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La condamnation d’O. Sanko ne passe pas : La contestation réprimée dans le sang à Dakar

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La condamnation du leader du Pastef à la prison ferme ne passe pas aux yeux de ses partisans. A l’annonce du verdict, des manifestations ont secoué la capitale sénégalaise ce qui a entrainé une réaction musclée des forces de l’ordre. Le bilan est lourd à l’heure où la présidence cherchait l’adhésion autour d’un « dialogue national ».
La condamnation d’O. Sanko ne passe pas

A la télévision nationale, Antoine Félix Diome, ministre sénégalais de l’Intérieur, a fait état de neuf décès à Dakar et Ziguinchor, dans le sud du pays, ville dont Ousmane Sonko est le maire. « Nous avons constaté avec regret des violences ayant entraîné des destructions sur des biens publics et privés, et malheureusement, neuf décès à Dakar et à Ziguinchor », a-t-il déclaré.

Les manifestants sont sortis dans différents quartiers de Dakar comme Ngor, Ouakam, Yoff, Camberene ou encore la Medina. Le Pastef avait appelé, dans un communiqué, les Sénégalais à descendre dans la rue et à désobéir. De violents affrontements avec les forces de sécurité ont éclaté dans la capitale, mais aussi dans d’autres villes du pays comme à Ziguinchor ou à Saint-Louis.

Des voitures et des pneus incendiés, des échanges de jets de pierres et de gaz lacrymogènes avec les policiers… L’université Cheikh Anta Diop a pris des allures de champ de bataille. De nombreuses routes ont été bloquées, la circulation du TER qui relie Dakar à la banlieue a aussi été interrompue et des bus ont été pris pour cibles.

Dans la soirée de jeudi, l’accès aux réseaux sociaux et aux messageries comme WhatsApp a été restreint pour de très nombreux internautes sénégalais. « Nous rappelons aux médias l’importance de respecter le Code de la presse, qui permet à l’autorité administrative de prévenir ou de faire cesser toute atteinte à la sûreté de l’État, à l’intégrité du territoire national ou tout cas d’incitation à la haine. Tout en appelant au calme et à la sérénité, l’État du Sénégal a pris toutes les mesures pour garantir la sécurité des personnes et des biens », a aussi déclaré le ministre de l’Intérieur, justifiant également la restriction des réseaux sociaux (WhatsApp, Twitter, Facebook, YouTube). 

Concernant la condamnation de l’opposant sénégalais, le chef d’accusation de viols n’a pas été retenu contre O. Sonko. Il est finalement condamné pour « corruption de la jeunesse », ce qui veut dire débaucher ou favoriser la débauche d’une jeune personne de moins de 21 ans. Pour l’avocat d’Adji Sarr, c’est déjà une victoire, car on reconnaît qu’il y a eu rapports sexuels, mais il regrette en revanche que les viols et menaces de mort n’aient pas été retenus.

Djiby Diagne, avocat d’O. Sonko, estime, lui, regrettable qu’on ait « vendu » aux Sénégalais un viol pendant plus de deux ans, ce qui a engendré énormément de morts : quatorze personnes avaient perdu la vie lors de son arrestation en 2021, selon Amnesty International. 

Avec cette peine, la course vers la présidentielle semble s’arrêter pour O. Sonko, qui perd son éligibilité. Selon le ministre de la Justice, il peut désormais être arrêté à tout moment.

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