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Appui espagnol au plan marocain d’autonomie : Madrid appelé à se déjuger pour normaliser ses relations avec le Polisario

Le Polisario conditionne la « levée de la suspension » de ses relations avec le gouvernement espagnol, décidée en avril 2022, à l’annulation du soutien de Pedro Sanchez au plan marocain d’autonomie au Sahara occidental. Une précision faite, dimanche 5 mai, par Brahim Ghali him self.
Appui espagnol au plan marocain d’autonomie : Madrid appelé à se déjuger pour normaliser ses relations avec le Polisario

« On attend toujours que la situation soit corrigée, mais cela ne signifie pas geler les relations avec la société espagnole et le mouvement de solidarité car il existe des relations de plus en plus fortes qui se développent et nous espérons qu’elles auront un fort impact pour amener le Premier ministre à changer sa position », exprimée le 14 mars 2022.

Le 9 avril 2022, le secrétariat général du front séparatiste avait annoncé « la suspension de tout contact avec l’actuel gouvernement espagnol ». Une mesure motivée par « le soutien de Pedro Sanchez au plan de l’occupant marocain visant à légitimer l’annexion par la force des terres du Sahara occidental et la saisie des droits inaliénables du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance », signifiait un communiqué des séparatistes. Une annonce qui, rappelle-t-on, s’alignait sur les mesures prises par l’Algérie, avec notamment le rappel de son ambassadeur à Madrid pour « consultations », le tout assorti de sanctions économiques. Au bout de deux années de brouille, l’Algérie a fini par renouer avec l’Espagne en nommant un nouvel ambassadeur et en dégelant les démarches de domiciliation bancaire pour l’import ou l’export vers et depuis l’Espagne.

Pour rappel, le 21 février à Rabat, P. Sanchez avait réaffirmé son appui à l’initiative marocaine d’autonomie au Sahara « proposée par le gouvernement du Maroc, sur des bases réalistes ».

Cette offensive séparatiste n’occulte en rien les difficultés traversées par sa direction aux yeux des siens. En effet, depuis quelques semaines, des Sahraouis installés dans les camps de Tindouf appellent, dans des messages audio, à un retour au cessez-le-feu de septembre 1991. Ils estiment que la reprise des armes, décidée le 13 novembre 2020, n’était pas bénéfique pour le Polisario. Outre le nombre de morts, assez élevé pour une population de quelques dizaines de milliers d’habitants originaires du Sahara occidental, ils s’inquiètent de la perte de contrôle des « territoires libérés ».

Mais la direction du Polisario a choisi d’ignorer ses appels. En témoigne, l’allocution de B. Ghali prononcée, dimanche lors de de l’ouverture du Festival du cinéma, Fisahara 2024 en présence d’invités étrangers. « Nous ne referons pas la même erreur. Le Front Polisario ne se laissera pas piéger deux fois. Pas d’arrêt des combats », a-t-il martelé. Bachir Mustapha Sayed partage la même ligne politique belliqueuse. La semaine dernière, il a appelé les partisans du Polisario au Sahara à commettre des attentats terroristes contre « l’occupation marocaine» et les «investissements étrangers » dans la province.

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