Le sommet Russie-Afrique s’est ouvert à Saint-Pétersbourg en présence d’une vingtaine de chefs d’État et de gouvernements africains. Cet événement doit permettre de redorer l’image de la Russie et de battre en brèche son isolement sur la scène internationale, près d’un an et demi après l’invasion de l’Ukraine. La question de la sécurité alimentaire de l’Afrique est l’un des sujets cruciaux de ce sommet, alors que la Russie a décidé de se retirer de l’accord céréalier qui garantissait jusque-là les exportations ukrainiennes via la mer Noire… Exportations qui n’ont bénéficié aux pays pauvres qu’à hauteur de 3%, comme le souligne Moscou.
Le président russe qui avait promis que son pays était en mesure de « remplacer les céréales ukrainiennes à destination de l’Afrique », a été chaudement ovationné jeudi en apportant des précisions sur les modalités des livraisons de céréales à venir. « Notre pays est en mesure de remplacer les céréales ukrainiennes à la fois sur une base commerciale et sous la forme d’une aide gratuite aux pays africains les plus nécessiteux, a-t-il assuré. D’autant plus que nous nous attendons à nouveau à une récolte record cette année ».
« Pour être précis, je dirais que dans les prochains mois, dans les trois à quatre prochains mois, nous serons prêts à fournir gratuitement au Burkina Faso, au Zimbabwe, au Mali, à la Somalie, à la République centrafricaine et à l’Érythrée 25 000 à 50 000 tonnes de céréales, et nous assurerons également la livraison gratuite de ces produits aux consommateurs », a poursuivi le maitre du Kremlin.
Cette première livraison se fera donc sous forme de dons, gratuitement, à destination de six pays alliés particulièrement dans le besoin et dans un contexte d’augmentation des prix des céréales.
Dette épongée
Vendredi, une autre annonce en faveur des pays africains endettés a été faite par le Président russe. « La Russie applique des efforts pour soulager le fardeau de dettes des pays d’Afrique. A l’heure actuelle la somme des dettes annulées représente 23 milliards de dollars », a assuré V. Poutine. « Nous allons octroyer, à des fins de développement, 90 millions de plus », a-t-il encore ajouté.
Sur un autre plan, le maitre du Kremlin a assuré qu’« il est temps de corriger l’injustice historique à l’égard du continent africain », soulignant que « la situation dans beaucoup de régions de l’Afrique demeure instable ». Comme il a rappelé que son pays rejette « les pratiques illégitimes comme les sanctions unilatérales et les mesures restrictives, en réalité mesures de châtiments qui endommagent les pays qui mènent une politique indépendante. Ces mesures créent des problèmes économiques mondiaux et entravent le développement. Naturellement, nous rejetons la substitution du droit international par le soi-disant ordre basé sur les règles que l’Ouest promeut ». Et de souligner que la Russie et l’Afrique sont unies par l’aspiration de défendre la souveraineté véritable. Une aspiration « qui ne signifie pas l’isolationnisme », mais une coopération entre Etats « égaux dans leurs droits ».