Ses proches s’interrogent sur les circonstances qui ont poussé le dramaturge à mettre fin à ses jours, notamment la responsabilité du gouvernement, son principal client. Le ministère de la Culture avait en effet diminué ses commandes de pièces de théâtre, empêchant Ahmad Jawad de subvenir aux besoins de sa famille.
Plusieurs de ses proches rappellent que le dramaturge avait alerté le ministère sur sa situation depuis plusieurs semaines, sans que celui-ci ne réagisse. Après près de trente ans de service dans l’administration et l’animation d’ateliers au Théâtre National Mohammed V, il était parti à la retraite en octobre 2021 avec une pension d’environ 1 300 DH. Pas de quoi faire vivre sa femme et ses deux enfants !
En conséquence, Ahmed Jawad continuait de travailler en montant des pièces de théâtre dont il vendait les représentations au ministère de la Culture.
Dans une lettre adressée au ministre, le défunt avait proposé ses services, en tablant sur l’achat de 10 représentations, afin de lui permettre de sortir de la précarité. Et c’est à la suite du refus du ministère, qui ne lui a proposé cette année que deux représentations, qu’A. Jawad aurait entamé une grève de la faim de trois semaines début février. Avant de décider, face à l’absence de réaction des autorités, de s’immoler par le feu le 27 mars dernier.
Au ministère de la Culture, on signale que l’institution était en règle avec le dramaturge et que la famille du défunt a reçu une aide financière de solidarité pour faire son deuil. Triste !