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Nouvelle donne maroco-espagnole : Le PSOE joue la carte pédagogique

Le parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), dont est issu le chef du gouvernement Pedro Sanchez, a distribué un document au Parlement espagnol pour expliquer la décision de soutenir le Maroc dans le conflit du Sahara, exprimée le 18 mars dans une lettre adressée au Roi Mohammed VI. Pour le parti au pouvoir, l’Espagne n’a pas changé de position sur le Sahara.

Le tournant majeur dans la politique étrangère espagnole avec le soutien affirmé de Madrid à la souveraineté du Maroc en appuyant le plan de solution proposé par Rabat a provoqué une onde de choc au sein du parlement espagnol qui n’a rien vu venir et qui demande des explications.

«La diplomatie demande du temps et beaucoup de discrétion pour obtenir des résultats satisfaisants», a écrit le parti socialiste dans un document distribué aux parlementaires espagnols visant à expliquer les motivations de la décision de la diplomatie espagnole qui aujourd’hui a décidé de s’inscrire dans une optique de résolution active du conflit autour du Sahara et de sortir du statu quo.

Dans son document dans lequel il explique l’importance des relations de l’Espagne avec le Maroc, le PSOE indique vouloir porter ses relations avec le Royaume du Maroc à un nouveau stade, vers une relation bilatérale « à la hauteur du 21e siècle ». Cette déclaration est la même annoncée quelques semaines auparavant aux médias par José Manuel Albares, chef de la diplomatie espagnole.

Ainsi, le soutien de l’Espagne à l’initiative marocaine d’autonomie pour le Sahara est une composante de cette relation d’avenir stable et solide entre Madrid et Rabat qui vise la «stabilité, la sécurité et la prospérité des deux pays», a souligné le Parti socialiste espagnol. « Nous avons des liens humains, historiques, géographiques et économiques forts avec le Maroc. Plus de 800.000 Marocains vivent en Espagne et plus de 17.000 entreprises espagnoles ont des relations commerciales avec le Maroc (700 y sont établies) », a rappelé le PSOE.

Et l’Espagne n’a pas changé de position sur le Sahara, souligne la même source, pour répondre aux interrogations du Parlement espagnol où le PSOE tient grâce à une coalition bancale.

Ce même Parlement qui a relancé de nombreuses fois le gouvernement pour rétablir de bonnes relations avec le Maroc et qui s’est inquiété du départ de l’ambassadrice du Maroc à Madrid, en l’accusant d’avoir créé une crise diplomatique majeure suite à l’accueil illégal et en cachette du chef des séparatistes sahraouis, Brahim Ghali au printemps dernier.

Le PSOE rappelle que cette position en faveur du plan d’autonomie du Maroc a été adoptée par l’Espagne depuis 2008 par le gouvernement socialiste de José Luis Rodríguez Zapatero, et qu’en conséquence elle n’est pas nouvelle. « Dans les déclarations des Rencontres de haut niveau Espagne-Maroc de 2008, 2012 et 2015, il est expressément indiqué que l’Espagne salue les efforts sérieux et crédibles du Maroc », souligne l’argumentaire du parti. Et de poursuivre que « la position de l’Espagne s’inscrit dans le cadre des Nations unies et des résolutions du Conseil de sécurité, comme la plus récente d’entre elles, la 2602, pour trouver une solution mutuellement acceptable au conflit», affirme le PSOE qui ajoute que la France et l’Allemagne ont des positions « très similaires à celle de l’Espagne ».

Aucune partie « ne devrait penser du mal » d’un accord avec le Maroc pour « garantir l’intégrité territoriale, y compris Ceuta et Melilla, et la souveraineté de L’Espagne et la stabilité, la sécurité et la prospérité des deux pays », conclut le parti au pouvoir.

Pedro Sanchez pourrait comparaitre, probablement la semaine prochaine, devant la Chambre basse du Parlement espagnol pour donner des explications sur le soutien de son gouvernement à la proposition marocaine prévoyant d’accorder une autonomie au Sahara occidental. Une annonce faite lors d’un point de presse, ce mardi 22 mars, par Pablo Echenique, porte-parole du groupe des députés de la coalition d’extrême gauche Unidas-Podemos.

Pas moins de 13 partis espagnols ont déjà sollicité la comparution du Premier ministre. Ce nombre important de requérants est divisé en deux blocs : les alliés traditionnels du Polisario, à l’instar des formations indépendantistes en Catalogne et au Pays basque qui assurent la survie de l’exécutif Sanchez, et la droite plurielle, composée du Parti Populaire, Vox et Ciudadanos.

Unidas-Podemos ne figure pas sur la liste. Mais Pablo Echenique, au même titre que d’autres têtes d’affiche d’Unidas-Podemos, condamne l’appui de P. Sanchez au plan marocain d’autonomie au Sahara. Iglesias, leader Podemos, a permis au représentant du Front Polisario à Madrid de s’exprimer sur la TV en ligne du quotidien Público.

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