Le chef de la diplomatie US ira notamment au Qatar et en Egypte, qui agissent comme médiateurs, ainsi qu’en Israël, en Cisjordanie et en Arabie Saoudite pour ce qui est son cinquième déplacement au Moyen-Orient depuis le début du conflit entre le Hamas et Israël. Le secrétaire d’Etat « poursuivra les efforts diplomatiques en vue de parvenir à un accord qui garantisse la libération de tous les otages restants et qui comprenne une pause humanitaire permettant de fournir une aide humanitaire durable et accrue aux civils de Gaza », a déclaré Matthew Miller, porte-parole du département d’Etat. Des représentants du Qatar, de l’Égypte, d’Israël et des États-Unis se sont réunis dimanche à Paris pour discuter de la proposition.
Lundi, le Premier ministre du Qatar Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani avait évoqué des « progrès notables » à la réunion à Paris. Le même jour, A. Blinken avait évoqué à Washington un « réel espoir » d’une éventuelle prochaine libération des otages encore retenus par le Hamas dans la bande de Gaza.
Linda Thomas-Greenfield, ambassadrice américaine auprès des Nations unies, a déclaré qu’un projet de résolution du Conseil de sécurité présenté par l’Algérie pourrait compromettre les « négociations sensibles » visant à négocier un accord pour la libération des otages détenus par le Hamas en échange d’une pause dans les combats à Gaza et la libération de prisonniers sécuritaires palestiniens.
L’Algérie a partagé mercredi son projet de résolution avec le conseil composé de 15 membres. Cela exigerait un cessez-le-feu humanitaire immédiat entre Israël et le Hamas.
« Ce projet de résolution pourrait mettre en péril des négociations sensibles, faisant dérailler les efforts diplomatiques exhaustifs et en cours pour obtenir la libération des otages et garantir une pause prolongée dont les civils palestiniens et les travailleurs humanitaires ont si désespérément besoin », a déclaré L. Thomas-Greenfield aux journalistes.
Par ailleurs, on signale qu’A. Blinken s’est entretenu au téléphone avec le prince Faisal bin Farhan, son homologue saoudien, au sujet de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza, selon le ministère saoudien des Affaires étrangères. Le communiqué saoudien indique que la conversation a porté sur « les efforts déployés pour faire face aux conséquences sécuritaires et humanitaires » de la guerre. Il n’y a pas eu de déclaration immédiate du Département d’État suite à l’appel.
D. Cameron fourche
A signaler aussi que David Cameron, ministre britannique des Affaires étrangères, a déclaré avoir demandé au Premier ministre israélien de « commencer à parler de ce qu’un État palestinien peut être plutôt que de ce qu’il ne peut pas être », réitérant le soutien britannique à une solution à deux États.
Dans une interview accordée à la chaîne libanaise LBCI, D. Cameron a déclaré qu’une partie de la politique britannique consistait à dire qu’il viendra un moment où la Grande-Bretagne cherchera à reconnaître un État palestinien, y compris aux Nations unies. « Cela ne peut pas être le cas au début du processus. Le processus doit démarrer. Mais cela ne doit pas nécessairement se faire à la fin du processus », a-t-il dit.
D. Cameron, s’exprimant lors d’une visite au Liban dans le cadre d’une tournée régionale, a déclaré que B. Netanyahu n’avait « pas complètement exclu une solution à deux États ». « Mon message était de commencer à parler de ce qu’un État palestinien pourrait être plutôt que de ce qu’il ne peut pas être. C’est donc vers cela que nous devrions travailler », a-t-il dit.
Soutien immoral
A souligner aussi que l’alignement de l’Occident, USA en tête, sur la politique israélienne fait jazzer de plus en plus. Ainsi, un groupe de fonctionnaires des États-Unis et des États membres de l’Union européenne a publié vendredi une lettre non signée déclarant que les politiques de leurs gouvernements concernant la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza n’étaient pas convenables.
La lettre, qui a reçu plus de 800 soutiens selon le New York Times, dénonce le fait que les préoccupations exprimées en privé par les fonctionnaires « ont été balayées par des considérations politiques et idéologiques ». Et qu’ils sont donc « obligés de faire tout ce qui est en notre pouvoir au nom de nos pays et en notre nom propre pour ne pas être complices de l’une des pires catastrophes humaines de ce siècle ».
La missive poursuit en accusant Israël de ne montrer « aucune limite dans ses opérations militaires à Gaza » et d’ignorer « toute l’expertise importante en matière de lutte contre le terrorisme acquise depuis le 11 septembre ».
« Les opérations militaires d’Israël n’ont pas contribué à son objectif de libérer tous les otages et mettent en danger leur bien-être, leur vie et leur libération », indique la lettre. « L’opération n’a pas contribué à l’objectif d’Israël de vaincre le Hamas et a au contraire renforcé l’attrait du Hamas, du Hezbollah et d’autres acteurs négatifs », lit-on dans le document.
Les partisans de la lettre appellent à tenir Israël « responsable des normes internationales humanitaires et des droits de l’Homme appliquées ailleurs » et à « utiliser tous les moyens de pression disponibles – y compris l’arrêt du soutien militaire – pour obtenir un cessez-le-feu durable et un accès humanitaire total à Gaza, ainsi que la libération en toute sécurité de tous les otages ».
Il faut « élaborer une stratégie pour une paix durable comprenant un État palestinien sûr et des garanties pour la sécurité d’Israël, afin qu’une attaque comme celle du 7 octobre et une incursion dans Gaza ne se reproduisent plus jamais », ont-ils ajouté. Selon la lettre, les fonctionnaires qui l’ont approuvée sont originaires de 12 pays et institutions de l’UE.