Dans un message publié sur la plateforme X (ex-Twitter) dans la soirée du 6 décembre, Eli Cohen, ministre israélien des Affaires étrangères, a accusé le patron de l’ONU de soutenir « l’organisation terroriste Hamas » en raison de la « demande d’activation de l’article 99 et son appel au cessez-le-feu à Gaza ». Pour le ministre israélien, cette démarche constitue « une approbation du meurtre de personnes âgées, de l’enlèvement de bébés et du viol de femmes ». Le chef de la diplomatie israélienne fustige « le mandat de Guterres » qui à ses yeux constitue « un danger pour la paix mondiale ». D’après lui, pour soutenir la stabilité mondiale, il faut prendre fait et cause pour « la libération de Gaza du Hamas ».
Les propos d’E. Cohen font écho à la lettre d’A. Guterres publiée le 6 décembre. Dans cette note, le patron de l’ONU invoque « l’article 99 » de la Charte qui est une prérogative exceptionnelle du secrétaire général des Nations unies afin d’« attirer l’attention du Conseil de sécurité » sur un dossier qui « pourrait mettre en danger le maintien de la paix et de la sécurité internationales ». Suite à cette démarche, inédite depuis 1971, le Conseil de sécurité se réunira le 8 décembre afin d’examiner cet appel.
Dans sa lettre, A. Guterres exhorte à la libération de tous les otages et à la cessation des combats qui ont « créé des souffrances humaines épouvantables, des destructions physiques et des traumatismes collectifs à travers Israël et les territoires palestiniens occupés ». « Les hôpitaux sont devenus des champs de bataille », s’est-il indigné, craignant « un grave risque d’effondrement du système humanitaire » à Gaza. « La population civile doit être épargnée de plus grands dommages », a-t-il martelé.
Ce n’est pas la première fois que l’ONU et Israël sont en désaccord autour des opérations de Tsahal à Gaza. Fin octobre, l’entité sioniste avait affirmé ne plus accorder de visas aux représentants onusiens, et ce, en raison des propos d’A. Guterres. Il est « important de reconnaître également que les attaques du Hamas ne se sont pas produites dans le vide », le peuple palestinien ayant été soumis à « 56 ans d’occupation étouffante », avait en effet affirmé le patron de l’ONU.