« Vers 04h30 (01h30 TU), l’ennemi israélien a mené une agression aérienne depuis la Méditerranée, à l’ouest de Lattaquié, contre l’aéroport international d’Alep », a précisé Sana. Le raid a provoqué des « dégâts matériels sur le tarmac qui ont mis l’aéroport hors service », a ajouté l’agence. Cette attaque, précise-t-on, est intervenue depuis la Méditerranée.
Depuis le début de la guerre en Syrie, l’entité sioniste a mené des centaines de frappes aériennes sur le territoire syrien visant les forces soutenues par l’Iran et le Hezbollah libanais, alliés de Damas et ennemis jurés d’Israël, ainsi que l’armée syrienne. Israël commente rarement les frappes au cas par cas, mais dit vouloir empêcher l’Iran de s’implanter à ses portes.
L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) affirme que deux autres missiles ont détruit « des dépôts d’armes » à l’aéroport militaire de Nairab, également situé dans la province d’Alep. Un va-et-vient intense d’hélicoptères militaires avait été enregistré ces derniers temps entre cet aéroport et le désert central de Syrie, où l’armée gouvernementale est confrontée depuis des semaines à une recrudescence des attaques du groupe État islamique, précise l’Observatoire.
Une source militaire syrienne, citée par l’agence officielle Sana, a indiqué que les avions israéliens ont tiré lundi à l’aube des missiles à partir de la Méditerranée au large de la province côtière de Lattaquié. La défense anti-aérienne syrienne est entrée en action sans parvenir à intercepter les projectiles.
La région d’Alep et l’aéroport ont été visés à plusieurs reprises par des raids israéliens depuis le début de l’année. Début mai, quatre soldats syriens et trois combattants étrangers de groupes pro-iraniens avaient été tués dans des frappes qui avaient alors ciblé l’aéroport et d’autres objectifs, dont un dépôt d’armes, selon l’OSDH. En mars, des frappes israéliennes avaient mis à deux reprises l’aéroport d’Alep hors service. L’OSDH affirme que l’aviation israélienne a mené 19 raids aériens en Syrie depuis le début de l’année, détruisant plus de 60 cibles.
En parallèle, il y a lieu de souligner que l’aviation russe est intervenue dans la région d’Idlib où plusieurs raids ont ciblé les locaux et groupement de djihadistes qu’ils soient affiliés à Hayat Tahrir Al-Cham (HTC), branche locale d’Al-Qaida, ou encore les combattants turkmènes.
Ces raids russes interviennent aussi après que l’armée syrienne a repoussé une attaque sur plusieurs fronts au sud de la province d’Idlib. Sur le front de la localité Malaja, à Jabal Zawiya au sud d’Idlib, l’attaque a été lancée par la milice Ansar al-Tawhid, pro al-Qaida, en faisant exploser un tunnel souterrain dans son entourage. Une autre attaque a été réalisée depuis la localité Hazarine, également au sud d’Idlib, par la milice Ahrar al-Cham contre la localité al-Fatira.
Les miliciens ont été repoussés après des accrochages avec l’armée syrienne qui a bombardé leurs lignes d’approvisionnement. Des accrochages intermittents avec des opérations de ratissage se poursuivent sur les deux axes.
Depuis quelques jours, le Centre de réconciliation russe en Syrie avait rendu compte que 17 éléments de HTC, ex Front al-Nosra) ont été tués dans un raid aérien russe sur leur siège dans un village d’Idlib au nord-ouest. Il a accusé cette organisation de bombarder les positions de l’armée syrienne et des installations d’infrastructure civiles.
Le ministère syrien de la Défense avait auparavant rapporté avoir détruit un arsenal et des armes utilisés par les groupes armés dans leurs attaques contre les zones civiles dans les provinces d’Idlib et d’Alep. Il a aussi signalé avoir abattu des drones piégés.
Des Américains chez HTC
On signale aussi que trois membres de la Chambre des représentants US ont effectué une rare visite dimanche dans une zone controversée du nord de la Syrie, contrôlée par des factions pro-turques, a constaté l’AFP sur place. Joe Wilson, Victoria Spartz et Dean Phillips se sont rendus dans un hôpital de la ville de Azaz (province d’Alep) depuis la Turquie en passant par le poste-frontière de Bab al-Salama, où ils ont été accueillis par une banderole arborant le message « Bienvenue en Syrie libre », entourée de drapeaux de la révolution syrienne. « Le but de la visite était d’observer la situation dans les zones libérées », a affirmé à l’AFP le responsable des relations publiques au sein du gouvernement intérimaire soutenu par la Turquie, Yasser el-Hajji. « Ceux qui cherchent à normaliser et conclure des accords avec (le président syrien) Bachar al-Assad font affaire avec la mort elle-même », a fustigé vendredi sur X (anciennement Twitter) le député Joe Wilson.
Le groupe terroriste HTS est le principal groupe actif dans la dernière poche armée comprenant une grande partie de la province d’Idleb et des territoires limitrophes des provinces d’Alep, Hama et Lattaquié. D’autres factions terroristes moins influentes, soutenues à des degrés divers par la Turquie, sont aussi présentes.
Selon une source locale, les parlementaires « souhaitaient évaluer le travail du gouvernement intérimaire afin d’étudier la possibilité de faire parvenir l’aide humanitaire via Bab el-Salama au lieu de Bab el-Hawa », contrôlé par HTS.
La veille samedi, l’agence russe Sputnik a rapporté que les habitants d’un village de l’est syrien ont empêché un convoi militaire US de rentrer dans leur village. L’évènement a eu lieu dans le gouvernorat de Hassaké. Des paysans syriens dont des enfants ont repoussé à coups de pierre le convoi formé de 4 véhicules blindés qui entreprenaient d’investir le village Hamo, au sud de Qamichli, ville située à l’extrême bord de la province.
Avec l’aide des soldats syriens stationnés dans un check-point avoisinant, ils les ont obligés à se replier vers les endroits contrôlés par la milice kurde pro américaine des Forces démocratiques syriennes.
Les habitants de ce village qui appartiennent à la tribu arabe des Tay’ ont arraché les drapeaux américains arborés sur les blindés et les ont brûlés. Selon Sputnik, les habitants syriens protestaient contre le pillage par les forces US du pétrole, du gaz et du blé de leur région.
Les forces d’occupation américaines avaient tenté à plusieurs reprises de franchir les barrages de l’armée syrienne, érigés dans les entrées des villages et localités du gouvernorat de Hassaké mais leurs tentatives se sont soldées par un échec. Les forces US et d’autres forces étrangères de la « Coalition internationale » occupent 28 positions militaires dans trois gouvernorats syriens, Hassaké (17 positions) Deir Ezzor (9 positions) et Homs (2 positions)