Engagés dans une entreprise de normalisation des relations avec Israël et de lutte de leadership du monde arabe et musulman avec leur rival saoudien, les dirigeants émiratis multiplient les actes et les gestes hostiles à l’encontre de l’Algérie, tout en renforçant leur coopération avec le Maroc, leur allié dans la région, c’est ce qu’ont rapporté les médias algériens.
A Alger, on n’hésite pas à parler de « haine persistante » des Émirats arabes unis à l’égard de l’Algérie, et cette détestation est « perceptible » chez de nombreux dirigeants émiratis qui sont « engagés corps et âme » avec le Maroc, selon les mêmes sources. Ces dernières assurent qu’Abou Dhabi ne se contente plus d’apporter un soutien politique à Rabat sur la question du Sahara occidental et dans son conflit avec l’Algérie, mais a franchi une nouvelle étape dans l’aide militaire au royaume.
Parmi les actions hostiles d’Abou Dhabi à l’égard d’Alger, figure la livraison récente d’un système d’espionnage au Maroc avec comme cible prioritaire l’Algérie, affirment les sources du site algérien TSA.
En plus de son soutien au Maroc pour espionner l’Algérie, les Émirats arabes unis exercent une « pression terrible » sur la Mauritanie pour reconnaître Israël. Et d’ajouter que « le ministre de la Défense mauritanien s’est rendu récemment en Israël en transitant par Dubaï, un voyage qui a été organisé par Abou Dhabi ».
Comme Israël qui veut renforcer sa présence en Afrique, particulièrement au Maghreb, les Émirats arabes unis, déjà présents en Libye où ils soutiennent le camp du maréchal Haftar – hostile à l’Algérie -, cherchent à s’implanter au Sahel, une région en proie à l’instabilité politique, comme en témoigne le récent Putsch au Niger. Avec ses pétrodollars, le richissime pays du Golfe veut étendre son influence dans la région.
Les EAU font partie des quatre pays avec le Maroc, le Bahreïn et le Soudan qui ont normalisé leurs relations avec Israël dans le cadre des accords d’Abraham en 2020, sous l’égide de l’administration de Donald Trump.
Depuis cette normalisation, Abou Dhabi a renforcé ses liens avec Tel-Aviv. Et son hostilité à l’égard d’Alger est liée aux positions antagonistes des deux pays sur la normalisation avec Israël, le règlement de la crise libyenne et le conflit au Sahara occidental.
En Libye, un pays qui vit une instabilité depuis la chute du dictateur Mouammar Kadhafi en 2011, l’argent émirati coule à flots. Il sert à maintenir en vie le maréchal Haftar et ses troupes et à semer la déstabilisation dans la région du Maghreb, selon TSA. « Pour y arriver, la drogue et les psychotropes sont utilisés comme des armes redoutables. D’un côté le Maroc avec son haschich, et de l’autre la Libye avec les psychotropes. Près de 2,5 millions de comprimés psychotropes ont été introduits et livrés au fils Haftar pour tenter d’inonder l’Algérie qui a intercepté 1,7 million de comprimés », a-t-on poursuivi de mêmes sources. « En plus de l’Algérie, la Tunisie est également ciblée par les Émirats arabes unis qui veulent l’obliger à normaliser ses relations avec Israël et l’éloigner de l’Algérie », conclut le média algérien.