L’occupation israélienne a commis 9 autres massacres dans la bande de Gaza, tuant 83 civils et blessant 125 autres durant ces 24 dernières heures, a rapporté samedi le ministère de la Santé. Face à ce carnage indicible, palestinien, Ismaïl Haniyeh, chef du Hamas, a répété que son mouvement exigeait un cessez-le-feu et un retrait israélien de la bande de Gaza, dans le cadre des négociations en cours en vue d’une trêve. Ces négociations complexes incluant de nouvelles libérations d’otages se poursuivent par l’intermédiaire des pays médiateurs, Égypte, Qatar et États-Unis. I. Haniyeh a répété dans un communiqué que son mouvement « n’accepterait rien de moins qu’un cessez-le-feu, le retrait de l’armée d’occupation de la bande de Gaza, la levée du blocus oppressant et la fourniture d’un abri sûr aux personnes déplacées ».
La revendication du Hamas tombe sous le sens à l’heure où l’occupation s’est évertuée depuis la riposte à l’opération Déluge Al-Aqsa, à détruire toute l’infrastructure palestinienne. Pis, la mise sous cloche de l’enclave palestinienne par l’armée sioniste y précipite l’effondrement du système sanitaire et alimentaire. Tel-Aviv n’a pas trouvé mieux que de cibler l’unique cordon ombilical qui maintient les réfugiés palestinien en vie : l’Unrwa. En montant tout un dossier à charge, que des pays occidentaux ont avalisé, USA en tête, sur une supposée infiltration de l’instance par le Hamas. Philippe Lazzarini, chef de cette agence de l’ONU , assure quant à lui qu’Israël mène une campagne concertée visant à détruire l’Unrwa. Il a estimé notamment que la demande d’Israël réclamant sa démission faisait partie de cette campagne. « Actuellement, nous faisons face à une campagne étendue et concertée par Israël qui vise à détruire l’Unrwa », a-t-il déclaré au groupe de journaux suisses Tamedia. « C’est un but politique à long terme, car ils pensent que si l’agence est supprimée, la question du statut des réfugiés palestiniens sera résolue une bonne fois pour toutes, et avec elle, le droit au retour. Il y a derrière cette histoire une visée politique beaucoup plus large », a-t-il ajouté. L’Unrwa a été créée en 1949 pour s’occuper des réfugiés palestiniens à la suite de la première guerre israélo-arabe.
Face à la campagne génocidaire de son allié sioniste, le président américain Joe Biden se contente de mettre en garde Israël contre le lancement d’une opération militaire à Rafah alors que les négociations sur la prise d’otages sont en cours. À la question de savoir si Israël a présenté aux États-Unis un plan sur la façon dont il protégera les civils dans le cadre de l’opération prévue par Tsahal à Rafah, J. Biden a répondu : « J’ai fait valoir ce point, et j’insiste sur le fait qu’il faut un cessez-le-feu temporaire pour faire sortir les otages. J’espère toujours que cela pourra être fait. »
« En attendant, je ne prévois pas, j’espère que les Israéliens ne procéderont pas à une invasion massive du territoire », a déclaré le locataire de la Maison Blanche à la mémoire bien sélective. « Je m’attends à ce que cela n’arrive pas ». Et d’ajouter qu’« il faut un cessez-le-feu temporaire pour faire sortir ces otages. Nous sommes dans une situation où il y a des otages américains… Il n’y a pas que des Israéliens. Mon espoir et mon attente sont que nous obtiendrons cet accord sur les otages, que nous ramènerons les Américains chez eux. L’accord est en cours de négociation et nous allons voir où il nous mènera ».
La Maison Blanche a publié un compte-rendu de la rencontre entre Kamala Harris, vice-présidente américaine et Isaac Herzog, président israélien en marge de la Conférence de Munich sur la sécurité (MSC).
Le compte-rendu est un condensé des points de vue US sur la guerre, sans aucune nouvelle prise de position. « La vice-présidente a réitéré son soutien indéfectible à Israël et à son droit de se défendre face aux menaces du Hamas, et elle a de nouveau condamné le Hamas en tant que groupe terroriste barbare qui a perpétré un horrible massacre le 7 octobre », y lit-on. « La vice-présidente et le président ont discuté des efforts en cours pour obtenir la libération de tous les otages détenus par le Hamas et pour parvenir à une pause prolongée dans les combats » a-t-on ajouté tout en relevant que K. Harris « a également souligné l’importance de la protection des civils, de l’augmentation de l’aide humanitaire et de la mise en place de mécanismes de déconfliction appropriés afin que l’aide puisse parvenir à ceux qui en ont besoin à l’intérieur de la bande de Gaza. »
« La vice-présidente a réaffirmé la position de l’administration Biden-Harris selon laquelle une opération militaire à Rafah ne devrait pas avoir lieu sans un plan crédible et exécutable pour assurer la sécurité et le soutien de plus d’un million de personnes qui s’y abritent », relève-t-on. Avant de conclure que « les dirigeants ont également discuté de la planification en cours pour l’après-guerre à Gaza et des progrès réalisés sur ce front, et la vice-présidente a réitéré les positions des États-Unis, notamment qu’Israël doit être en sécurité, qu’il ne doit pas y avoir de déplacement forcé des Palestiniens de Gaza et que les Palestiniens doivent jouir de leur droit à la liberté, à la dignité, à la sécurité et à l’autodétermination ».
Yoav Gallant, ministre israélien de la Défense, a indiqué que l’occupation n’évacuerait pas les civils palestiniens de Rafah, au sud de Gaza, vers l’Égypte, bien que l’on ne sache pas exactement où ils seront envoyés lorsque l’armée israélienne lancera son incursion prévue dans la zone. « L’État d’Israël n’a pas l’intention d’évacuer des civils palestiniens vers l’Égypte. Nous respectons et apprécions notre accord de paix avec l’Égypte, qui est une pierre angulaire de la stabilité dans la région ainsi qu’un partenaire important », a-t-il fait valoir lors d’un briefing avec la presse étrangère. Il a ajouté que Tsahal et l’establishment de la Défense « planifient minutieusement les futures opérations à Rafah, qui est un bastion important du Hamas ». « Il y avait 24 bataillons [du Hamas] à Gaza, nous en avons démantelé 18. Maintenant, Rafah est le prochain centre de gravité du Hamas », a-t-il encore relevé tout en soulignant que « Tsahal prend des mesures extraordinaires pour éviter les pertes civiles, et opère en conformité avec le droit international ».
Benny Gantz, ministre du cabinet de guerre, a déclaré que « il n’y aura pas de cessez-le-feu, ne serait-ce que pour un jour, tant que les otages ne seront pas libérés ». « Les combats continueront jusqu’à ce que nous ayons atteint nos objectifs. Ils pourront continuer même pendant le mois du Ramadan. Soit les otages sont libérés, soit nous élargirons les combats à Rafah », a-t-il fait valoir dans un communiqué.
La résistance palestinienne continue d’affronter et de harceler les forces d’occupation israéliennes sur différents fronts de combat dans la bande de Gaza. Comme elle assure avoir ciblé, via des missiles, nombre de colonies et de concentrations des troupes israéliennes au niveau de l’enveloppe de l’enclave palestinienne.