Les huit éditions précédentes de l’ITIE avaient eu lieu par exemple en Norvège, en France ou encore au Pérou. Cette 9e édition a été officiellement ouverte mardi matin par Amadou Ba, Premier ministre sénégalais, en compagnie de Mohamed Ould Bilal, son homologue mauritanien, ainsi que des responsables internationaux et sénégalais de l’ITIE. Plus de 1 500 personnes venues de 90 pays sont ainsi présentes à cette conférence, à la fois des membres de gouvernements, de la société civile et du secteur privé pour faire le point sur les avancées et définir de nouvelles priorités, par exemple sur le développement durable.
Le choix de Dakar pour abriter cette conférence n’est évidemment pas anodin : le Sénégal va commencer à exploiter ses hydrocarbures en fin d’année. C’est un des grands chantiers sénégalais : d’abord avec le gisement gazier offshore sénégalo-mauritanien de GTA au nord du pays, puis dans le gisement de Sangomar au sud de Dakar. À terme, un troisième gisement va aussi entrer en production, celui de Yakaar Teranga.
Selon les autorités sénégalaises, cette exploitation sera un levier de croissance important pour le pays et le gaz et le pétrole pourraient générer près 1,5 milliard d’euros de recettes entre 2023 et 2025.
Le Sénégal est membre de la norme ITIE depuis 2013 et il fait figure de bon élève depuis son adhésion, en obtenant des bonnes notes et en publiant ses contrats. Le premier ministre Amadou Ba a aussi rappelé ce matin que le pays avait révisé ses codes miniers et pétroliers et adopté des lois spécifiques sur le partage des recettes. Un des enjeux est d’améliorer encore la transparence, en publiant le registre des bénéficiaires effectifs des sociétés gazières et pétrolières, pour éviter la corruption et les sociétés écran. Ce sera l’un des points discutés lors des nombreuses tables rondes jusqu’au 15 juin.
L’ITIE est une organisation qui existe depuis 2003. Son but est d’améliorer la gestion des ressources naturelles et la transparence du secteur. De nombreux pays adhèrent à la norme ITIE et ses avancées sont mondialement reconnues en matière de lutte contre l’opacité, avec, par exemple, l’obligation pour ses membres de publier leurs contrats miniers et pétroliers.