Des manifestants exaspérés ont forcé une grille et fait irruption dans l’enceinte avant l’ouverture. Parmi eux, des agriculteurs des principaux syndicats – FNSEA, Jeunes agriculteurs et Coordination rurale – reconnaissables à leurs drapeaux et casquettes distinctives.
Souhaitant interpeller verbalement le président de la République, ils en sont venus aux mains avec le service d’ordre du salon qui tentait de leur barrer la route, selon des journalistes AFP. De nombreux policiers ont ensuite été déployés à l’intérieur du salon et les manifestants ont pu être contenus. L’ambiance était aux sifflets et aux huées assourdissants. « Macron démission! », « la chasse au Macron est ouverte! », «i l est où? » ont crié certains agriculteurs. « On ne voulait pas que Macron entre sans avoir donné sa vision pour l’agriculture sur 20 ans. Ça fait 22 jours qu’on attend des réponses et on n’a pas le début d’une réponse, c’est inadmissible », s’insurgeait Jean Lefevre, agriculteur en région parisienne.
La veille, Emmanuel Macron avait annulé un grand débat qu’il avait imaginé pour ce 24 février dans l’enceinte du Salon de l’agriculture, tout en proposant aux syndicats agricoles de les voir avant l’ouverture officielle. L’idée d’un grand débat, marque de fabrique d’E. Macron, a tourné au fiasco, tant l’invitation révélée le 22 février du collectif écologiste des Soulèvements de la Terre, rapidement annulée par la suite, avait hérissé les agriculteurs. Ces derniers ont manifesté le 23 février devant le Salon de l’agriculture, certains y campant la nuit. La capitale avait accueilli un autre cortège de tracteurs dans la journée, qui a stationné plusieurs heures au cœur de Paris, derrière le monument des Invalides.