L’objectif recherché consiste à trouver des positions communes pour mettre fin aux attaques et aux combats qui ensanglantent le pays depuis près de dix ans. Cependant, force est de signaler qu’aucun écho n’est parvenu de la part de la Katiba Macina, ni le Jnim, ni Aqmi, leur maison-mère.
Pour des observateurs de la scène malienne, des éléments incitent à croire que ces organisations terroristes peuvent accueillir favorablement l’offre de dialogue du gouvernement. Surtout que des contacts sont régulièrement établis avec elles lorsqu’il s’agit de faire libérer des otages. Et de rappeler qu’il y a un an, lors de la libération de Soumaïla Cissé, Sophie Pétronin et de deux autres ressortissants italiens, les services maliens de renseignement avaient pris langue avec des cadres du Jnim, en particulier Seidane Ag Hitta, l’un des lieutenants d’Iyad Ag Ghaly. Au début du mois, c’est la religieuse colombienne Souer Gloria qui a été relaxée et, cette semaine encore, le Premier ministre Choguel Maïga a affirmé que des discussions étaient menées actuellement pour le reste des otages encore détenus.
Les observateurs nuancent leurs propos en rappelant qu’il ne s’agit là que de négociations ponctuelles, pas de pourparlers devant définir les différents moyens d’établir la paix à long terme.
De telles négociations existent pourtant déjà, à l’échelle locale : dans le cercle de Niono, le Haut conseil islamique a négocié en mars dernier un cessez-le-feu inédit avec les combattants de la Katiba Macina avec l’aval d’Amadou Koufa, pour la Katiba Macina, et au-dessus de lui Iyad Ag Ghaly, pour le Jnim. Accord qui a fait long feu puisque de nouvelles discussions peinent à le réinstaller.
En mars 2020, le Jnim envisageait sérieusement la possibilité d’un accord pour peu que les soldats français et les Casques bleus de la Minusma quittent le Mali. Sauf qu’en dépit des fortes tensions diplomatiques accumulées depuis le coup d’État militaire d’août 2020 et qui n’ont cessé de se renforcer ces dernières semaines, entre Bamako et la communauté internationale, les autorités de transition ont jusqu’ici rappelé leur volonté de poursuivre leur coopération avec la France et avec tous leurs partenaires.
Dès lors, il n’est pas sûr que ces groupes trouvent leur intérêt à ouvrir des négociations de paix. À moins qu’ils ne profitent de l’actuel rapport de force pour tenter d’imposer au maximum leurs conditions. S’ils subissent régulièrement des pertes, leur présence -dans le centre du Mali- notamment ne cesse de se renforcer, certaines parties du territoire passant même sous leur contrôle.

Leave A Reply

Exit mobile version