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Violations israéliennes à Al-Qods : Et répression dans le sang en Cisjordanie

Les provocations israéliennes le disputent aux exactions en Palestine occupée. Ainsi, pour la troisième fois de suite, Itamar Ben Gvir, ministre d’extrême-droite de la Sécurité nationale, s’est rendu jeudi sur le mont du Temple, à l’occasion du jour de deuil, suscitant la colère de la Jordanie, de l’Autorité palestinienne (AP) et du Hamas.
Violations israéliennes à Al-Qods : Et répression dans le sang en Cisjordanie

Le ministère jordanien des Affaires étrangères a averti que les mesures unilatérales prises par Israël sur le site et les violations du statu quo « menacent d’entraîner une escalade de la violence ». « Nous mettons en garde contre les conséquences dangereuses qu’entraînerait le fait de permettre aux extrémistes d’atteindre le mont et de se livrer à des provocations », a ajouté le ministère.

Le ministère des Affaires étrangères de l’AP a accusé la visite de Ben Gvir de faire partie d’une « couverture israélienne officielle des invasions en cours et des plans visant à judaïser la mosquée Al-Aqsa et à imposer des changements forcés à la réalité historique et juridique existante, en tant qu’élément indissociable de la judaïsation de Jérusalem ».

De son côté, Hazem Qasem, porte-parole du Hamas, a qualifié cette visite « d’escalade dangereuse » et de « provocation » à l’égard du peuple palestinien, promettant qu’il ne permettrait pas à Israël de mettre en œuvre ses prétendus « plans » sur le site. « Notre peuple défendra l’identité de la mosquée bénie d’Al-Aqsa et protégera son caractère islamique et arabe à tout prix, car Al-Aqsa a toujours été le déclencheur des révolutions et des rébellions », peut-on lire dans la déclaration.

L’ambassade des États-Unis en Israël a aussi critiqué la visite. « Les États-Unis défendent fermement la préservation du statu quo historique en ce qui concerne les lieux saints de Jérusalem », lit-on dans un communiqué. « Toute action ou rhétorique unilatérale qui compromet le statu quo est inacceptable. »

Yitzhak Wasserlauf, ministre du Développement du Néguev et de la Galilée, membre du parti d’extrême-droite Otzma Yehudit de Ben Gvir, et le député Amit Halevi (Likud) sont également montés sur le mont sous haute sécurité.  Selon les médias israéliens, un millier de pèlerins avaient visité le site, un record par rapports aux années précédentes. La police a déclaré avoir arrêté 16 visiteurs juifs et deux Arabes à la suite de troubles sur le site jeudi matin. Aucun autre détail n’a été fourni. « En ce jour, en ce lieu, il est très important de se rappeler que nous sommes tous frères. Qu’ils soient de droite ou de gauche, religieux ou laïcs, nous sommes tous les mêmes. Lorsqu’un terroriste regarde par la fenêtre, il ne fait aucune discrimination entre nous. L’unité est importante, et l’amour d’Israël est important », a déclaré I. Ben Gvir dans un communiqué. « Ce lieu est l’endroit le plus important pour le peuple d’Israël, où nous devons revenir et montrer notre gouvernance », a-t-il ajouté. Y Wasserlauf a tweeté son espoir de voir la « rédemption » du peuple juif et « la construction du [troisième] Temple bientôt, de nos jours, amen ».

Le site est considéré comme le plus sacré du judaïsme, car il abritait deux Temples bibliques, tandis que la mosquée Al-Aqsa, située sur le mont, est le troisième lieu saint de l’islam, ce qui a fait de cette zone un des principaux points ultra-sensibles du conflit israélo-palestinien. En vertu du statu quo, un arrangement qui prévaut depuis des décennies en coopération avec la Jordanie, les Juifs et les autres non-musulmans sont autorisés à visiter le mont du Temple pendant certaines heures, mais ne peuvent pas y prier. Ces dernières années, les Juifs nationalistes religieux, dont certains membres de la nouvelle coalition, se sont rendus de plus en plus souvent sur le site et ont exigé l’égalité des droits de prière pour les Juifs, ce qui a suscité la colère des Palestiniens et des musulmans du monde entier.

La semaine dernière, Yitzhak Yosef, grand rabbin séfarade, a accusé I. Ben Gvir de « pécher et de faire pécher les autres » en se rendant sur le mont du Temple.

Ajoutant que le ministre ultra avait défié de nombreuses décisions rabbiniques stipulant que la loi juive orthodoxe interdit aux Juifs de pénétrer sur le mont du Temple, citant des principes détaillés dans la halakha, loi juive orthodoxe, concernant la préservation de la pureté du site, considéré comme le plus sacré du judaïsme. I. Ben Gvir a rétorqué qu’il suivait les conseils de ses propres rabbins, qui ont dit que c’était une mitzvah – le mot en hébreu pour devoir, le commandement ou bonne action – de visiter le site.

Cisjordanie sous pression :

En parallèle, la répression se poursuit en Cisjordanie occupée. Un adolescent palestinien a été tué, dans la nuit de mercredi à jeudi 27 juillet, par les forces d’occupation israéliennes qui ont pris d’assaut la ville de Qalqilya.

Le ministère palestinien de la Santé a précisé que l’enfant, Fares Sharhabeel Abou Samra (14 ans), a été grièvement blessé par balles à la tête. Il a été transféré à l’hôpital gouvernemental de Qalqilya, avant que les médecins n’annoncent son décès des suites de ses blessures.

Les forces d’occupation ont pris d’assaut le quartier de Naqar, dans la ville de Qalqilya, ce qui a provoqué des affrontements au cours desquels les soldats d’occupation ont tiré des balles réelles et en caoutchouc, des grenades assourdissantes et des gaz lacrymogènes sur les citoyens et leurs maisons.

Les forces israéliennes ont tué mercredi un Palestinien dans la ville de Naplouse en Cisjordanie occupée, a annoncé le ministère palestinien de la Santé. « Un jeune homme a succombé à ses blessures lorsque les forces d’occupation ont pris d’assaut la ville de Naplouse. Le martyre, Mohammed Abd al-Hakim Nada, a été tué d’une balle dans la poitrine », a précisé le ministère palestinien. L’armée israélienne a confirmé à l’AFP mener « une opération de contre-terrorisme dans le camp d’Al-Ain » à Naplouse, sans donner plus de détails.

Les Brigades des martyrs d’Al-Aqsa, branche armée du parti Fatah du président palestinien Mahmoud Abbas, ont déclaré dans un communiqué publié sur Telegram que leurs combattants avaient « tendu une embuscade à une unité des forces spéciales dans le camp d’Al-Ain (…) et avaient réussi à infliger des pertes » aux troupes israéliennes.

Mardi, trois Palestiniens avaient été tués par les forces israéliennes dans un échange de tir à Naplouse. Le Hamas qui a dénoncé un « crime sioniste à Naplouse » et appelé « tous les groupes palestiniens à combattre le gouvernement terroriste des colons », a indiqué que les trois victimes faisaient partie de sa branche armée.

Depuis le début de l’année dernière, la Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967, a été le théâtre d’une série d’opérations menées par des Palestiniens contre des cibles israéliennes, ainsi que de violences commises par des colons israéliens à l’encontre de communautés palestiniennes.

Plus tôt en juillet, les troupes israéliennes avaient mené une opération militaire de deux jours dans le camp de réfugiés de Jénine, tuant 12 Palestiniens parmi lesquels des militants et des enfants.

Les violences liées au conflit israélo-palestinien ont fait plus de 230 morts depuis le début de l’année — au moins 202 Palestiniens, 27 Israéliens, une Ukrainienne et un Italien, selon un décompte de l’AFP établi à partir de sources officielles. Ces victimes incluent, du côté palestinien, des combattants et des civils, et du côté israélien, trois membres de la minorité arabe.

Hors Jérusalem-Est occupée et annexée, près de trois millions de Palestiniens vivent en Cisjordanie occupée, et environ 490.000 Israéliens y habitent dans des colonies jugées illégales au regard du droit international.

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