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Le bilan des morts s’alourdit à Gaza : Paris refuse d’avaliser la thèse du génocide israélien

La mort continue à faucher les Palestiniens, en majorité des civils, dans la bande de Gaza. Ainsi, le bilan établi par le ministère de la Santé chiffre le nombre des martyrs à 24.448 outre les 61.504 blessés depuis le 7 octobre. Dans la journée de mercredi, 25 martyrs et des dizaines de blessés ont été retirés des décombres des maisons bombardées par l’occupation dans le quartier d’Al-Daraj, dans la ville de Gaza, assurent des sources palestiniennes.
Le bilan des morts s’alourdit à Gaza : Paris refuse d’avaliser la thèse du génocide israélien

L’armée d’occupation israélienne a annoncé, dans la matinée de mercredi, la mort d’un officier et d’un soldat parmi ses forces infiltrées dans la bande de Gaza, en plus de la blessure de deux autres grièvement atteints, lors des combats en cours avec la résistance palestinienne dans le nord de la bande de Gaza. Les médias israéliens ont assuré, de leur côté, que 35 soldats israéliens ont été blessés au cours des dernières 24 heures, dont 17 soldats dans la bande de Gaza. Ces nouveaux décès portent à 526 le nombre de soldats israéliens tués depuis le 7 octobre et à 193 depuis le début des combats terrestres dans la bande de Gaza, selon un bilan israélien.

Du côté de la résistance, les Brigades al-Qassam ont revendiqué, pour leur part, la destruction d’un véhicule de transport des soldats du génie à l’aide d’un obus al-Yassin 105 à Jabal al-Raïs, dans le quartier al-Touffah dans la ville de Gaza. Des combats violents entre résistants et forces d’occupation se déroulent toujours dans le quartier al-Manara à Khan Younes au sud de la bande.  Le correspondant d’Al-Manar a rapporté des bombardements israéliens contre la région d’Ansar et le port à l’ouest de la ville de Gaza. Les médias israéliens n’ont pas manqué de relever que les tirs de roquettes de Gaza vers Netivot ont révélé que le Hamas dispose de capacités de gestion de la situation, même dans les zones contrôlées par l’armée d’occupation.

Les forces d’occupation infiltrées sur plusieurs axes à Gaza subissent la loi des combats urbains dits « hit and run » que la résistance palestinienne maitrise parfaitement. Les Brigades d’Al-Qassam ont diffusé une vidéo d’une opération contre un véhicule de transport de troupes de l’occupation israélienne visé par un engin Shawaz et un obus Al-Yassin 105,  dans le quartier de Sheikh Radwan dans la ville de Gaza.

Bien que 102 jours se soient écoulés et malgré les affirmations israéliennes selon lesquelles l’armée d’occupation aurait « démantelé les structures des bataillons du Hamas », la résistance palestinienne a tiré, le mardi, la plus grande salve de roquettes depuis plusieurs semaines. Les médias palestiniens et israéliens ont rapporté que plus de 50 roquettes avaient été tirées depuis Gaza sur la colonie de Netivot, dans l’enveloppe de Gaza. Les Al-Qassam ont revendiqué ces tirs.

Par ailleurs, le ministère qatari des Affaires étrangères a annoncé un accord pour faire entrer de l’aide humanitaire destinée à la population du territoire palestinien assiégé et des médicaments pour les otages israéliens. Moussa Abou Marzouk, dirigeant du Hamas, a révélé sur son compte X, les conditions d’un tel deal. « La Croix-Rouge a soumis une demande pour fournir des médicaments aux prisonniers de guerre détenus par le Hamas, et il y avait 140 types de médicaments, nous avons donc posé plusieurs conditions ; Pour chaque boîte de médicaments, nous avons exigé mille pour notre peuple, fournir des médicaments à travers un pays en qui nous avons confiance, la Croix-Rouge remettra les médicaments, y compris ceux des prisonniers, dans quatre hôpitaux couvrant toutes les zones de la bande de Gaza, Introduire davantage d’aide et de nourriture et empêcher l’inspection des cargaisons de médicaments par l’armée ennemie israélienne », a-t-il indiqué.

Ajoutant que « la France a demandé de fournir des médicaments, mais nous avons refusé en raison de notre manque de confiance dans le gouvernement français, de sa position en faveur de l’occupation israélienne et de son attitude face aux aspirations de notre peuple à la liberté et au retour ».

« C’est nous qui avons demandé à nos frères du Qatar de nous fournir des médicaments en raison de notre confiance en eux, et ils ont accepté avec gratitude », a-t-il précisé tout en soulignant que « Netanyahu ment encore et trompe une fois de plus son peuple : c’est nous qui avons déterminé la quantité, le médiateur, le mécanisme de distribution et la livraison des médicaments au nord de Gaza, malgré l’interdiction et le refus israéliens pendant cent jours. »

Surprenant métro !

Les responsables et soldats israéliens qui ont vu les tunnels de la bande de Gaza, ainsi que les responsables américains actuels et anciens ayant une expérience dans la région, ont affirmé que « l’ampleur, la profondeur et la qualité des tunnels construits par le Hamas les ont ébahis », a rapporté le journal américain New York Times.

Le journal ajoute que les tunnels sont considérés comme « un cauchemar souterrain pour l’armée israélienne et révèlent la capacité de survie du Hamas », expliquant que « chaque objectif stratégique d’Israël à Gaza est désormais lié à l’éradication des tunnels ».

Selon le NYT, « les nouveaux détails et informations sur les tunnels, dont certains ont été annoncés par l’armée israélienne et documentés avec des vidéos et des photographies, confirment pourquoi les tunnels étaient considérés comme  une menace majeure pour Gaza, même avant l’éclatement de la guerre ». Et de poursuivre que « l’armée israélienne a même été surprise par les machines utilisées par le Hamas pour construire les tunnels ».

Face à cette réalité, un responsable israélien a reconnu que « la destruction des tunnels à Gaza n’est pas une tâche facile », reconnaissant que les récentes tentatives visant à « démolir les tunnels en les inondant d’eau de mer ont échoué », a-t-on renchéri de même source. Il a également estimé que « la désactivation du système de tunnels pourrait prendre des années ».

Dans ce contexte, Aaron Greenstone, ex-responsable de la CIA, a déclaré que le Hamas « a utilisé son temps et usé de ses ressources au cours des quinze dernières années pour transformer Gaza en une forteresse », indique le NYT. D’après lui, « l’étendue du réseau avait été évalué à près de 250 milles en décembre dernier.  Mais de hauts responsables militaires israéliens, qui se sont exprimés sous couvert d’anonymat, ont estimé qu’il s’étend actuellement sur une surface entre 350 et 450 milles ».

Ce sont des chiffres « extraordinaires », affirme le journal, pour une zone où « le point le plus long ne fait que 25 milles ».

Deux responsables ont également fait état de « l’existence d’environ 5.700 ouvertures distinctes menant aux tunnels ».

 « Foreign Policy » a pour sa part affirmé que « la dépendance croissante du Hamas à l’égard des tunnels de la bande de Gaza et ses efforts de construction perfectionnée ont aidé le mouvement à atteindre ses objectifs », soulignant que « les tunnels du Hamas constituent la plus grande faiblesse d’Israël dans la guerre ».

Le « en même temps » de Paris

La poursuite par Israël d’opérations pas suffisamment ciblées à Gaza constitue « un risque dans la durée pour la sécurité » du pays, a prévenu mardi Emmanuel Macron, plaidant à nouveau pour un cessez-le-feu. « Je le dis parce que c’est aussi l’intérêt sur le plan de la sécurité à long terme d’Israël et que poursuivre aujourd’hui les opérations telles qu’elles sont conduites, c’est prendre un risque dans la durée, compte tenu de ce que cela fait naître dans toute la région, pour la sécurité d’Israël même », a-t-il fait valoir.

« Donc, nous allons poursuivre les initiatives diplomatiques, les résolutions, les discussions pour appeler un cessez-le-feu et je vais poursuivre le contact bilatéral pour essayer de l’obtenir de manière très concrète », a assuré le patron de l’Elysée. « C’est ça maintenant la priorité, car on le sait, c’est ce qui permettra d’aller au contact des populations, de les protéger ».

Cette sortie présidentielle a été parasitée par la prestation du tout nouveau chef de la diplomatie. En effet, la France s’est refusée mercredi à soutenir les accusations de génocide contre le peuple palestinien dans la bande de Gaza, portées par l’Afrique du Sud contre Israël devant la Cour internationale de Justice (CIJ), dénonçant le franchissement d’un « seuil moral ». « Accuser l’État juif de génocide, c’est franchir un seuil moral. On ne peut exploiter la notion de génocide à des fins politiques », a déclaré Stéphane Séjourné, ministre des Affaires étrangères au cours des questions au gouvernement de l’Assemblée nationale.

Une audience se déroule depuis le 11 janvier devant la plus haute juridiction des Nations unies, dont le siège est à La Haye, que Pretoria a saisi le mois dernier, arguant qu’Israël violait la Convention des Nations unies sur le génocide, signée en 1948 à la suite de l’Holocauste. L’Afrique du Sud souhaite que les juges enjoignent à Israël d’arrêter « immédiatement » sa campagne militaire dans la bande de Gaza.

Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, a déclaré mercredi que les parties au conflit à Gaza « foulaient aux pieds » le droit international et les a exhortées à mettre en œuvre un cessez-le-feu humanitaire immédiat. S’exprimant lors du Forum économique mondial de Davos, il a précisé que les belligérants « ignorent le droit international, foulent aux pieds les Conventions de Genève et violent même la Charte des Nations unies ».

« Le monde assiste à la mort, à la mutilation, au bombardement et à l’expulsion de civils, principalement des femmes et des enfants, qui se voient refuser l’accès à l’aide humanitaire », a-t-il déclaré. « Je réitère mon appel en faveur d’un cessez-le-feu humanitaire immédiat à Gaza et d’un processus conduisant à une paix durable pour les Israéliens et les Palestiniens, sur la base d’une solution à deux États. »

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