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L’armée malienne en opérations à Ménaka : Le CMA réagit…

Une opération de l'armée a été menée près de Ménaka, dans le nord-est du Mali, région passée sous la domination totale de la branche sahélienne du groupe État islamique. Dans un communiqué diffusé lundi, les Forces armées (Fama) annoncent avoir mené la veille une « action majeure » dans le secteur de Tin-Fadimata, avec arrestations et matériel saisi à la clé. Mais la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA), mouvement signataire de l'accord de paix de 2015, indique que ce sont des combattants issus de ses rangs et non des terroristes qui ont été interpelés.
L’armée malienne en opérations à Ménaka

C’est la première fois que l’armée malienne mène une opération au sol près de Ménaka. Jusqu’ici, l’armée malienne et ses supplétifs russes s’étaient limités à quelques patrouilles à proximité de la ville ou à des opérations aériennes. Cette « reconnaissance offensive » a permis, selon l’état-major général des armées, d’interpeler douze « terroristes » et de saisir quatre fusils, deux grenades, ainsi que des munitions et des tenues militaires.

Cela fait des mois que les populations de Ménaka et les groupes armés locaux signataires de l’accord de paix, qui tentent de protéger les civils face aux attaques de Daech, déplorent le manque d’implication de l’armée malienne face au groupe jihadiste. Mais cette opération n’aurait en fait pas visé des combattants du groupe État islamique. « Les personnes arrêtées sont toutes membres de la CMA », explique Mohamed El Maouloud Ould Ramadane, porte-parole des ex-rebelles signataires de l’accord de paix de 2015. Qui précise que deux de ces hommes sont eux-mêmes des Fama, membres du mécanisme opérationnel conjoint (Moc). En clair des combattants issus de la CMA et intégrés dans l’armée nationale malienne dite « reconstituée », dans le cadre justement de l’accord de paix. Ces deux soldats avaient obtenu une permission pour célébrer la fin du Ramadan en famille.

Le porte-parole de la Coordination des mouvements de l’Azawad assure que les autres combattants disposaient d’un ordre de mission, visé par la CMA et par l’armée malienne, y compris pour les armes. Des explications qui permettent de mieux comprendre le communiqué officiel de l’armée malienne qui, après l’annonce des douze arrestations, « invite les mouvements signataires à coordonner leurs mouvements avec les Fama », afin d’« éviter toute confusion pouvant entraîner des tensions sur le terrain ».

Plusieurs cadres de la CMA, qui déplorent une nouvelle « provocation », indiquent par ailleurs que ce sont des éléments du groupe Wagner qui dirigeaient l’opération de l’armée malienne – Bamako ne reconnaît que la présence d’« instructeurs russes » dans le pays. Les douze combattants arrêtés ont été emmenés à Ménaka. Des démarches sont entreprises par la CMA pour leur libération.

Le groupe État islamique a initié il y a plus d’an une vaste offensive dans le Nord-Est du Mali. Depuis la prise de Tidermène, le 10 avril dernier, les jihadistes semblent avoir évincé leurs concurrents d’al-Qaïda et dominent la totalité de la région. Seule la ville de Ménaka reste tenue par l’armée malienne, des groupes armés locaux signataires de l’accord de paix – MSA et Gatia – et les Casques bleus de la Mission multidimensionnelle intégrée des nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma). Mais la ville est dorénavant cernée par les jihadistes de Daech qui ne restent jamais dans les localités attaquées mais circulent en permanence, s’assurant du contrôle du territoire sans s’y établir. Une situation qui nourrit également une certaine confusion sur le terrain.

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