#Libération_Palestine

Logo Perspectives med
Previous slide
Next slide

Réfugiés syriens au Liban : L’autre revers de la médaille…

Previous slide
Next slide
Ali Abdel Karim Ali, ambassadeur syrien au Liban en instance de départ, a accusé les puissances internationales de vouloir utiliser la carte des déplacés syriens au Liban pour accabler l’Etat syrien et l’Etat libanais, et comme une arme destinée à torpiller la situation au Liban sur les plans sécuritaire et économique.
L’autre revers de la médaille…

Dans une interview exclusive accordée mardi à l’émission Panorama sur al-Manar TV, le diplomate syrien s’est attardé sur le dossier des déplacés syriens au Liban, en soulignant que la balle n’est pas dans le camp syrien, mais dans celui des pays donateurs qui selon lui entravent leur retour. Plus d’un million et demi de Syriens, dont près du tiers sont inscrits au sein de l’UNRWA, ont trouvé refuge dans le pays du Cèdre depuis l’explosion de la situation en Syrie.

Il a insisté que la décision officielle libanaise se doit d’être audacieuse pour exercer des pressions sur ces pays et les organisations internationales afin de renvoyer les Syriens déplacés dans leur patrie. Ali Abdel Karim a indiqué que la position libanaise est bien meilleure qu’auparavant d’autant que le gouvernement libanais réclame le rapatriement des déplacés syriens. Sauf que toutes les tentatives entamées par l’Etat libanais pour rapatrier ces déplacés ont eu des effets très limités. La dernière en date remonte au 26 octobre dernier. Elle a été critiquée par des ONG financées par les Occidentaux au motif que la situation en Syrie n’est pas encourageante, et pas suffisamment sécurisée. Human Rights Watch et Amnesty international font partie de ces ONG réfractaires au retour des Syriens.

Le diplomate syrien explique que l’asphyxie économique dont souffre son pays, due aux sanctions américaines, à la présence de forces étrangères en Syrie, ainsi qu’à l’occupation des régions pétrolières et céréalières, a été planifiée par l’Occident. « Le monde vit actuellement sur une plaque brûlante, et ce qui se passe en Syrie, au Liban et en Irak n’en est pas à l’écart », a-t-il affirmé.

Le diplomate a été depuis 2009 le premier ambassadeur syrien au Liban. L’année précédente, des relations diplomatiques entre les deux pays ont été amorcées pour la première fois dans leur histoire. En 2005, les forces syriennes s’étaient retirées du Liban après l’assassinat de l’ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri, qui a été au début imputé aux Syriens, avant de les innocenter faute de preuve.

De son côté, la Sûreté générale libanaise a accusé des organisations, sans les nommer, d’entraver le retour des déplacés syriens, précisant toutefois comment elles procèdent pour ce faire. « Des parties bien connues répandent depuis un certain temps des rumeurs et de fausses nouvelles sur l’exposition des déplacés syriens, qui sont retournés chez eux selon le plan de la Sûreté générale, pour être arrêtés, disparus et harcelés », a déploré la Direction générale de la Sûreté générale dans un communiqué publié jeudi.

Et d’expliquer que « chaque fois que l’État libanais entreprend des contacts et des réunions pour résoudre la crise des déplacés syriens, il est surpris par une campagne programmée destinée à la contrecarrer », ajoutant que « les organisations se déplacent sous différents noms, suivant des agendas qui répandent la peur du retour volontaire à travers des scénarios qui n’ont rien à voir avec la réalité. »

La Sûreté générale libanaise a estimé que « ce comportement destructeur équivaut à une guerre contre le Liban et fait obstacle à toute décision qui atténue les souffrances des Syriens en les renvoyant dans leur patrie ». Elle a toutefois fait remarquer que « ce comportement ne découragera pas l’État libanais de poursuivre son action et d’intensifier le plan de retour volontaire des déplacés vers la Syrie. » La Sûreté générale a affirmé qu’elle « empêchera les parties suspectes de réaliser leurs objectifs de détruire la société libanaise et de la dresser contre ses frères syriens, et qu’elle continuera à travailler avec les personnes concernées au sein de la communauté internationale et avec le gouvernement syrien, d’atteindre les résultats souhaités pour résoudre cette crise. »

En novembre dernier, le premier lot de Syriens déplacés souhaitant rentrer volontairement a quitté le Liban pour la Syrie, tandis que le deuxième lot commencera à la fin de ce mois-ci. Le Liban fait constamment appel aux organisations internationales soucieuses de faciliter le retour des réfugiés syriens dans leur pays, afin de réduire le fardeau économique supporté par l’État libanais, compte tenu de la crise économique et de vie.

Selon le général de division Abbas Ibrahim, chef de la Sûreté générale, le nombre de déplacés syriens actuellement présents s’élève à près de deux millions 80.000.
Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) indique qu’un million et 400 mille sont inscrits auprès de ses bureaux au Liban.

Selon Hektor Hajjar, ministre libanais par intérim des Affaires Sociales, proche de l’ex-Président de la République Michel Aoun, « les charges financières encourues par le Liban du fait des déplacés syriens s’élèvent à 40 milliards de dollars ». H. Hajjar a révélé pour « Independent Arabia » une partie de ce qu’il a vu lors de ses visites sur le terrain le mois d’octobre dernier dans des camps de déplacés syriens dans la vallée de la Bekaa. Il confirme la présence d’entrepreneurs et d’hommes d’affaires dans ces camps. Il a dit avoir vu des centaines de bétail et de moutons, et révélé l’existence d’un abattoir et d’une fabrique de bonbons.

Il assure avoir vu des centaines d’enfants de moins de dix ans travailler dans des terres agricoles, se demandant « où sont les institutions éducatives et l’aide internationale dans ce domaine ? Et où sont les droits de l’homme sur lesquels les États s’appuient dans leur approche de ce dossier ? » Il a aussi déploré l’absence des mesures d’hygiène les plus élémentaires critiquant l’UNICEF qui ne fournit pas d’eau aux camps en l’absence de tout traitement d’assainissement des eaux usées. « Nous sommes au bord d’un explosion sanitaire qui peut aussi affecter le pays d’accueil », avait-il mis en garde.

Naïm Qassem, numéro deux du Hezbollah, a accusé en octobre « les Etats-Unis de vouloir fixer les déplacés syriens au Liban, et d’implanter les réfugiés palestiniens pour qu’Israël jouisse de calme et de sécurité ».

 

Recommandé pour vous