A.Blinken s’est rendu en Israël le 12 octobre et a tenu une réunion de près de huit heures avec le cabinet de guerre du Premier ministre israélien. Ce séjour a été suivi par une tournée régionale qui comprenait cinq autres pays de la région arabe en vue de construire une coalition contre le du Hamas.
Un déplacement régional aux retombées mitigées puisque les pays arabes n’avaient pas bien accueilli le soutien continu des États-Unis à l’opération militaire israélienne en cours dans la bande de Gaza. La diplomatie US a toutefois joué un rôle essentiel en amenant Israël et l’Égypte à autoriser l’entrée de l’aide humanitaire dans l’enclave il y a dix jours.
A la veille de son déplacement, A. Blinken a déclaré lors d’un témoignage, devant la Commission des Finances du Sénat, qu’une Autorité palestinienne « revitalisée » pourrait reprendre le contrôle de Gaza si Israël atteint son objectif de renverser le Hamas, ajoutant que les partenaires régionaux et les agences internationales pourraient éventuellement jouer un rôle intermédiaire.
Ainsi, l’administration Biden fait part de son désir de voir revenir l’Autorité palestinienne à Gaza après avoir évoqué, en privé, cette idée avec ses partenaires régionaux, depuis l’offensive du 7 octobre menée par le Hamas. Cette faction de la résistance palestinienne avait rejeté l’AP de Gaza après avoir remporté les suffrages des résidents de la bande lors des élections précédentes au sein de l’enclave, une année auparavant.
Washington manoeuvre
« A un certain point, ce qui aurait le plus de sens, ce serait qu’une Autorité palestinienne efficace et revitalisée reprenne la gouvernance et, finalement, la responsabilité sécuritaire à Gaza, » a déclaré A. Blinken lors de l’audience. « Savoir si on peut y arriver en une seule fois est la grande question que nous devons examiner. Et si ce n’est pas possible, il y a alors d’autres arrangements temporaires qui pourraient impliquer un certain nombre d’autres pays de la région », a-t-il dit. « Cela pourrait impliquer des agences internationales qui pourraient aider à assurer la sécurité et la gouvernance. »
A. Blinken a affirmé qu’il était impossible qu’il y ait « un renversement du statu-quo, avec le Hamas qui gouverne Gaza ». Et « nous ne pouvons pas non plus envisager – et les Israéliens le disent eux-mêmes – un Israël qui dirigerait ou qui contrôlerait Gaza », a-t-il poursuivi.
Mais rendre Gaza à l’AP pourrait être très difficile à mettre en œuvre en raison du statut historiquement faible de cette dernière. L’instance qui gouverne la Cisjordanie est gangrénée par la corruption, elle a perdu sa popularité auprès des Palestiniens en raison de sa coopération avec Israël et le soutien international a plongé suite aux offres de paix rejetées et à sa pratique de rémunération des prisonniers terroristes incarcérés en Israël.
Les critiques de Benjamin Netanyahu, chef du gouvernement israélien, l’accusent d’avoir renforcé le Hamas,au cours des quinze dernières années, dans le but de diviser les factions palestiniennes et d’affaiblir l’AP, plus modérée, qui reconnaît Israël et qui soutient la solution à deux États. De son côté, le Bureau de B. Netanyahu a insisté sur le fait qu’aucune discussion n’avait encore commencé sur la stratégie « du lendemain » et qu’Israël se focalisait sur la nécessité de renverser le Hamas. « Toute prétendue discussion sur le fait de confier la bande de Gaza à l’Autorité palestinienne ou à une autre partie est un mensonge », a fait savoir un communiqué de son Bureau, le 20 octobre.
Plus récemment, le ministère des Renseignements a élaboré un document affirmant qu’un retour de l’Autorité palestinienne à Gaza équivaudrait à une victoire pour le mouvement national palestinien, une victoire qui ferait courir un danger à Israël.
De son côté, Ramallah a indiqué que la perspective de revenir à Gaza ne l’intéressait pas – à moins que ce retour n’entre dans le cadre d’une initiative diplomatique qui unirait l’enclave à la Cisjordanie et qui redonnerait vie au processus de paix avec Israël. Les États-Unis soutiennent un tel projet, qui n’a pas suscité par ailleurs l’intérêt d’Israël.
Des Américains protestent
A rappeler que des manifestants d’extrême-gauche aux mains couvertes de peinture rouge ont interrompu à plusieurs reprises une audition du Congrès sur l’aide militaire américaine, exigeant que Washington cesse de financer la lutte d’Israël contre le Hamas et appelant à un cessez-le-feu.
A. Blinken et Lloyd Austin, secrétaire à la Défense, ont demandé à la commission sénatoriale des Finances des milliards de dollars d’aide militaire pour soutenir Israël, l’Ukraine et d’autres coûts liés à la sécurité mondiale.
Une vingtaine d’activistes ont levé des mains couvertes de peinture, reprochant à Israël la guerre que le pays mène contre le Hamas, qui dirige le territoire palestinien, après l’assaut terroriste meurtrier du 7 octobre.
Plusieurs d’entre eux avaient inscrit « Free Gaza » sur leur bras et tenaient des pancartes demandant « No more $$$ 4 Israel », tandis que d’autres criaient « Ceasefire now », « Palestinians are not animals » et « Shame on you all ». Un homme portait un tee-shirt sur lequel on pouvait lire : « Arrêtez de soutenir le génocide. »
A. Blinken a été contraint de s’interrompre à plusieurs reprises, certains manifestants ayant été escortés par la police. Répondant aux appels des manifestants, A. Blinken a déclaré que les États-Unis s’engageaient à protéger les civils à Gaza, mais qu’ils n’étaient pas favorables à un cessez-le-feu en ce moment, car cela permettrait simplement au groupe terroriste palestinien du Hamas de se regrouper et de commettre un nouveau massacre, comme il l’a fait le 7 octobre.
J. Biden a demandé au Congrès plus de 105 milliards de dollars pour les dépenses de sécurité, dont 14,3 milliards pour son fidèle allié Israël.
A signaler aussi que le Sénat américain a confirmé la nomination de Jack Lew, ancien secrétaire au Trésor,au poste d’ambassadeur des États-Unis en Israël.
Le résultat final du vote est de 53 voix contre 43, plusieurs Républicains, dont les sénateurs Lindsey Graham et Rand Paul, s’étant prononcés en faveur de cette nomination. Plusieurs Républicains, dont les sénateurs Lindsey Graham et Rand Paul, ont franchi la ligne de démarcation pour voter avec les Démocrates et approuver le choix du président J.Biden. La confirmation de J. Lew a été accélérée par le Sénat à la suite du déclenchement de la guerre entre Israël et le Hamas.
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