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L’armée israélienne encercle les hôpitaux à Gaza : Les combattants palestiniens font montre d’une résistance farouche

De violents combats entre les troupes israéliennes d’occupation et des résistants palestiniens se sont poursuivis autour de l'hôpital al-Shifa dans la ville de Gaza, le plus important du territoire. Les combattants palestiniens inscrivent une nouvelle épopée dans l’histoire de la libération de la Palestine.
L’armée israélienne encercle les hôpitaux à Gaza : Les combattants palestiniens font montre d’une résistance farouche

L’ONG Médecins sans frontières (MSF) a également relevé samedi matin sur X qu’« au cours des dernières heures, les attaques contre l’hôpital al-Shifa se sont intensifiées de façon dramatique », et a évoqué une situation « catastrophique » à l’intérieur de l’établissement.

Le 10 novembre, le Hamas a fait état de 13 morts dans une frappe sur ce complexe où ont tenté de se réfugier des civils, comme dans d’autres hôpitaux du territoire. Citée par MSF, Maher Sharif, infirmière de l’établissement, a décrit une « scène d’horreur ». « J’ai vu des cadavres, y compris de femmes et d’enfants », a-t-elle dit.

Devant le Conseil de sécurité de l’ONU, Tedros Adhanom Ghebreyesus, chef de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a renouvelé le 10 novembre ses appels à un cessez-le-feu, soulignant que le système de santé de la bande de Gaza est « à genoux ». « La situation sur le terrain est impossible à décrire: des couloirs d’hôpitaux où s’entassent blessés, malades et mourants, des morgues qui débordent, des chirurgies sans anesthésie », a-t-il témoigné.

Le président français a, lui, exhorté Israël à « cesser » les bombardements tuant des civils, dans un entretien à la BBC. « Ces bébés, ces femmes, ces personnes âgées sont bombardés et tués.» Il n’y a « aucune justification » et « aucune légitimité à cela », a-t-il estimé.

Le Premier ministre israélien estime de son côté que « la responsabilité de tout tort fait aux civils incombe au Hamas», qui selon lui les utilise comme «boucliers humains » et qui a déclenché la guerre le 7 octobre. Les bombardements menés en représailles par Israël ont depuis fait 11 078 morts dans la bande de Gaza, essentiellement des civils, parmi lesquels 4 506 enfants, selon le ministère de la Santé à Gaza. Le ministère a appelé vendredi la communauté internationale à « intervenir immédiatement pour empêcher que les hôpitaux de Gaza continuent d’être ciblés » et a invité « toutes les institutions internationales » à se rendre à l’hôpital d’al-Shifa pour le « protéger ». « Tous les hôpitaux de la ville de Gaza ont été visés » par l’armée israélienne, a assuré à l’AFP Mohammed Abou Salmiya, directeur de l’hôpital al-Shifa,.

Résistance acharnée

Selon des sources locales à Gaza  « l’armée d’occupation israélienne est confrontée à une résistance qui l’empêche d’avancer et lui fait subir de lourdes pertes ».

Elles ont indiqué que « les Brigades Al-Qassam ont réussi à détruire un certain nombre de chars israéliens dans le quartier d’Al-Nasr », soulignant que « la résistance mène une violente attaque contre les forces d’occupation qui cherchent à pénétrer dans la bande, sur 4 axes à l’ouest de Gaza ».

Des affrontements ont lieu avec les forces d’occupation qui tentent de percer à l’ouest de Tal al-Hawa et aux abords de l’hôpital Al-Shifa, mais la ligne de défense de l’hôpital est impénétrable en raison de l’opposition de la résistance.

Concernant les affrontements à l’ouest du camp d’Al-Shatt, des discussions interceptées entre israéliens évoquent la perte de contact de l’occupation avec certaines de ses forces là-bas.

L’occupation a intensifié ses bombardements sur la bande de Gaza et largué des bombes au phosphore au nord de la ville de Gaza et près des hôpitaux d’Al-Shifa, d’Al-Nasr et d’Al-Ayoun.

En outre, l’occupation a lancé des raids sur le camp d’Al-Bureij, au milieu de la bande de Gaza, provoquant des martyrs et des blessés. Aussi, il y a eu des martyrs et des blessés lors du bombardement par l’occupation d’une maison dans la région de Tawbah à Camp de Jabalia, au nord de la bande de Gaza.

Plus tôt dans la journée, l’occupation a ciblé plusieurs hôpitaux dans la bande de Gaza, alors que ses tireurs d’élite ont tiré directement sur les personnes déplacées à l’hôpital Al-Qods, et l’occupation a directement ciblé son service de soins intensifs, ainsi que le même service de l’hôpital Al-Shifa, et ses environs. Le Croissant-Rouge palestinien a indiqué que des snipers israéliens avaient tiré le 10 novembre sur l’hôpital al-Quds, parlant d’au moins un mort.

L’occupation a aussi commis un massacre en bombardant l’école Al-Buraq dans le quartier d’Al-Nasr, à Gaza, où 25 martyrs sont tombés. Un autre massacre concerne le ciblage des personnes déplacées sur la route Salah al-Din et le fait d’empêcher les ambulances d’atteindre les blessés.

En réponse aux massacres de civils, la résistance palestinienne continue de bombarder les villes et les colonies occupées, et les Brigades Al-Qassam ont annoncé avoir bombardé Tel Aviv avec une salve de missiles. Nirim a été visé par plusieurs obus de mortier, et avant cela, la base militaire Raim, à l’est de la bande de Gaza, par une salve de missile. Al-Qassam a confirmé que « son drone a largué un missile antipersonnel sur un rassemblement de soldats israéliens, au nord-ouest de la ville de Gaza. Un char et un bulldozer israéliens ont été visés par des obus Al-Yassin 105, au sud de la ville de Gaza. »

Pilonné sans relâche depuis plus d’un mois et soumis à un siège total, le petit territoire palestinien où 1,6 des 2,4 millions d’habitants ont été déplacés selon l’ONU est plongé dans une situation humanitaire catastrophique. De plus en plus d’habitants se résolvent à quitter la ville de Gaza en ruines, où les denrées de base manquent. Israël a accepté de faire des « pauses » humanitaires quotidiennes pour permettre aux civils de fuir vers le sud du territoire, davantage épargné, via un « corridor ». Celui-ci a encore été emprunté vendredi par 30 000 personnes malgré des « explosions » qui y ont fait des morts, selon l’Ocha. Philippe Lazzarini, directeur de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), a appelé le 10 novembre à l’arrêt du « carnage » dans la bande de Gaza. « Raser des quartiers entiers n’est pas une réponse aux crimes odieux commis par le Hamas. Au contraire, cela crée une nouvelle génération de Palestiniens lésés, susceptibles de perpétuer le cycle de la violence », a-t-il déclaré.

Des centaines de milliers de réfugiés sont désormais entassés dans le sud du territoire, dans des conditions désastreuses. « On n’a pas d’eau, pas de toilettes, pas de boulangerie », dit Oum Alaa al-Hajin, qui a trouvé refuge dans l’hôpital al-Nasser, dans la ville de Khan Younès, après des jours de marche. Le territoire est privé d’eau, d’électricité, de nourriture et de médicaments par le siège total imposé par Israël depuis le 9 octobre.

Pendant ce temps, des roquettes continuent d’être tirées quotidiennement depuis la bande de Gaza vers Israël, où des sirènes ont retenti vendredi à Tel-Aviv. Deux femmes ont été blessées par des éclats d’obus, selon les secours. Israël est confronté « à plusieurs fronts », a déclaré le 10 novembre un porte-parole de l’armée. L’armée d’occupation a annoncé avoir intercepté la veille trois drones qui se dirigeaient vers son territoire, et a frappé vendredi la Syrie après la chute d’un drone sur une école dans le sud d’Israël. Elle a également indiqué « poursuivre ses opérations pour détruire les infrastructures » du Hezbollah au Liban, avec lequel les échanges de tirs sont quotidiens. Le mouvement pro-iranien a fait état le 10 novembre de la mort de sept de ses combattants tués par Israël.

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