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Tension russo-occidentale : Le langage de la canonnière se poursuit

L’opération spéciale russe est loin d’être achevée. La canonnière tonne toujours des deux côtés. Le bilan de la confrontation militaire désavantage l’Ukraine qui continue à bénéficier de lots incessants d’armes. Vite ciblées par des frappes chirurgicales de l’armée russe.

Le ministère russe de la Défense a annoncé mardi avoir éliminé plusieurs objectifs militaires ukrainiens. La veille lundi, il avait mis à l’index l’armée ukrainienne qui parsème les quartiers résidentiels d’armes. Dimanche 17 juillet, l’armée russe affirme avoir détruit un lanceur utilisé par l’armée ukrainienne et un véhicule de transport et de chargement pour le système de missiles à lancement multiple HIMARS, et l’élimination de 200 soldats ukrainiens.

« Dans la région de Krasnoarmeysk de la République populaire de Donetsk, des armes de précision basées au sol ont détruit un lanceur et un véhicule de transport pour le système de missiles à lancement multiple HIMARS de fabrication américaine », a précisé le ministère russe de la Défense dans un communiqué.  « Des missiles à longue portée de haute précision tirés sur l’un des bâtiments d’une entreprise industrielle de la ville d’Odessa ont également détruit un dépôt de stockage de missiles antinavires Harpoon transférés par les pays de l’OTAN à l’Ukraine », précise encore le communiqué.

Le ministère russe de la Défense a détaillé qu’« à la suite des frappes de haute précision de l’armée de l’air sur le point de déploiement temporaire de la 92e brigade dans la ville de Chugiev, dans la région de Kharkov, près de 200 membres des 2e et 3e bataillons ont été éliminés, et plus de 10 unités de véhicules blindés détruits ». 

Le communiqué précise que « face aux lourdes pertes dans les rangs de l’armée ukrainienne, les désertions se multiplient. Par conséquent, la compagnie de fusiliers du 58e bataillon de la 104e brigade de défense régionale dans la région de Verkhnikaminskoye dans la République populaire de Donetsk, a été totalement abandonnée ».

Il y a deux jours, le ministère russe a déclaré que ses forces avaient « éliminé jusqu’à 200 membres du bataillon Kraken de nationalistes nazis ukrainiens et 50 mercenaires étrangers à Kharkov, dans le nord-est de l’Ukraine ».

Il y a quelques jours, le président russe Vladimir Poutine a déclaré que « toutes les parties devraient savoir que nous n’avons pas encore commencé les choses sérieuses en Ukraine ».

Et de renchérir en assurant que « l’Occident a déjà perdu, au niveau stratégique, au moment où Moscou a lancé son opération militaire (le 24 février). »

Le maitre du Kremlin a appelé lundi à surmonter les graves difficultés posées par les sanctions privant la Russie des hautes technologies occidentales, dont elle est très dépendante.

Depuis la guerre en Ukraine, les géants de la tech (Microsoft, Apple, Google, Adobe, Cisco), comme d’autres grandes sociétés, ont quitté le marché russe ou suspendu au minimum une partie de leurs opérations dans le pays, laissant les consommateurs, entreprises et administrations sans alternative.
« Ayant conscience des difficultés colossales qui se trouvent face à nous, nous allons chercher intensivement et intelligemment de nouvelles solutions », a déclaré V. Poutine lors d’une réunion gouvernementale retransmise à la télévision publique. « Aujourd’hui, ce ne sont pas seulement des limitations, mais un blocage presque total qui est mis en œuvre contre notre pays concernant l’accès aux produits étrangers de haute technologie », a-t-il poursuivi.

Evoquant un « énorme défi », il a appelé à utiliser à bon escient les technologies souveraines russes existantes, à développer de « nouvelles entreprises nationales innovantes ». « Nous n’allons pas baisser les bras », a-t-il martelé, estimant que la « capacité de survie de l’économie » russe dépendait « tout simplement » du secteur des hautes technologies.

Selon l’AFP, outre le départ en Russie d’entreprises-clés, des fournisseurs occidentaux ont cessé d’assurer un soutien technique à leurs clients russes.
Il en va aussi bien de marchandises, comme les téléphones et les ordinateurs d’Apple, les systèmes de télécommunication Cisco, les marchés d’applications mobiles ou encore les systèmes d’exploitation comme Windows.

Dans l’immédiat, la Russie a autorisé les importations dites « parallèles » de marchandises de ce type, c’est-à-dire sans l’accord de celui qui en détient la propriété intellectuelle, ou décidé de fermer les yeux sur le piratage de logiciels.

V. Poutine a indiqué aussi que les géants de la tech russe, comme Yandexou Ozon,faisaient également face à des défis importants, car ils se finançaient sur les marchés occidentaux ou grâce à des institutions financières étrangères.
« Il est indispensable de développer rapidement de tels mécanismes dans le système financier russe, pour que les entreprises russes à croissance rapide puissent attirer des capitaux privés nationaux pour leur développement », a affirmé le Président russe. Il a par ailleurs encouragé les grands groupes publics russes, « qui ne savent que faire de leurs milliards », à investir dans la tech russe.

Dmitri Tchernychenko, vice-Premier ministre, a, lui aussi assuré que le secteur russe des hautes technologies avait assez de potentiel « pour compenser dans un délai de trois à cinq ans les effets des sanctions ».
Il a assuré que 21,5 milliards de roubles (370 millions d’euros au taux du jour) avaient déjà été débloqués pour développer des « solutions russes là où c’est actuellement extrêmement nécessaire ».

Selon l’AFP, parallèlement, la répression qui vise les détracteurs de l’offensive russe contre l’Ukraine et les ruptures des liens aériens et financiers avec l’Occident a entraîné un exode estimé à au moins plusieurs dizaines de milliers de Russes travaillant dans le secteur des nouvelles technologies, accroissant un déficit déjà existant.

Selon V. Poutine, citant des chiffres gouvernementaux, il manquera à la Russie un million de cadres dans ce secteur en 2024. « Il est nécessaire d’augmenter considérablement les financements publics pour former de tels spécialistes », a -t-il ajouté en appelant à rénover les campus universitaires et moderniser les équipements pour la recherche.

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