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Une pluie de drones ukrainiens détruits à Krasnodar : Frappes russes incapacitantes sur Kharkiv

La Défense russe a annoncé tôt samedi avoir détruit au cours de la nuit 68 drones ukrainiens. « Soixante-six drones ukrainiens ont été détruits et interceptés par les systèmes de défense aérienne en service sur le territoire de Krasnodar, et deux autres drones ont été détruits au-dessus de la péninsule de Crimée » voisine, a précisé le communiqué publié sur la chaîne Telegram du ministère.
Une pluie de drones ukrainiens détruits à Krasnodar : Frappes russes incapacitantes sur Kharkiv

« Plus de 10 drones ont été abattus dans les districts de Slaviansk, Severskaïa et Kouchtchiovskaïa », avait déclaré quelques heures plus tôt Veniamin Kondratiev, gouverneur du territoire de Krasnodar, évoquant une «attaque terroriste à grande échelle » des forces ukrainiennes. « Ils ont tenté d’attaquer les raffineries de pétrole et les infrastructures. Selon les informations recueillies sur le terrain, il n’y a pas eu de victimes ni de dégâts graves » a ajouté le responsable régional.

Selon la chaîne Telegram SHOT, l’attaque est survenue aux environs de 2h du matin et ciblait la raffinerie de Slaviansk-sur-Kouban où les défenses antiaériennes sont entrées en action. « Les explosions ne se sont pas arrêtées pendant plus de 30 minutes », relate le média en ligne citant des habitants locaux.

En conséquence de cette attaque ukrainienne, une colonne de distillation de la raffinerie a été endommagée « et un incendie s’est déclaré sur une superficie de 5 mètres carrés », a rapporté le ministère des Situations d’urgence. « Grâce au système de protection intégré, le parc de stockage n’a pas été endommagé » a déclaré, également sur Telegram, Roman Siniagovski, chef du district de Slaviansk. La raffinerie a « partiellement suspendu » ses activités, a déclaré à l’agence TASS Edouard Troudnev, directeur de la sécurité du groupe Slaviansk ECO. Cette raffinerie avait déjà été ciblée le 17 mars, provoquant un incendie et un mort à la suite d’une crise cardiaque présumée.

La Défense russe annonce quotidiennement la destruction de drones ukrainiens sur le territoire russe depuis le début de l’opération militaire spéciale. Les forces de Kiev y recourent pour frapper l’arrière des lignes russes, tant par les airs que par voie maritime. Une méthode d’attaque, qui occasionne régulièrement des victimes civiles, adoubée par les puissances occidentales, qui ont apporté leur soutien financier et matériel pour permettre à l’Ukraine d’acquérir et produire davantage de drones.

En riposte, l’armée russe a ciblé des infrastructures ukrainiennes. Sur 34 missiles russes lancés, seuls 21 ont été interceptés, les autres se sont écrasés contre au moins quatre centrales thermiques ainsi que sur un hôpital psychiatrique à Kharkiv, rapporte Kiev. Le président ukrainien a rappelé le besoin urgent pour l’Ukraine de recevoir davantage de systèmes de défense anti-aérienne.  Donald Tusk, Premier ministre polonais, cité par l’AFP, a indiqué sur X (anciennement Twitter) qu’un des missiles tirés par la Russie pendant la nuit était tombé en Ukraine « à 15 kilomètres » de la frontière polonaise.

L’OTAN à l’offensive

Lors d’une réunion des ministres de la Défense des pays membres de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) à Astana,  Sergueï Choïgou, ministre russe de la Défense a assuré que « les troupes de l’Alliance se sont rapprochées des frontières russes et ont créé des menaces supplémentaires pour la sécurité militaire ». « Je tiens à souligner que ce n’est pas nous, mais eux qui sont venus vers nous », a-t-il poursuivi. Avant d’ajouter : « Cela montre une fois de plus qu’on ne peut pas faire confiance aux Occidentaux. »  Pas moins de « six vagues d’expansion de l’OTAN ont eu lieu depuis 1999 », a-t-il ajouté, rappelant les promesses faites à Moscou, à la fin de la Guerre froide, que l’OTAN ne s’avancerait pas d’avantages vers l’Est. Derniers pays a avoir rejoint le bloc militaire piloté par Washington : la Finlande (avril 2023) ainsi que la Suède (mars 2024), qui n’ont pas exclu d’héberger des armes nucléaires de l’Alliance. Pays partageant plus de 1 300 kilomètres avec la Russie, la Finlande a également signé un accord de coopération en matière de défense (DCA) avec les États-Unis.  Dans le cadre de cet accord bilatéral, qui selon la presse finlandaise « s’inscrit dans la continuité de l’adhésion de la Finlande à l’OTAN », Helsinki accorde aux Américains l’accès à 15 sites sur son territoire où ils pourront notamment stocker des armes et des munitions ainsi que déployer des forces.  « Nous n’avons ni intérêts géopolitiques ni militaires d’attaquer les États du bloc, nous protégeons simplement notre peuple sur nos territoires historiques », a insisté S. Choïgou, balayant les accusations récurrentes de responsables occidentaux selon lesquelles la Russie pourrait s’en prendre à des pays de l’OTAN si elle n’était pas militairement arrêtée en Ukraine. Une rhétorique en vogue à Washington, en particulier à la Maison Blanche où Joe Biden promeut l’aide militaire à l’Ukraine comme un « investissement intelligent » permettant de « garder les troupes américaines hors de danger ».

Auprès de ses homologues de l’OCS, le ministre de la Défense russe a déclaré partager leur constat quant à une situation internationale qui « reste complexe et tend à s’aggraver ». « Les contradictions géopolitiques s’accentuent, les fondements fondamentaux de la stabilité stratégique sont détruits et le rôle des institutions internationales décline », a estimé S. Choïgou, pointant du doigt « la volonté des États-Unis et de leurs alliés de maintenir leur domination mondiale par tous les moyens et d’imposer leurs diktats aux pays indépendants ». « Pour atteindre ses objectifs, Washington exerce une pression sans précédent, y compris sur ses partenaires, les reléguant au rôle d’exécuteurs obéissants », a-t-il poursuivi.

L’Organisation de coopération de Shanghai a été créée en 2001 par les dirigeants de la Russie, de la Chine, du Kazakhstan, du Tadjikistan, de l’Ouzbékistan et du Kirghizistan. En 2017, l’Inde et le Pakistan ont rejoint l’organisation, suivis de l’Iran en 2023. La Mongolie, la Biélorussie et l’Afghanistan en sont membres observateurs.

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