Dans un article publié jeudi, le média espagnol cite une source marocaine qui, sous couvert d’anonymat, révèle que le ministre espagnol de l’Agriculture « fait pression pour chercher une solution. Certaines règles pourraient sauter. Par exemple, les bateaux au lieu d’être espagnols pourraient être marocains. » En attendant le verdict en appel de la Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE), les professionnels des deux pays ont la possibilité de conclure des accords bilatéraux. « De grandes entreprises dans l’industrie de la pêche espagnole ont été contactées pour signer des contrats, de manière à garantir leur sécurité juridique. Cela permettrait même à plus de professionnels de pêcher dans les eaux du Sahara occidental », ajoute la source marocaine. Le média ajoute que l’approche examinée assure aux pêcheurs espagnols de continuer leur activité au Sahara mais dans des bateaux sous pavillon marocain.
Bref, une pêche sous vrai-faux pavillon ! Démarche que les autorités marocaines ne sauraient agréer alors qu’il est question de faire valoir la marocanité des provinces sahariennes auprès des instances de l’U.E. Ceci est d’autant plus vrai d’ailleurs que Nasser Bourita, chef de la diplomatie marocaine, avait insisté sur la conclusion de nouveaux accords qui prennent en charge les desiderata du Royaume en termes de valorisation des produits de la mer at home. Une trajectoire de partenariats féconds et profitables aux deux parties est donc exigée pour relancer les négociations autour du secteur de la pêche. Surtout qu’il est acquis que « la pêche minotière » telle qu’elle est aujourd’hui pratiquée dans la partie sud de la façade atlantique n’a pas d’incidences en termes de valeur ajoutée.
Pour donner plus de poids à ses arguments, le média espagnol tient à rappeler que Nicolás Fernández Muñoz, et Youssef Benjelloun, respectivement présidents de l’Organisation des producteurs de pêche artisanale Conil/La Atunara (OPP72), en Andalousie, et de la Chambre des Pêches Maritimes de la Méditerranée (CPMM), ont signé un accord de partenariat, le 2 août dernier à Tanger. « Les cadres de l’organisation professionnelle espagnole assureront la coordination des projets futurs avec les professionnels de la CPMM, et la détermination d’un programme bien défini des activités intenses qui seront lancées à partir de ce mois d’août jusqu’à décembre prochain », affirme la partie marocaine dans un communiqué diffusé par la MAP. Ce cadre de coopération répond, en effet, aux recommandations de la rencontre maroco-espagnole des professionnels de la pêche du 27 octobre 2022, placée alors sous le thème : « Plan de gestion participative des ressources halieutiques dans le détroit de Gibraltar ». Les professionnels marocains et espagnols du secteur se réuniront pour une meilleure coordination de leurs actions, en septembre à Conil de la Frontera. Où est dès lors la question lancinante liée, elle, à l’accès de la flotte espagnole aux eaux sahariennes marocaines ? Une question sans réponse…