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A.Blinken à Ankara : Les partisans d’IHH chassés de la base d’Inçirlik

La police turque a dispersé à coups de gaz lacrymogènes une manifestation propalestinienne devant la base aérienne d'Incirlik (sud-est), organisée par l'ONG turque Humanitaire Relief Foundation (IHH). En 2010, celle-ci avait affrété une flottille pour tenter de rallier Gaza sous blocus israélien, entraînant un raid israélien qui avait fait dix morts.
A.Blinken à Ankara : Les partisans d’IHH chassés de la base d’Inçirlik

Des images diffusées sur les réseaux sociaux montrent plusieurs centaines de personnes agitant des drapeaux palestiniens, courant dans un champ et poursuivies par la police qui a également fait usage d’un canon à eau. Aucun blessé et aucune interpellation n’ont été rapportés à ce stade. Les autorités américaines n’ont fait aucun commentaire dans l’immédiat.
La base aérienne d’Incirlik appartient à la Turquie, membre de l’Otan, mais est utilisée par l’US Air Force – et occasionnellement par la Royal Air Force britannique – auxquelles elle offre un accès stratégique à de vastes régions du Proche-Orient.

La manifestation à l’appel de l’IHH devait coïncider avec une visite du secrétaire d’Etat américain, attendu dimanche soir à Ankara pour y rencontrer lundi Hakan Fidan, son homologue turc, pour discuter de la guerre entre Israël et du mouvement islamiste palestinien Hamas à Gaza.

Le président turc qui a refusé de rencontrer le haut diplomate US a critiqué à plusieurs reprises les Etats-Unis pour leur soutien à l’opération israélienne dans la bande de Gaza. Il a aussi indiqué dimanche qu’il poursuivrait le lendemain comme prévu son voyage en province, et serait donc absent d’Ankara pendant la visite d’A. Blinken. Recep Tayyip Erdogan a condamné un « massacre immoral, sans scrupule et méprisable » à Gaza, ajoutant qu’Ankara « œuvre en coulisses » pour tenter de mettre fin au bain de sang et assurer l’acheminement de l’aide humanitaire. « Soyez assurés que nous faisons bien plus que ce que l’on voit », a déclaré le président turc.

La Turquie a rappelé samedi son ambassadeur en Israël pour consultations et rompu le contact avec le Premier ministre israélien. « Netanyahou n’est plus quelqu’un avec qui nous pouvons parler. Nous avons fait une croix sur lui », a déclaré le président turc vendredi 4 novembre, selon des propos rapportés par les médias turcs. Peu après, la Turquie annonçait le rappel de son ambassadeur en Israël pour consultations en raison du refus d’Israël d’accepter un cessez-le-feu à Gaza.

L’ambassadeur Sakir Ozkan Torunlar a été rappelé compte tenu « de la tragédie humanitaire en cours à Gaza causée par les attaques incessantes d’Israël contre des civils et le refus d’Israël (d’accepter) un cessez-le-feu », a indiqué le ministère turc des Affaires étrangères.

Le Président turc a toutefois précisé que la Turquie ne rompait pas ses relations diplomatiques avec Israël. « Rompre complètement les liens n’est pas possible, surtout dans la diplomatie internationale », a expliqué R.T. Erdogan en rappelant que le chef de l’agence turque de renseignement (MIT), Ibrahim Kalin, était le fer de lance des efforts de la Turquie pour tenter de mettre fin à la guerre, via une médiation. « Ibrahim Kalin parle avec la partie israélienne. Bien sûr, il négocie également avec la Palestine et le Hamas », a déclaré R.T. Erdogan. Mais selon lui, B. Netanyahou est le principal responsable des violences et a « perdu le soutien de ses propres citoyens ». « Ce qu’il doit faire, c’est prendre du recul et mettre fin à cette situation », a affirmé R.T. Erdogan.

Le 25 octobre, le président turc, qui avait rencontré B. Netanyahou pour la première fois en septembre à New York, avait annoncé renoncer à tous ses projets de déplacement en Israël, affirmant avoir été « abusé » par le Premier ministre israélien. « Vous ne trouverez aucun autre Etat dont l’armée se conduise avec une telle inhumanité », avait-il lancé à propos des représailles menées par Israël à Gaza, après l’attaque singulière du Hamas contre Israël le 7 octobre. Il avait également durci le ton vis-à-vis des soutiens occidentaux d’Israël, notamment les Etats-Unis.

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