Le Tchad met fin à l’accord de coopération en matière de défense signé avec la France, et révisé en 2019. Sans, pour le moment, donner plus de précisions sur ce qu’implique la rupture de cet accord. L’annonce n’a pas été faite pendant la visite de 24 heures menée par J-N. Barrot dans le pays, mais quelques heures après son départ.
« Le Gouvernement de la République du Tchad informe l’opinion nationale et internationale de sa décision de mettre fin à l’accord de coopération en matière de défense signé avec la République française », a déclaré A. Koulamallah dans un communiqué publié sur la page Facebook officielle du ministère. Le ministre tchadien des Affaires étrangères estime que le Tchad veut évoluer, mais que la France reste un partenaire essentiel. Pendant sa visite, le responsable français n’a pas abordé le sujet. Lors de la déclaration commune à l’issue de la rencontre, son homologue tchadien a simplement glissé que « la France doit considérer désormais que le Tchad a grandi et mûri ».
Ndjamena assure que les modalités prévues pour la résiliation de l’accord, y compris le délai de préavis, seront respectées. « Le Gouvernement tient à souligner que cette décision ne remet en aucun cas en question les relations historiques et les liens d’amitié entre les deux nations », ajoute le communiqué du ministère, qui espère « une transition harmonieuse » et reste « ouvert à un dialogue constructif pour explorer de nouvelles formes de partenariat ».
Le chef de la diplomatie tchadienne évoque, au micro de RFI, une décision « mûrement réfléchie ». L’annonce a été faite très symboliquement le 28 novembre, qui marquait le 66e anniversaire de la proclamation de la République au Tchad. Le ministre laisse entendre qu’elle pourrait entraîner un départ du millier de soldats français stationnés dans le pays, suivant les modalités et dans les délais prévus par l’accord de défense.
Pour nombre d’observateurs, il est question d’un tournant historique dans une longue histoire de codépendance marquée par un siècle de présence militaire française au Tchad. Un tournant qui a démarré avec le départ de l’armée française du Mali, du Niger et du Burkina Faso…