Dans une publication sur son site institutionnel, l’institution financière internationale relève que la guerre en Ukraine a fragmenté les principaux marchés des matières premières, alors que les tensions géopolitiques risquent d’aggraver la situation. “Les matières premières, en particulier les minéraux essentiels à la transition verte et certains produits agricoles très échangés, sont particulièrement vulnérables en cas de fragmentation géo-économique plus grave”, avertit le FMI, notant que de nouvelles perturbations de ces produits pourraient se répercuter sur les prix, ainsi que sur l’activité économique et la transition énergétique.
L’institution basée à Washington fait observer qu’une fragmentation accrue créerait de fortes fluctuations des prix des produits de base et une plus grande volatilité, ajoutant que des perturbations du commerce de ces produits auraient des effets “très inégaux” selon les pays, même si les pertes globales semblent modérées, selon le Fonds, car ces effets se compensent d’un pays à l’autre. Les pays à faible revenu supporteraient une part disproportionnée du coût économique puisqu’ils sont tributaires des importations agricoles, relève encore l’institution de Bretton Woods, signalant qu’une fragmentation des marchés des minerais rendrait plus coûteuse la transition énergétique et pourrait réduire d’un tiers les investissements dans les énergies renouvelables et les véhicules électriques d’ici 2030.
Le FMI estime en outre qu’un accord sur un corridor écologique protègerait le flux international de minerais essentiels, ajoutant que des accords analogues sur les denrées alimentaires de première nécessité pourraient stabiliser les marchés agricoles. De tels accords favoriseraient les objectifs mondiaux en matière de prévention du changement climatique et de l’insécurité alimentaire, soutient l’institution financière.