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Contestations en Iran : La mollarchie tente d’endiguer la colère

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En Iran, la mollarchie est confrontée à une révolte inédite qui se traduit par des manifestations ; mais aussi par des grèves, comme celle des étudiants qui s’est déroulées du 5 au 7 décembre. Le président Ebrahim Raïssi s'est rendu à l'université de Téhéran, l'un des foyers de la contestation, pour tenter de siphonner la colère des jeunes.
La mollarchie tente d’endiguer la colère

Lors de la Journée de l’étudiant, qui a été, depuis toujours, un jour de manifestations, le président iranien s’est rendu à l’université de Téhéran, un des centres de contestation.  E. Raïssi a prononcé un discours devant un parterre d’étudiants affirmant que les restrictions sur l’internet et les réseaux sociaux, notamment Instagram et WhatsApp, étaient dues au fait que les ennemis utilisaient ces artefacts pour provoquer des troubles. Si le calme est rétabli, la situation sera différente, a-t-il assuré.

Selon les vidéos publiées sur les réseaux sociaux, plusieurs manifestations ont eu lieu dans les universités de Téhéran, mais aussi à Machhad, rassemblant à chaque fois entre cent et trois cents personnes. Des membres de la sécurité de plusieurs universités sont également intervenus pour disperser les rassemblements.

En tout cas, il n’y a eu aucune manifestation de masse jusqu’à maintenant, malgré les appels lancés dans ce sens. Par ailleurs, comme les jours précédents, des vidéos ont aussi été publiées par les sites d’opposition faisant état de grèves importantes dans les villes de province, fait difficile à vérifier. En effet, les médias officiels publient de leur côté des vidéos pour dire que les magasins sont ouverts.

À Téhéran, beaucoup de magasins sont restés ouverts lundi, y compris dans le bazar de Téhéran. Des amendes ou d’autres mesures punitives sont prévues pour les magasins fermés.  Outre les pendaisons, les condamnations à mort et les nombreuses arrestations, des SMS d’avertissement ont été également envoyés à de nombreuses personnes qui ont participé à des manifestations et sont actifs sur les réseaux sociaux.

Enfin, les aveux filmés du jeune rappeur Toumaj Salehi ont été publiés par les médias. Il y demande pardon. Mais dans ses chansons et déclarations au début du mouvement de protestation, il avait dénoncé tout aveu télévisé et forcé s’il était arrêté. Dans le même temps, il appelait les gens à descendre dans la rue et à la vengeance contre le pouvoir et ses soutiens.

A signaler que l’ancien président Mohammad Khatami n’a pas hésité à exprimer son soutien à la contestation des étudiants et appuyé particulièrement le slogan « Femmes, vie, liberté ». « Un beau message » selon lui « qui montre un mouvement vers un avenir meilleur ». Il s’est également prononcé contre l’arrestation d’étudiants et appelé les autorités à leur tendre la main en regrettant que la liberté et la sécurité soient placées l’une contre l’autre.  

Depuis son soutien aux manifestations estudiantines dans le sillage de la réélection contestée de l’ancien président Mahmoud Ahmadinejad en 2009, M. Khatami a reçu l’interdiction de s’exprimer dans les médias.

Il y a trois semaines déjà, les journaux réformateurs iraniens avaient cité l’ancien président partisan d’un mouvement appelant au changement de l’intérieur du système instauré par la République islamique. Il avait alors estimé qu’un « renversement (de ce même système) n’était ni possible ni souhaitable » et appelé les autorités à s’autocorriger.

 

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