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Tension à la frontière libano-palestinienne : Les frappes techniquement singulières du Hezbollah

La résistance libanaise poursuit ses opérations depuis le sud, en soutien au peuple palestinien et à sa résistance aussi bien à Gaza qu’en Cisjordanie. En ce début de semaine, deux opérations successives ont ciblé, avec les armes appropriées, les batteries anti-aériennes « Dome de fer » réputées invincibles.
Tension à la frontière libano-palestinienne : Les frappes techniquement singulières du Hezbollah

A signaler qu’en ce début de semaine, les sirènes d’alertes ont retenti à Yeftah en Haute-Galilée à la frontière entre le Liban et la Palestine occupée. D’autres opérations signées par le Hezbollah ont suivi dans plusieurs localités, ciblant en particulier les objectifs militaires.

En parallèle, un drone israélien a mené une attaque près de la place publique d’Aïta Al-Chaab en larguant un missile sur le toit d’un immeuble lors des funérailles du martyr du Hezbollah sur la voie d’Al-Quds Hassan Srour. Les participants aux funérailles d’Aïta Al-Chaab ont poursuivi la procession malgré cette agression…

Sur ces entre-faits, force est de souligner qu’en dépit des manœuvres diplomatiques menées par le camp occidental en vue de circonscrire le conflit israélo-libanais, il n’en reste pas moins que Tel-Aviv juge utile d’élargir le conflit contre le Hezbollah. Une opération qui agirait comme un dérivatif à son échec dans la bande de Gaza. Un officier israélien a assuré au Times, magazine US, que l’armée israélienne a mis au point des plans pour envahir le sud du Liban. Une opération qui risque d’embraser la région proche-orientale dans son ensemble. En dépit des menaces israéliennes et autres mises en garde occidentales, le Hezbollah persiste dans sa voie. Ainsi, dimanche, il a revendiqué entre 8 :30 et 15:35 pas moins de dix opérations contre 10 positions israéliennes frontalières avec le Liban. Dans la plupart de ces opérations, les attroupements de soldats israéliens semblent être traqués par les combattants du Hezbollah.

La plus importante de ces opérations est sans doute le ciblage d’un positionnement de soldats israéliens à l’est de Sa’sa’, dans le secteur central de la frontière. (Carte à droite) Selon la chaine de télévision israélienne Channel 12, un bâtiment dans cette colonie en Haute-Galilée a été endommagé avec un obus.

Ce village palestinien situé à 4 km de la frontière libanaise avait été le théâtre de trois massacres avant son occupation par Israël. Le premier avait été perpétré par les britanniques, qui ont dynamité 12 maisons parce que ses habitants avaient aidé les résistants palestiniens pendant la révolution de 1936-1939.

Puis en février 1948, il a été attaqué par les milices juives sionistes Palmah qui se sont infiltrées dans la nuit dans 10 maisons, les ont dynamitées en catimini et les ont fait exploser sur la tête de leurs habitants. Tuant 11 d’entre eux dont 5 enfants. Moshe Kilman qui était alors le chef de cette milice avait déclaré dans ses mémoires que cet attentat avait semé la terreur parmi les habitants palestiniens des villages avoisinants.

Le troisième attentat meurtrier contre ce village avait été perpétré par le 7eme bataillon de la milice juive sioniste Haganah en octobre 1948. Ces criminels sionistes ont exécuté ses hommes et chassé les autres vers le Liban. Les descendants de ces derniers vivent actuellement dans les camps de réfugiés palestiniens au Liban notamment à Ain al-Helwé, Nahr al-Bared et Rachidiya.

Avant l’opération de Sa’sa’, la Résistance islamique avait fait état de tirs contre des soldats stationnés dans un monticule dans la position Birkat Risha suivi par d’autres contre une force militaire ennemie dans l’entourage de la position Hanita. Plus tard, des tirs ont ciblé des soldats dans le buisson Adather, suivis par d’autres contre la position Jal al-Allam dans le secteur occidental. En outre des équipements techniques et d’espionnage ont été détruits et/ou endommagés dans les fermes Duviv pendant qu’une grue œuvrait pour les installer.

En milieu d’après-midi, deux communiqués de la résistance ont indiqué que deux opérations ont été réalisées : une contre la position al-Raheb et l’autre contre le siège de commandement récemment établi à proximité de la colonie Ivin Menahem assurant qu’il y a eu des tués et des blessés dans cette dernière.

Plus tard, deux autres opérations ont été annoncées contre la caserne Avivin, et un attroupement de soldats israéliens dans l’entourage du village libanais occupé Hounine.

Menaces israéliennes

Dans l’après-midi, le porte-parole de l’armée d’occupation a indiqué que des obus ont visé une position à Ras Naqoura dans le secteur occidental et une autre à Har Dov, dans le secteur des hameaux de Chebaa occupés dans le secteur oriental.

Par la suite, il a été question que des sirènes d’alerte ayant retenti dans le doigt de la Galilée et la chaine de télévision Channel 12 a rendu compte que 12 roquettes ont été tirées en direction de la colonie Margeliot.

Samedi, un attroupement de soldats dans cette colonie avait été attaqué au moyen d’un drone piégé tuant un soldat et en blessant 3 autres dont un dans un état critique. Le Hezbollah avait revendiqué l’attaque contre la caserne de Ramim, édifié dans le village libanais occupé Hounine, qui fait partie des 7 villages occupés par l’entité sioniste depuis 1948 (Tarbikha, Salha, Malikiya, Nabi Youchaa, Quds, Hounine et Abel al-Qameh). Il a été rebaptisé depuis Margeliot.

Mohamad Raad, chef du groupe parlementaire du Hezbollah, a déclaré dimanche que la résistance est faite de « gens du terrain et de la grande vaillance ». « Nous n’avons pas encore fait goûter à l’ennemi tout le mal que nous pouvons lui causer », a-t-il encore lâché.

« Nous savons ce que nous voulons et nous savons que l’ennemi s’est noyé dans le bourbier de Gaza et que tous les pays du monde ne pourront le secourir », a-t-il affirmé.

Dans la soirée, le Hezbollah a annoncé le martyre de trois de ses combattants sur la voie d’al-Qods. Des drones israéliens avaient bombardé, en fin d’après-midi, la localité frontalière de Aita al-Chaab. Au milieu de la journée, ils avaient bombardé les périphéries du réservoir d’eau dans la localité al-Taybeh.

Le porte-parole de l’armée israélienne a déclaré que, l’armée ayant détecté un tir depuis le territoire libanais en direction de la région du mont Dov, un char et un avion israéliens ont attaqué la source du tir. « Un avion et un hélicoptère de combat de l’armée de l’air ont attaqué un certain nombre d’infrastructures militaires » appartenant au Hezbollah, a-t-il ajouté sur X. Comme il a fait aussi état de tirs identifiés près de la ville de Rosh Hanikra, dans le nord d’Israël, avaient.

Yoav Gallant, ministre de la défense israélien, s’adressant à des réservistes à la frontière nord d’Israël avec le Liban, a déclaré dimanche que « Si le Hezbollah veut monter d’un cran, nous en monterons de cinq. Nous ne le souhaitons pas, mais nous ne permettrons pas que l’évacuation des habitants du nord dure trop longtemps », a rapporté Haaretz, quotidien israélien.

La France peut jouer un rôle « important » au Liban pour éviter un embrasement des tensions régionales sur fond d’échanges de tirs quasi quotidiens entre l’armée israélienne et le Hezbollah, a dit dimanche le chef de la diplomatie israélienne à son homologue française. « Il y a encore une possibilité d’empêcher la guerre au Liban. Si la communauté internationale n’y parvient pas, nous n’aurons pas d’autre choix que de nous en charger nous-mêmes », a prévenu Eli Cohen à l’issue d’un entretien avec Catherine Colonna à Tel-Aviv. « La France peut jouer un rôle positif et important » pour empêcher une guerre, a-t-il ajouté.

Après sa visite en Israël, C. Colonna est attendu lundi au Liban où elle doit rencontrer des officiels et le commandant de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (Finul). « La France, comme ses partenaires, appelle les responsables politiques libanais à tout faire pour éviter un engrenage dont le Liban serait la première victime », a-t-elle dit à Tel-Aviv lors d’une conférence de presse, précisant que des « messages clairs » avaient aussi été passés au Hezbollah en ce sens.

Benny Gantz, ministre du cabinet de la guerre, a averti vendredi qu’Israël serait contraint d’éloigner le Hezbollah de la frontière libanaise si la communauté internationale ne parvenait pas à le faire par des moyens diplomatiques. S’exprimait lors d’une visite à Maalot-Tarshiha, en Haute Galilée, il a indiqué qu’il avait invité les plus hauts diplomates occidentaux à venir visiter la région pour se rendre compte par eux-mêmes de la menace posée par le Hezbollah. Il a prévenu que « si la communauté internationale ne parvient pas à éloigner le Hezbollah de la frontière, c’est Israël qui s’en chargera ».

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