« Nous avons vu la mort. Ce n’est pas bon pour notre peuple. Ce n’est pas bon pour la portée mondiale du Sénégal » affirme Idrissa Seck, ancien Premier ministre, qui a quitté la coalition au pouvoir en avril dernier. Il invite le chef de l’Etat à trancher le débat en soulignant que « la situation ne fera qu’empirer si le président Macky Sall annonce une candidature à un troisième mandat ».
Khalifa Sall, également candidat déclaré à l’élection prévue en février 2024, mais pour l’heure inéligible, déplore de son côté des « évènements désastreux », « le fruit d’une rupture de confiance entre acteurs politiques et de frustrations accumulées depuis que la sélection des protagonistes (politiques) aux joutes électorales est devenue une règle ». Pour l’ancien maire de Dakar, le chef de l’État doit « prendre de la hauteur ». « La bonne ordonnance consiste à organiser des élections libres, transparentes et inclusives, où seul le peuple aura le dernier mot », dit-il.
Quant à Karim Wade, toujours en exil au Qatar, il a appelé lundi 7 à la « responsabilité » de « toute la classe politique » et à « la retenue ». Sans évoquer le débat sur le troisième mandat, le candidat du PDS souligne avoir été « le premier homme politique à subir dès 2012 les conséquences de la volonté du régime actuel d’éliminer toute forme d’opposition », fin de citation. Mais « le pouvoir ne se prend pas en marchant sur des cadavres » écrit-il.
Les troubles qui ont secoué le pays ont fait officiellement 16 morts, plus de 350 blessés, et des dégâts matériels sont considérables. Le ministère des Affaires étrangères a fermé provisoirement plusieurs consulats à l’étranger, attaqués ces derniers jours, comme à Paris, New York ou Milan. L’internet mobile a été rétabli mais l’accès aux réseaux sociaux reste restreint.