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Melilla cherche une place au sein de l’U.E : Acte inamical !

Le dossier des Présides occupés a de quoi assombrir les relations maroco-espagnoles. Les représentants des villes marocaines occupées s’acharnent à vouloir arracher une reconnaissance de leur hispanité auprès des instances européennes. Histoire de garantir la perpétuation d’un statut colonial que le Maroc, autre partenaire de Bruxelles, récuse. Assistera-t-on à une levée de boucliers de la part de Rabat ?
Melilla cherche une place au sein de l’U.E

Eduardo de Castro, président de Melilla, a signé l’acte de l’ouverture d’une représentation de la ville au siège de la délégation permanente de l’Espagne auprès de l’Union européenne, lors d’une cérémonie, organisée lundi, en présence José Manuel Albares, ministre espagnol des Affaires étrangères.

Selon l’accord conclu entre le ministère et la présidence de Melilla, relèvent les médias ibériques, le bureau a le statut d’ « une unité administrative qui dépend organiquement et fonctionnellement de la présidence de la ville, avec la possibilité de déléguer des fonctions, dans certains cas à des membres du gouvernement de la ville ». Cette inauguration est à même d’assurer « que la voix de Melilla soit entendue et prise en compte dans l’Union européenne », ont déclaré des sources gouvernementales officielles.

« C’est une immense joie d’annoncer que notre ville aura son propre siège au sein de la représentation permanente de l’Espagne auprès de l’Union européenne. C’est une étape fondamentale garantissant à notre ville d’être son propre interlocuteur direct avec l’Union européenne », s’est félicité E. De Castro dans des déclarations à la presse.

Les régions autonomes de Madrid, Aragon, Les Asturies, Castille-Leon, Castille-La Mancha et la Rioja ont déjà ouvert des représentations auprès de l’Union européenne. Sauf que le statut colonial de cette ville, géographiquement sur le sol marocain, a de quoi faire tiquer… La démarche est pour le moins inamicale à l’heure où le Maroc qui veut asseoir sur des bases solides la coopération bilatérale s’attend à d’autres signaux plus déterminant de la part de Madrid appelé à présider l’Union européenne.

L’affaire des Présides occupés continue d’ailleurs à servir de creuset aux tiraillements politico-électoralistes entre formations espagnoles. La preuve, Yolanda Merelo, sénatrice VOX de Sebta, autre ville marocaine occupée, a demandé mercredi au gouvernement espagnol, lors de la séance au Parlement, s’il allait « poursuivre sa politique d’ouverture des frontières » avec le Maroc. L’élue du parti d’extrême droite a dressé un réquisitoire contre l’exécutif espagnol et le Maroc.

Elle a ainsi accusé le gouvernement d’avoir « détruit » les quartiers. « Vous ne voulez pas le voir de votre position privilégiée, parce que vous sortez avec des gardes du corps et que vous vivez protégés dans des zones résidentielles aux murs élevés. Mais vous n’êtes pas dans les quartiers, avec les travailleurs, où la peur augmente et la sécurité diminue », a-t-elle avancé. Y. Merelo a averti que les Espagnols « constatent qu’il est possible d’entrer en Espagne en attaquant la police, tandis que le gouvernement détourne le regard ».

La sénatrice de VOX s’est interrogée sur les raisons qui font que l’exécutif espagnol « n’utilise pas tous les moyens pour protéger les frontières ». « La seule façon trouvée de contenir l’entrée d’immigrants illégaux par la frontière sud est de se rendre au Maroc, de changer sa position sur le Sahara, et d’accepter qu’ils (les Marocains, ndlr) revendiquent les villes de Ceuta et Melilla comme étant les leurs », a-t-elle dénoncé. « Si le Maroc se met en colère, il nous enverra une nouvelle invasion migratoire », a-t-elle mis en garde.

Y. Merelo a également avancé que « les arrestations et les enquêtes impliquant des étrangers ont augmenté de plus de 20% depuis le début de l’année », appelant le gouvernement à expliquer ce chiffre et accusant le ministère espagnol de l’intérieur de publier des données « incomplètes ». Elle a aussi repris un tas de fake news et de clichés sur les migrants en avançant qu’une fois en Espagne, ils « gagnent leur vie de la pire façon possible, c’est-à-dire la prostitution, la délinquance et le commerce illégal ».

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