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Vive tension à la frontière libano-palestinienne : Le Hezbollah bombarde et affûte ses armes stratégiques…

Réagissant au bombardement israélien de la périphérie de Saïda lundi 19 février, le Hezbollah a revendiqué mardi une attaque sur un groupe de soldats israéliens.
Vive tension à la frontière libano-palestinienne : Le Hezbollah bombarde et affûte ses armes stratégiques…

Sur son site Al-Manar, le parti chiite a affirmé mardi avoir frappé dans la matinée «un rassemblement de soldats ennemis israéliens à proximité de la caserne de Ramim ». Plus tard, le Hezbollah a revendiqué 2 autres opérations contre Birket Richa et al-Ramta dans les hameaux de Chebaa. Ces opérations interviennent après celles de la veille menées conrte le « site de Ramta », celui « d’Al-Sammaqa » ou encore de « Birkat Risha ».

Si les échanges de tirs se cantonnent plus ou moins à la frontière libano-israélienne dans un rayon de cinq kilomètres, Tsahal a visé la localité de Ghaziyé, proche de Saïda, à seulement 40 kilomètres de la capitale libanaise et à 30 kilomètres à l’intérieur du territoire libanais. L’armée israélienne a affirmé avoir ciblé des « dépôts d’armes du Hezbollah ». Selon des informations rapportées par L’Orient-Le Jour, les frappes israéliennes ont notamment touché « des entrepôts contenant des barils de pétrole, un autre des réservoirs de mazout utilisés pour alimenter des générateurs électriques et un troisième de la ferraille et des pneus ». Les raids de Tsahal ont également fait 14 blessés, toujours selon le journal libanais.

Après ces frappes, Hashem Safi al-Din, chef du Conseil exécutif du Hezbollah, a déclaré que la seule garantie sécuritaire du Liban, ce sont les armes de « la résistance » face aux menaces « et aux plans malveillants de ses ennemis ». Le 14 février, l’armée israélienne avait répondu à des frappes du Hezbollah en ciblant l’intérieur du territoire libanais, faisant 12 morts et plusieurs blessés, dont dix civils d’une même famille. Ce raid sur la ville de Nabatiyé, à plus de 20 kilomètres de la frontière, avait provoqué l’ire des autorités libanaises qui avaient déposé plainte auprès des Nations unies.

Mais en coulisses, les négociations indirectes entre les deux ennemis ont toujours lieu. L’Orient-Le jour rapporte que Najib Mikati, Premier ministre libanais, a rencontré Amos Hochstein, émissaire américain pour le Liban, à Munich le 17 février. Selon des sources diplomatiques, le Hezbollah n’engagera pas de pourparlers pour la pacification de la frontière avec l’État hébreu sans cessez-le-feu à Gaza.

Depuis le début du conflit à Gaza, les affrontements sont quasi quotidiens entre le Hezbollah et l’armée israélienne. Israël a d’ailleurs fait savoir à plusieurs reprises sa position sur le retrait des forces du Hezbollah à plus de 40 kilomètres de la frontière. Stéphane Séjourné, nouveau ministre français des Affaires étrangères, a proposé l’idée d’une zone tampon de dix kilomètres en territoire libanais, exigeant de fait l’éloignement du mouvement chiite. Proposition qui a été balayée d’un revers de main par Hassan Nasrallah lors de son discours du 13 février.

Peur sur Haïfa

La montée des surenchères des deux côtés de la frontière et l’entrée en lice des combattants du mouvement Amal, en soutien au Hezbollah, donneraient plus de poids militaire à la partie libanaise. Einat Kalish, maire de Haïfa occupée, a appelé le gouvernement israélien à ne pas entrer en guerre contre le Hezbollah, « par crainte de causer d’énormes dégâts à la ville ».

Les médias israéliens ont cité E. Kalish disant que « certaines zones de la ville devraient être évacuées », avertissant que « les tunnels du Carmel se transformeraient en un piège mortel ». « Des travaux sont en cours pour ouvrir des centres fortifiés équipés de groupes électrogènes, d’eau et d’assainissement, en cas d’éclatement d’un front persistant au nord », a-t-elle ajouté, estimant « qu’un grand nombre de personnes arriveront dans ces centres ».

Danny Yatom, ex-chef du Mossad israélien, avait précédemment affirmé « qu’il n’était pas dans l’intérêt d’Israël d’ouvrir un front de guerre avec le Hezbollah dans le sud du Liban ».

Dans le même contexte, Zahava Galon, ancienne chef du parti Meretz, a déclaré « qu’ Israël ne peut pas se permettre de se battre sur deux fronts », expliquant qu’elle parle de « la vraie guerre ». « Ils nous ont dit que nous étions prêts à combattre à Gaza, et nous avons vu ce qui s’est passé. Actuellement, nous n’en sommes pas capables. Maintenant, il y a une sorte de politique d’assimilation. Nasrallah essaie et nous répondons », a-t-elle ajouté.

A ses yeux, l’entrée de Benny Gantz et de Gadi Eisenkot dans le gouvernement d’urgence israélien visait précisément à empêcher Yoav Galant, ministre de la Défense, d’oser attaquer dans le nord.

Il convient de rappeler que le secrétaire général du Hezbollah a affirmé que « la résistance possède des capacités de missiles énormes et précises, s’étendant de Kiryat Shmona à Eilat ». En réponse à Y. Gallant, ministre israélien de la Sécurité, H. Nasrallah a déclaré qu’il devrait « prendre en considération s’il lance une guerre contre nous, il aura deux millions de déplacés du nord, et non seulement cent mille ».

Les médias israéliens ont déjà rapporté « qu’un état d’incertitude et de tension prévaut sur le front nord, ce qui donne lieu à de nombreuses spéculations sur le prix que le front intérieur israélien paierait en cas de confrontation avec le Hezbollah ». Et souligné que l’humeur dominante du public s’est détériorée, car les colons du nord connaissent désormais les conséquences de la bataille avec le Hezbollah, d’autant plus que des milliers de maisons sont devenues vides ou gravement endommagées.

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