nombre de messages de soutien reçus de ses collègues. Si nombreux qu’il n’est pas encore parvenu à tous leur répondre.

Sous couvert d’anonymat, des cadres du département d’État parlent dans la presse américaine de déprime, de honte, de résignation et même d’une mutinerie en train de se dessiner. Les fonctionnaires mécontents s’apprêtent à signer en interne ce que l’on appelle un câble de dissidence, afin que leurs doutes soient entendus au sommet de la pyramide diplomatique.

A rappeler que Joe Biden s’est déplacé en personne à Tel-Aviv pour apporter son soutien à Israël qui a subi une attaque surprise d’ampleur de la part de la résistance palestinienne établie à Gaza. Plus, le Président américains qui s’est déclaré sioniste a même été actif au sein du cabinet de guerre israélien alors que son ministre des A.E, juif assumé, avait été associé aux travaux du Conseil de guerre, au même titre que des hauts gradés US, dépêchés en catastrophe par Washington au chevet de l’entité sioniste, véritable base de projection US dans la zone moyen-orientale.

Plus, le Pentagone a annoncé vendredi qu’un destroyer US « opérant dans le nord de la mer Rouge » a abattu jeudi trois missiles sol-sol et plusieurs drones « se dirigeant potentiellement vers des cibles en Israël » et lancés par les rebelles houthis au Yémen. Aucun blessé n’est à déplorer parmi les marins de l’USS Carney ni parmi les civils au sol « à notre connaissance », a précisé lors d’une conférence de presse le porte-parole du ministère de la Défense américain, le général Pat Ryder.

Le navire patrouillait en mer Rouge dans le cadre de la présence militaire renforcée des États-Unis dans la région, décidée par Joe Biden après le déclenchement le 7 octobre de la guerre entre Israël et le Hamas. Selon le général Ryder, les missiles sont probablement tombés au large après leur interception. « Nous ne pouvons pas affirmer avec certitude ce que ces missiles ciblaient, mais ils ont été lancés du Yémen, et se dirigeaient vers le nord, le long de la mer Rouge », a-t-il précisé.

L’interception de ces drones et missiles intervient dans un contexte de craintes accrues par Washington d’une implication directe de Téhéran dans le conflit entre Israël et le Hamas.

En Irak, des attaques de drones contre les forces US et la coalition internationale en Irak ont été « déjouées » mercredi et les engins « abattus », faisant des blessés légers, ont indiqué les autorités militaires américaines. Des factions armées irakiennes proches de l’Iran ont menacé ces derniers jours de s’en prendre aux intérêts américains en Irak en raison du soutien de Washington à Israël.

Lloyd Austin, ministre de la Défense américain, avait annoncé samedi l’envoi par les États-Unis d’un second porte-avions en Méditerranée orientale, afin de « dissuader les actions hostiles contre Israël ou tout effort visant à élargir cette guerre ». Mardi, le Pentagone a en outre fait savoir qu’environ 2.000 soldats US avaient été placés en état d’alerte pour un éventuel déploiement au Moyen-Orient en soutien à Israël. Un porte-parole de la Maison Blanche avait toutefois précisé dans la foulée qu’il s’agissait avant tout d’un « signal de dissuasion » et non de troupes de combat.

La Résistance islamique en Irak a revendiqué samedi 21 octobre le bombardement de la base américaine Ain al-Assad avec un drone, dans le cadre de son soutien à la bande de Gaza sous les bombes israéliennes depuis 15 jours. Une vidéo a été publiée en même temps que le communiqué de ce groupe qui en est à sa quatrième attaque contre cette base et avait révélé vendredi avoir visé la base américaine Harir dans le Kurdistan irakien avec deux drones.

Des attaques ont aussi été signalées contre les forces US stationnées dans le gisement pétrolier al-Omar ainsi que le gazoduc reliant le gisement Konico au désert Abou Khachab dans la province de Deir Ezzor à l’est de la Syrie.

Il y a quelques jours, Faleh al-Fayyad,  dirigeant du Hachd al-Chaabi, les forces de mobilisation populaire qui ont combattu Daech avec l’aide de conseillers iraniens avait assuré que l’Irak « assumera ses responsabilités à l’égard des Palestiniens aussi bien sur le plan de l’aide que sur le plan militaire ».

Ces derniers jours, les factions fidèles à l’Iran, qui soutient le Hamas et ne reconnaît pas l’État d’Israël, ont multiplié les menaces contre les États-Unis. L’une d’elles, les Brigades du Hezbollah, a exigé des Américains qu’ils « quittent » l’Irak, « sans quoi ils goûteront aux feux de l’enfer ».

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