Sénégal

Au Sénégal, les participants au dialogue national initié par le président du pays se sont accordés sur le fait que Karim Wade et Khalifa Sall, deux figures de la politique condamnées respectivement en 2015 et 2018, puissent se présenter à la présidentielle de février 2024. Un scrutin au sujet duquel le chef de l’État, qui en est à son deuxième mandat, n’a pas encore déclaré ses intentions. Macky Sall a en revanche évoqué cette échéance devant des partisans, ce 21 juin 2023 à Paris.

Au Sénégal, le dialogue national initié par le chef de l’État se poursuit et doit s’achever à la fin de la semaine. En face, la plateforme « des forces vives F24 » qui regroupe plus d’une centaine de partis et d’organisations de la société civile a lancé son propre dialogue, baptisé « dialogue du peuple ».

L’Initiative internationale pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) a démarré sa conférence mondiale à Dakar depuis mardi 13 juin. Organisée tous les 3 ans, le choix du Sénégal pour accueillir la 9e édition de l’ITIE n’est pas une coïncidence puisque le pays va commencer à exploiter son pétrole et son gaz en fin d’année.

Un semblant d’accalmie marque la scène sénégalaise après les violences qui ont éclaté la semaine dernière dans le sillage de la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme. Ni le président Macky Sall, ni O.Sonko ne se sont exprimés sur ces heurts. Dans l’opposition, des responsables appellent au calme et interpellent le chef de l’État. Ce dernier aurait assuré qu’il entendait réagir à l’issue du dialogue national ouvert depuis quelques jours déjà, à Dakar.

Internet est suspendu sur les téléphones sur certaines plages horaires, annonce dimanche le ministère sénégalais de la Communication. Les réseaux sociaux étaient déjà coupés. Le pouvoir justifie cette décision par la diffusion de messages haineux dans un contexte très tendu depuis jeudi avec la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko à deux ans de prison. Seize personnes sont mortes, selon le ministère de l’Intérieur. À Dakar, un calme précaire semble revenu.

L’opposant sénégalais a été condamné par la chambre criminelle de Dakar à deux ans de prison ferme pour corruption de la jeunesse. Son procès s’était tenu en son absence le 23 mai. Il ne s’était pas présenté au palais de justice. Le parquet avait requis 10 ans de réclusion criminelle pour viols ou 5 ans de prison pour le délit de « corruption de la jeunesse ».