« Israël agit en violation des lois humanitaires les plus élémentaires » lance John Dugard, avocat sud-africain, pour qui il existe « des preuves qu’Israël commet des crimes de génocides » selon la définition de l’ONU. Les avocats de l’Afrique du Sud se sont exprimés les uns après les autres devant la Cour internationale de Justice.
En janvier dernier, celle-ci avait déjà tenu des audiences historiques à la demande de Pretoria, sur fond de guerre à Gaza. Ce jeudi, le propos est dominé par la situation à Rafah, localité du sud de la bande de Gaza où les opérations militaires israéliennes menacent 1,5 million de Palestiniens. « L’Afrique du Sud s’est immédiatement tournée vers la Cour pour faire en sorte que les hommes, les femmes et les enfants Palestiniens épuisés qui ont cherché refuge à Rafah soient protégés d’un bain de sang », a expliqué l’avocat Max du Plessis. « À la lumière de ces évènements récents, l’Afrique du Sud demande à la Cour d’ordonner ce qui peut réellement protéger ce qui reste de vie palestinienne à Gaza » a poursuivi l’avocate Adila Hassim.
C’est donc un cessez-le-feu que demande l’Afrique du Sud à la CIJ.. Un cessez-le-feu que la CIJ n’avait pas mentionné dans son ordonnance de janvier dernier.
Pretoria demande aussi qu’Israël autorise les humanitaires, les journalistes et les enquêteurs internationaux à entrer dans la bande de Gaza. Les ordonnances de la CIJ sont juridiquement contraignantes, mais la Cour ne dispose d’aucun moyen pour les faire appliquer. Parallèlement aux mesures d’urgence que demande l’Afrique du Sud, la CIJ devra dire si Israël commet ou non des actes de génocide, selon les termes de la Convention de 1948. Un travail qui pourrait prendre plusieurs années.