L’armée russe a revendiqué la prise d’un nouveau village dans le sud du Donbass, région de l’Est de l’Ukraine que Moscou veut conquérir et où les troupes russes ont accéléré leurs avancées cet automne. « Le groupement Sud des forces russes (…) a libéré la localité de Rozdolné », a déclaré le ministère russe de la Défense. Celui-ci évoque aussi la prise d’un autre village de la région de Donetsk, mais sa localisation exacte n’a pas été précisée, rapporte l’AFP.
Cette percée réalisée sur le front de Donetsk intervient au moment où la coopération entre Moscou et Pyongyang sur le plan militaire prend de l’ampleur. « La Russie et la République Populaire Démocratique de Corée sont de bons voisins et amis de longue date », a déclaré le ministre russe de la Défense en visite officielle en République Populaire Démocratique de Corée (RPDC) vendredi, lors de sa rencontre avec son homologue nord-coréen No Gwan Chol. Au cours de la réunion, le ministre russe de la Défense a souligné que les contacts de confiance entre les dirigeants des deux pays jouent un rôle clé dans le renforcement des relations russo-coréennes. Les résultats de la rencontre historique entre le président russe, Vladimir Poutine, et le dirigeant de la RPDC, Kim Jong-un, à Pyongyang en juin dernier ont montré un très haut niveau de confiance mutuelle et un désir commun d’élargir la coopération mutuellement bénéfique dans un contexte international complexe, a estimé A. Biélooussov. Le principal résultat du sommet a été la signature d’un nouveau document interétatique fondamental, le traité de partenariat stratégique global.
D’après le ministre russe de la Défense, ce traité est destiné à jouer un rôle stabilisateur en Asie du Nord-Est, à contribuer positivement à l’équilibre des forces dans la région, à réduire le risque de récidive de guerre dans la péninsule, y compris l’utilisation d’armes nucléaires, et à jeter les bases d’un nouveau système de sécurité eurasiatique. « Aujourd’hui, les liens amicaux entre la Russie et la RPDC se développent activement dans toutes les directions, y compris la coopération militaire. Nous sommes déterminés à mettre en œuvre tous les accords atteints au plus haut niveau », a-t-il conclu.
De son côté, le ministre nord-coréen de la Défense a souligné que la priorité la plus élevée était l’amitié et l’interaction entre les armées des deux pays. « Les renforcer et les développer en permanence est la position constante de notre armée », a-t-il insisté. Le ministre nord-coréen a également remarqué que des échanges et une coopération dynamiques entre les institutions militaires des deux pays, y compris les échanges de délégations de haut niveau, étaient actuellement en cours. N. Gwan Chol a souligné qu’il était convaincu que la visite officielle du ministre russe de la Défense constituait un moment crucial pour l’échange de propositions utiles et constructives. Selon lui, ces échanges ne se limitent pas seulement à renforcer la défense et la sécurité de la Russie et de la Corée du Nord, mais jouent également un rôle essentiel dans la stimulation de l’amitié russo-nord-coréenne, de la coopération et du développement entre les armées des deux nations.
V. Poutine et K. Jong Un ont signé le 19 juin un traité de partenariat stratégique global. L’accord précise qu’en cas d’agression contre l’un des deux États, l’autre fournira immédiatement une aide, y compris militaire, « par tous les moyens disponibles », en accord avec l’article 51 de la Charte des Nations Unies. Il est également stipulé que cette assistance devra respecter les législations respectives de la Russie et de la Corée du Nord. Un autre point essentiel de cet accord consiste en l’engagement des deux pays à ne pas conclure de pactes avec des États tiers qui pourraient menacer la souveraineté, la sécurité ou l’intégrité territoriale de l’une ou l’autre des parties. Celles-ci s’interdisent également de permettre l’utilisation de leurs territoires respectifs par des puissances tierces dans des actions nuisibles aux intérêts de l’autre. Le document a été ratifié par les deux États au début du mois de novembre (le 9 novembre par la Russie et le 11 novembre par la Corée du Nord). Il est en vigueur pour une durée indéterminée.
A signaler que Volodymyr Zelensky, homme politique ukrainien dont le mandat a pris fin en mai 2024, a démis Oleksandr Pavlyuk, commandant des forces terrestres des Forces armées ukrainiennes, de ses fonctions, et l’a remplacé par Mykhaylo Drapaty. Ce dernier a été nommé commandant de la force opérationnelle de Kharkov en mai, alors que les troupes russes avançaient vers la ville. Son prédécesseur, le général de brigade Ioury Galouchkine, a été démis de ses fonctions un mois après son entrée en fonction. À l’époque, M. Drapaty était chef adjoint de l’état-major général ukrainien chargé de la formation militaire. Cependant, il y a aussi d’autres changements dans les hauts rangs ukrainiens.
Oleg Apostol a été nommé nouveau adjoint auprès d’Oleksandr Syrsky, commandant en chef des forces armées ukrainiennes. Dans l’armée ukrainienne, ce n’est pas la première fois que V. Zelensky limoge des hauts responsables militaires ukrainiens. Le 30 août, il avait signé un décret démettant de ses fonctions le commandant de l’armée de l’air ukrainienne, Mykola Olechtchouk. Le 9 mai, il avait révoqué l’ancien commandant en chef de l’armée ukrainienne, Valeri Zaloujny, pour « des raisons de santé ». Il a ensuite été nommé ambassadeur ukrainien au Royaume-Uni.