Présides Sebta et Melilla

Pedro Sanchez, chef du gouvernement espagnol, comparaîtra devant la session plénière du Congrès, prévue mercredi 19 mai, pour évoquer l’évolution du conflit en Ukraine et les relations de l’Espagne avec le Maroc. Selon des sources parlementaires citées par l’agence Europe Press, cette séance sera inscrite à l’ordre du jour de la semaine prochaine.

Ennam Mayara, président de la Chambre des conseillers, a appelé vendredi, lors d’une rencontre avec l’organisation des femmes istiqlaliennes, à mettre un terme à la colonisation de Sebta et Melilla. Cette sortie politico-diplomatique a fait réagir Madrid, lundi, alors que le patron de l’Istiqlal et ministre de l’Equipement, était dans la capitale espagnole pour parler de la liaison fixe entre les deux royaumes voisins.

Le président du Parti populaire (PP) et sénateur de Melilla a critiqué, mercredi, la non-ouverture des douanes commerciales des Présides de Sebta et Melilla avec le Maroc et ce, « un an après le revirement de Pedro Sánchez » sur le dossier du Sahara. Juan José Imbroda a accusé le royaume d’avoir « porté un coup à la possibilité de développement commercial à Melilla » avec sa fermeture unilatérale des douanes en 2018.

Le dossier des Présides du nord, toujours sous occupation espagnole, représente, à n’en point douter, une pomme de discorde qui peut à tout moment pourrir les relations entre Rabat et Madrid. Aujourd’hui, le chef du gouvernement espagnol s’arroge le droit de chercher à intégrer les deux villes marocaines aux régions européennes. L’affaire n’est pas anodine à l’heure où l’Espagne s’apprête à assurer la présidence de l’U.E.

Alors que le Maroc garde observe un silence religieux, le dossier des Présides occupés continue à empoisonner le débat au sein du landernau politique espagnol. Le Parti populaire, formation de droite, exige l’opérationnalisation des postes de douane dans ces enclaves, ce qui confère le caractère espagnol aux deux villes marocaines, sans quoi il en appellerait au soutien de Bruxelles.

Alors que l’avenir des Présides de Sebta et Melilla et des îlots qui s’y rattachent continuent à nourrir la polémique en Espagne, aucune réaction officielle, depuis Rabat, n’est intervenue pour commenter les points de passages douaniers qui confinent à dire que le Maroc a mis en sourdine la revendication des enclaves du Nord.

Après sa visite à Sebta en novembre dernier, Margarita Robles, ministre espagnole de la Défense est arrivée, mercredi 4 janvier, à Melilla. Elle s’est rendue à la base « Alfonso XIII » de l’armée de terre, corps militaire qui assure la protection des îlots que contrôle l’Espagne en Méditerranée.