Les ministres européens de l’Intérieur réunis à Bruxelles ont approuvé l’adhésion de la Croatie, qui devient le 27e membre de cette vaste zone de libre-circulation. La Croatie est entrée dans l’Union européenne en 2013, c’est-à-dire après la candidature roumaine et bulgare d’adhésion à Schengen, mais l’ex-pays yougoslave vient aujourd’hui coiffer au poteau Bucarest et Sofia.
Cet élargissement devait être voté à l’unanimité, mais l’Autriche a mis son veto ce jeudi 8 décembre pour la Roumanie et la Bulgarie, qui frappent à la porte depuis dix ans. Elle n’accepte que la Croatie, alors que la Commission européenne recommandait d’élargir aux trois pays, explique notre bureau à Bruxelles. L’Autriche, qui fait face à une forte hausse des demandes d’asile, redoute que la levée des contrôles aux frontières avec ces deux pays accroisse encore les arrivées de migrants.
La Commission européenne et le Parlement réclament de longue date d’inclure la Croatie, la Roumanie et la Bulgarie dans cette vaste zone (22 pays de l’Union européenne plus Islande, Liechtenstein, Norvège et Suisse) au sein de laquelle plus de 400 millions de personnes peuvent voyager librement, sans contrôles aux frontières intérieures.
Les Pays-Bas étaient également hostiles à l’entrée de la Bulgarie : « Il nous faut un nouveau rapport sur la corruption et les droits de l’homme ; avant ça nous ne pouvons pas dire oui à la Bulgarie, justifie Eric van den Burg, ministre néerlandais chargé de la Migration. Nous sommes d’accord avec la commission pour ce qui est de la Croatie et de la Roumanie mais nous ne sommes pas d’accord avec la Commission pour la Bulgarie. Pour nous, c’est un oui à la Croatie et un oui à la Roumanie. Mais Bulgarie et Roumanie sont toujours liées donc si on dit oui à la Roumanie et non à la Bulgarie, c’est un problème. »
L’Union européenne a effet décidé que le sort de la candidature de la Bulgarie et de la Roumanie à l’adhésion à Schengen serait lié dans une sorte de « paquet régional » pour ainsi dire.