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Défense : Les FRA volent vers la parité stratégique

Le renforcement des forces aérienne marocaines, via l’acquisition de nouvelles armes et technologies, s’explique par des raisons économiques, mais surtout stratégiques, dont la nature défensive est liée au maintien de la stabilité et de l’équilibre militaire dans la région. C’est ce que révèle un Policy paper du think-tank Moroccan Institute for Policy Analysis.
Les FRA volent vers la parité stratégique

Le Maroc a augmenté la capacité de dissuasion de ses forces armées, en particulier des forces aériennes au regard des diverses menaces posées par un certain nombre d’acteurs, explique Francesco Macci, chercheur, dans un récent Policy paper. Ainsi, les Forces royales air (FRA) cherchent à étoffer leur flotte de drones à des fins d’Intelligence, de Surveillance et de Reconnaissance (ISR) et de « combat potentiel », tout en développant ses propres capacités à produire des systèmes similaires. Les avions de chasse font également l’objet d’un processus de modernisation et d’élargissement avec la dissuasion comme objectif principal, précise l’analyste.

Le contexte régional entourant le Maroc est caractérisé par un certain nombre de crises. Aux défis internes, y compris le conflit du Sahara, le chercheur évoque la guerre civile en Libye, l’instabilité sécuritaire et militaire au Mali, avec la montée des menaces terroristes et le changement des acteurs extérieurs. Et d’estimer que les dépenses militaires des pays voisins ont incité le Royaume à poursuivre l’amélioration de ses forces armées.

Pour F. Macci, le Royaume peut jouer un rôle important dans le développement d’un nouveau Moyen-Orient. Cela serait possible grâce aux relations de longue date liant le Maroc aux États-Unis et Israël et à son approche diplomatique pacifique, qui lui a permis de renforcer ses liens avec Israël tout en maintenant sa position, de plusieurs décennies concernant la cause palestinienne.

En outre, le renforcement des capacités militaires du Maroc est également liée à la politique de ventes militaires étrangères des États-Unis, qui vise à améliorer la sécurité nationale en renforçant les capacités des alliés. Les deux pays travaillent ensemble pour se soutenir mutuellement en matière de sécurité nationale et s’engagent dans des entraînements militaires conjoints, avec d’autres pays, tels que l’African Lion.

L’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI) rapporte que les États-Unis sont le principal fournisseur d’armes du Maroc, représentant 76 % de ses importations totales d’armes au cours de la période 2017-2021. D’après la même source, les États-Unis sont le seul pays auprès duquel le Maroc a acquis des armes annuellement depuis 2009. De plus, le Maroc a acquis en 2021 des armes pour une valeur totale de 203 millions USD sur une dépense totale de 225 millions USD.

Après l’autorisation du Département d’État américain en 2019, le Maroc se verra acquérir très probablement 25 chasseurs à réaction F-16C/D Block 72, ainsi que la mise à niveau de 23 F-16 qu’il exploite actuellement vers la nouvelle configuration F-16V. Le même département a également approuvé la vente de munitions pour F-16 pour un montant d’environ 209 millions USD. En juillet 2021, la société américaine Raytheon Technologies s’est vu attribuer la fourniture au Maroc d’un nombre indéfini de moteurs d’installation F-100 destinés aux F-16, tandis qu’en 2020, le Maroc a commandé 24 hélicoptères d’attaque AH-64E Apache à la société américaine Boeing, dans le cadre d’un contrat de 4,25 milliards USD. A noter que ces livraisons ne devraient commencer qu’en 2024.

En plus des États-Unis, le Royaume a signé un accord de coopération militaire avec Israël, lui permettant l’acquisition du système de défense aérienne et antimissile Barak MX fabriqué par Israël Aerospace Industries (IAI). En 2020, le Maroc a reçu trois drones Heron commandés six ans plus tôt, et des munitions de rôdeur Harop, également appelées « drones kamikazes ».

Selon le Policy paper, le Maroc a commandé en juillet 2022 une flotte d’hélicoptères H135 auprès de la compagnie française Airbus qui devraient servir à des missions d’entraînement. D’autres rapports indiquent également que le Royaume a acquis des systèmes de défense VL MICA dans le cadre de l’accord de 192 millions d’euros signé en 2020 avec la société française MBDA.

D’un autre côté, le Maroc a pu renforcer ses capacités en matière de drones grâce à l’acquisition de Bayraktar TB2 auprès de la société turque Baykar, 13 UCAV (Unmanned Combat Aerial Vehicles) ont été livrés en septembre 2021. Il a également acquis en 2019 le système de détection et de brouillage de drones Bukovel-AD auprès de l’Ukraine et le radar Ground Master 400 pour la détection de drones à longue portée auprès de la société française Thales.

A cet effet, le chercheur explique qu’en analysant le type d’armement, le Maroc vise à utiliser ses capacités militaires à des fins de défense et de dissuasion pour maintenir la stabilité militaire dans la région, en plus de la suprématie régionale définie dans le plan quinquennal de 2017.

 

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