La zone de libre-échange continentale est entrée en vigueur en 2021. Mais la pandémie de Covid-19 en a perturbé la mise en place. Valeur aujourd’hui, le commerce intra-africain ne représente pour le moment que 15% du total des échanges sur le continent. Les responsables africains tenteront de relancer la machine depuis Addis-Abeba.
La question des sanctions contre le Mali, le Burkina Faso et la Guinée, suspendus de l’organisation après des coups d’État et qui ont réclamé, le 10 février, la levée de cette mesure, sera au menu du sommet. En théorie, ces trois pays ne peuvent pas participer au sommet. Mais ils ont tout de même dépêché à Addis-Abeba leur diplomatie pour plaider leur cause. Le Conseil paix et sécurité de l’UA doit se réunir à ce sujet au cours du week-end pour se prononcer.
Les principaux conflits en cours seront également abordés : la situation au Sahel, la situation dans l’Est de la RDC et la situation dans la Corne de l’Afrique. Des crises sécuritaires doublées d’une crise alimentaire aggravée par les conditions climatiques extrêmes et les répercussions de la guerre en Ukraine.
Le successeur du président sénégalais à la tête de la présidence tournante de l’Union africaine aura fort à faire. La guerre en Ukraine et ses conséquences ont fragilisé les économies africaines. Ce sommet veut donc relancer le plan de développement africain. L’objectif : une croissance commune et harmonieuse pour l’ensemble du continent à l’horizon 2063. Mais ce plan de développement est resté au stade des bonnes intentions jusqu’ici, reconnaît un cadre de l’Union africaine. Selon la Banque mondiale, booster le commerce interafricain permettra de générer 18 millions d’emplois nouveaux sur le continent. Mais certains pays hésitent à s’investir pleinement dans la dynamique du libre-échange en invoquant la question de la libre circulation des biens et des personnes. Ils craignent que l’ouverture des frontières entraîne un flux de migrants qu’ils ne pourraient pas contrôler, explique Dorine Nininahazwe, directrice de l’ONG ONE pour l’Afrique de l’Est.